25 mars 2007

Trentemoller - The Last Resort (2006)

Fab et Mart' ont déjà entendu maintes fois cette bombe à la maison. Cours de rattrapage pour ceux qui auraient raté l'un des plus beaux objets électroniques de 2006. Trentemoller est un jeune DJ/producteur Danois qui s'est fait un nom avec ses monstrueux remixes, notamment ceux de Royksöpp et de Yoshimoto. Pokerflat, maison Allemande de qualité, s'est empressée de signer le prodige, dont les vinyles ont fait la joie des dancefloors du monde entier, ces quatre ou cinq dernières années. Sa techno minimale et funky combine des basses vrombissantes et grasses avec une atmosphère très mentale et intériorisée. Je défie quiconque d’y être insensible. Le premier long format du bonhomme était donc très attendu, et la bave moussait aux commissures des lèvres des amateurs éclairés.

A sa sortie, en octobre dernier, "The Last Resort" connaît un accueil critique dithyrambique. Alors qu'on pouvait redouter une succession incohérente de maxis, Anders Trentemoller a choisi de ne pas capitaliser sur ses succès de club et de construire une oeuvre profonde, progressive, au tempo souvent très lent et très lourd, plus proche de l’électronica que de la house. La pochette, représentant une forêt décharnée dans une brume épaisse, donne le ton d'un disque polaire, traversé d'un bout à l'autre par un souffle glaçant et synthétique. Le planant “While The Cold Winter Waiting” porte d’ailleurs très bien son nom. L’album s’écoute comme on regarde un paysage. Des images surgissent sans cesse, gagnant chaque fois en intensité et en définition.

Dans l’univers blanc de Trentemoller, on croise souvent des guitares aux accents blues et des scratches acérés, parfois une harpe ou un obscur instrument japonais. Mais aussi de vrais dubs cosmiques : “Vamp”, “Evil Dub” et surtout “Nightwalker”, tout en échos et en cordes. Seuls “Into The Trees (Serenetti part 3)” et le très minimaliste “Chameleon” rappellent à nos souvenirs les racines techno du musicien. Le reste oscille entre la ballade pop (“Moan”) et un post-rock organique qui n’est pas sans évoquer Mogwai (“Like Two Strangers”). Pour faire court, “The Last Resort” ne ressemble à aucun autre disque. C’est un petit trésor électronique au son intrigant, comme une étrange boîte à musique retrouvée dans une épave, dans les fonds glacés de la Baltique.



Un titre plus ancien :



Et une version live d'"Evil Dub" et "Moan":

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