Une énorme claque. J'attendais un album électronique de cette trempe depuis le Trentemoller récemment chroniqué. Ce Chromophobia, sans lui ressembler, entraîne de semblables vertiges et nous transporte en un lieu déroutant où tech-house et électronica font bon ménage. Guilherme Boratto, comme son cousin nordique, aime de temps en temps brider son moteur technoïde et s'arrêter le long de la route pour une pause comateuse, avant de repartir en trombe au moment le plus inattendu. La comparaison s'arrête là. Boratto est bien plus acide que Trente, moins pop aussi. Et, peut-être parce qu'il vient de Sao Paulo, ses productions sont plus colorées, bien que souvent teintées d'ombres spleenétiques. C'est en tout cas ce qu'on a entendu de plus chaud en provenance du sobre (et exigeant) label allemand Kompakt, basé à Cologne.
Gui Boratto, c'est un peu le Mac Gyver de la house. Il vous fait un beat avec le frottement d'un balai et le crépitement d'un bain moussant, une mélodie avec un crissement de ferrailles et un téléphone foireux... Il récolte les sons partout où il le peut puis les écorche, les déchire et les rassemble avec une technique proche du cut-up. Ce collage psychédélique malmène sainement les oreilles, entre sueurs froides et progressions euphorisantes. Pour un premier essai, Chromophobia, sorti début février, est particulièrement abouti. Des albums d'une telle envergure dépassent le cadre restreint de la tech-house minimale et définissent un son bien actuel, un son qui va inévitablement inonder la planète. Et plus vite qu'on ne le croit.
Les treize mets que nous sert Boratto se dégustent avec une joie égale. Inutile donc de les décliner un à un, même si je me sens obligé de signaler la montée minutieuse et clinique de "Mr. Decay" et le son granuleux de "Gate 7".
En bonus, "Arquipelago", le vinyle qui l'a fait connaître :
Gui Boratto, c'est un peu le Mac Gyver de la house. Il vous fait un beat avec le frottement d'un balai et le crépitement d'un bain moussant, une mélodie avec un crissement de ferrailles et un téléphone foireux... Il récolte les sons partout où il le peut puis les écorche, les déchire et les rassemble avec une technique proche du cut-up. Ce collage psychédélique malmène sainement les oreilles, entre sueurs froides et progressions euphorisantes. Pour un premier essai, Chromophobia, sorti début février, est particulièrement abouti. Des albums d'une telle envergure dépassent le cadre restreint de la tech-house minimale et définissent un son bien actuel, un son qui va inévitablement inonder la planète. Et plus vite qu'on ne le croit.
Les treize mets que nous sert Boratto se dégustent avec une joie égale. Inutile donc de les décliner un à un, même si je me sens obligé de signaler la montée minutieuse et clinique de "Mr. Decay" et le son granuleux de "Gate 7".
En bonus, "Arquipelago", le vinyle qui l'a fait connaître :
1 Comment:
Aaaah!!! Moi, l'inculte, le profane, me voilà confronté à un album qui ne m'est pas inconnu!!! Sans avoir l'érudition et le savoir de maître Dave, je partage son enthousiasme pour ce Chromophia, crépitant, élégant et parfois salement acide, enfin bref ... Si les étoiles venaient à tomber en pluie du ciel, une nuit, sûr que ca ressemblerait à The Verdict...Ok, j'arrête le lyrisme affligeant. Toujours un plaisir de te lire Dave, et courage pour ces deux semaines.
A bientôt.
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