27 avril 2007

Clutch - From Beale street to Oblivion (2007)

Le vent souffle sur les prairies désertes du sud américain, une vache regarde passer les trains et soulever des tonnes de poussière rouge, le cow-boy du coin réajuste son couvre chef et continue tranquillement de mâcher sa chique, l’ambiance est posée. Cela faisait un bail que je n’avais pas été si agréablement surpris par un combo plutôt éloigné de mon terrain de prédilection. Je vous parle ici d’heavy rock psyché, du bon gros son qui tache, du stoner pur et dur.

Loin des foules et du succès, Clutch suit son petit bonhomme de chemin, 16 ans de carrière, 10 albums et plus de 2000 concerts que n’ont pas manqué de suivre une poignée de fans. Enfin pas des inconnus non plus, un bon million d’albums vendus et des tournées aux côtés de gros durs tels que Slayer, Sepultura ou encore System of a down. Pourtant le son des ptits gars issus du Maryland n’est pas aisé à qualifier. Indéniablement inspiré du psyché 70’s de Black Sabbath et du blues métal de ZZ Top, les arrangements approchent parfois de très près le funky jam (si si).

Mais revenons à nos moutons et autres vaches certainement pas à lait celles là. Pas très conciliants avec leurs maisons de disque précédentes, c’est cette fois ci Joe Baresi qui se colle à la production et le monsieur est dans son univers puisque déjà producteur des pouasseux Queen of the stone age. Il parvient à réunir ici sur une production parfaite ce qu’ont fait de mieux les Clutch au fil des albums, un son brut et propre, sobre et efficace, autour de riffs fiévreux et boogies à la fois. Sans fioritures, ça swingue, ça balance, ça slide et ça va même jusqu’à remplacer le traditionnel solo de guitare par l’harmonica local. Et l’utilisation du clavier 70’s de nous rappeler les racines psychés du rock stoner. Lynyrd Skynyrd n’en est que plus rassuré dans sa tombe. Puisque je vous le dis.

Pour le titre phare, Electric worry, je citerais Cyril Deluermoz de chez Rock and Folk qui à en croire ses allusions sait de quoi il parle : "Depuis les meilleurs titres des Georgia Satellites, des Del Fuegos et des Black Crowes, rarement un combo n’avait enregistré un morceau aussi énorme, combinant à la perfection un groove de vieux briscards du funk, un esprit bluesy échappé des juke joints du Mississippi profond et des riffs fondus dans les usines de Detroit ou de Chicago", rien que ça. Le reste de l’album, du même acabit, procure irrémédiablement l’envie d’hurler au et fort : Stone is not dead ! Et Clutch non plus.



2 Comments:

Yann said...

Ahhh tu commences à bien me connaître mon Ju! Merci pour ce billet taillé sur mesure, que veux tu j'adooore Clutch, découvert dans les bacs un peu par hasard. C'est fou ce qu'on peut faire avec un harmonica, pas vrai? Bises

Fabien said...

Tu nous connais bien mon Ju en nous présentant ce cd. Un bon stoner, forcément, on ne peut qu'adorer...