L’histoire musicale de Manjul commence à Paris dans le XVIIIe. Dans les environs de Barbès, il débute sa carrière de multi-instrumentiste par le violon. Très vite le jeune homme est attiré par les mélodies du reggae et plus encore par la mystique du Rastafarisme. Peu à peu, en autodidacte, Manjul se perfectionne à la batterie, au piano et à la guitare. Il devient ingénieur du son, se met à composer et se tourne vers le dub.
C’est dans l’Océan indien, à Mayotte, près de ses racines, qu’il décide de s’installer en 1996 pour se lancer dans le grand bain. Il crée le « Humble Band », un groupe avec lequel il parfait son apprentissage de la musique. C’est surtout après la création de son studio mobile, le « Humble Ark Studio » que Manjul s’imprègne véritablement des musiques traditionnelles pour forger ses mélodies dub. Il va à la rencontre des artistes et permet à de nombreux musiciens locaux d’enregistrer, d’arranger leurs sons et de se faire connaître aux Comores, à la Réunion et à l’île Maurice. Au fil du temps il métisse de plus en plus sa musique, mélangeant sa connaissance des instruments, de l’électronique et de la sega la musique traditionnelle de l’Océan indien.
En 1999, Manjul s’installe avec son studio à la Réunion. Il continue de promouvoir les artistes du coin, d’enregistrer, de mixer, et de composer. Deux ans plus tard, il sort deux compilations en collaboration avec plusieurs groupes et chanteurs réunionnais et mauriciens (Indian Ocean in Dub fight vol 1 et 2). Il collabore également de plus en plus avec divers artistes africains et jamaïcains.
Manjul souhaite colorer sa musique. Direction l’Afrique et plus particulièrement le Mali, la terre de ses lointains ancêtres. Toujours accompagné de son studio, il débarque à Bamako en 2001. Il collabore avec Sugar Minott (« Leave out Babylon »), Tiken Jah Fakoly, et aide Amadou et Mariam à enregistrer « Dimanche à Bamako ».
En 2002 il sort un album remarqué Fasso Kanu où les instruments traditionnelles africains comme la kora ou le n’goni se mêlent à l’électronique. Le résultat est très original, avec une bonne mélodie roots, basse et percus très reggae et par-dessus des flûtes peules scintillantes et des guitares très métalliques. Le tout est agrémenté de toutes sortes de sons électros, de bruitages et d’échos.
Le deuxième volume Jahtiguiya - Dub to Mali est beaucoup moins marquant. Il y a un grand nombre de featurings avec des artistes africains ce qui rend la musique moins omniprésente. Reste à saluer l’originalité de la démarche de Manjul et la créativité engendrée par le métissage des musiques et des cultures.
2 Comments:
La Marte en tête de gondole ça fait toujours plaisir. J'espère que derrière ce sceud se cachent quelques "petits dub pas mal", selon l'expression presque consacrée. Je vais essayer de mettre la main sur Fasso Kanu et je te dis ce que j'en pense mon poulet ! Tchuss
Ce gar est un maitre !
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