Lors de mes emplettes à Paname le week-end dernier, je suis tombé sur deux excellents maxis de l'Allemand Henrik Schwarz. Deux disques très différents où s'expriment une fois encore la polyvalence et le talent de ce jeune producteur. Nouveau gourou de la deep-house à la teutonne, il avait déjà prouvé, fin 2006, avec sa contribution à la série de compiles DJ Kicks (!K7) qu'il voyait plus loin, plus large que l'électronique, jusqu'aux rivages argentés de la disco et aux îles bleues du jazz.
Il n'est donc pas surprenant de retrouver Henrik aux manettes d'un remix de Mark Murphy, légende américaine du jazz vocal des années 50 et 60, revenu en grâce l'année dernière avec un bel album sur Verve. Ce "Love is what stays (remix)", une perle de house jazzy, ne quitte plus ma platine. La voix suave de Mark Murphy se cale sur un beat pénétrant et une ligne de basse évoquant le hard-bop funky d'un Horace Silver. Mais l'originalité essentielle du morceau, dans sa version album (présente en face B), c'est la présence de l'orchestre symphonique de Berlin, transformé pour l'occasion en big-band Gershwinien. Menés par un piano solo, hautbois, clarinettes et violons remplacent donc saxophones et trompettes. Ces parties symphoniques, Schwarz les utilise avec parcimonie dans son remix. Il les espace au maximum pour en faire, au-delà de leur puissance mélodique, des éléments rythmiques structurants. Un travail totalement accessible et dansant bien que d'une érudition imposante.
Daté du 26 mars, "Walk Music" est moins jazzy, mais tout aussi fin. Une voix inhumaine, vraisemblablement enregistrée à l'envers, ponctue un morceau psychotique, voire complètement obsédant. Henrik Schwarz, toujours dans la retenue, éparpille des micro-samples de violons et de courtes nappes synthétiques, multiplie les va-et-vient rythmiques et les répétitions maniaques. Sur l'autre face, on retrouve la version "2003" du titre, où les violons s'effacent et la basse prend le dessus. Il s'agit d'une version live retouchée en studio, plus proche du son primitif du titre. Les aficionados des beats saignants trouveront donc leur bonheur en b-side. Les autres, les rêveurs impénitents en particulier, préféreront sans doute la mouture "2007" pour alimenter leurs très riches heures de scotche raffiné.
La page myspace d'Henrick Schwarz
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