A l'origine troisième laron du groupe Boards of Canada, Chris Horne a rapidement volé de ses propres ailes. Sous des noms variés, Chris Horne, Liquid Chris H et aujourd'hui Christ, il développe une musique électronique d'atmosphères, feutrée et élégante, parfois expérimentale. Nouvelle démonstration de sa précision et de sa classe avec Blue shift emissions, produit par l'excellent label Benbecula records (Ochre, Brian Ellis...). En passant deuxième album de l'écossais sous le nom de Christ.
En ouverture, de larges nappes nous irradient littéralement. Des voix en écho d'outre-tombe lancent des appels sans destinataire. Un grésillement de radio apparaît puis fond l'instant d'après. Un beat pointilliste s'installe et les nappes d'atmosphères sont de rigueur. La musique de Christ est distante mais tend à nous absorber, nous enrober, nous incorporer à elle. L'ambiance penche parfois vers une « dream music ». La composition est méticuleuse. L'écossais déploie ses touches avec subtilité, les unes après les autres.
Le troisième titre, « Making a snow angel », nous plonge dans une sorte de coma, entre un beat à la cymbale furtif et la constance élégante des nappes électroniques. La musique nous capte puis nous rejette égarés. Par moment des vocaux murmurent à nos oreilles. « Ganky », quatrième des 10 morceaux de l'album, nous aide à poursuivre notre errance. C'est toujours très bien ficelé. Une belle musique électronique d'ambiance, douce dans son étreinte.
Les sons se font légèrement plus durs et anguleux sur « Stained century » et le décor prend de la profondeur à en devenir quasi cosmique. Sur « Cordate », des airs nous rappellent à un fameux duo Versaillais. Tout en légèreté et en ampleur. Une très noble percu rythme le surprenant titre « Holobenthic Grex Venalium », entrecoupée d'un bref zapping sur des ondes radio.
Christ distille sur l'ensemble de son album des ambiances stratosphériques et déroutantes, le tout avec une grande précision. Un disque de plus à scotcher évidemment. Et à apprécier également.
Pas de prouesses avec Blue shift emissions, ni de titre phare à faire tourner inlassablement mais l'assurance d'un transport suave et calfeutré dans une harmonieuse musique électro très ambient. Forcément je succombe à la tentation.
fab.
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