05 juin 2007

Festival Europavox 2007 - 1/2

Du 25 mai au 2 juin 2007 s’est déroulée la deuxième édition du festival Europavox à Clermont Ferrand, l’occasion de mettre à l’honneur la grande diversité musicale européenne autour de rencontres entre professionnels et grand public. L’objectif est de mettre sur le devant de la scène de très bons groupes qui sont connus dans leur pays mais qui n’ont pas forcément l’opportunité d’être invités à jouer à l’étranger comme le sont plus facilement les formations américaines par exemple. Petit retour sélectif sur 4 jours de concerts :

Les festivités débutent le mercredi soir avec un show case du groupe de rock local qu’on ne présente plus, Kaolin, accompagné pour l’occasion d’un quartet à cordes hongrois, le Sturcz Quartet. Post rock atmosphérique, paroles acidulées mais un cœur grand comme ça, Kaolin gagne à être vu en live. Les hongrois apportent ici une relecture du répertoire plutôt discrète voir quasi en mode mute sur l’hommage à Dylan (immense succès du box office avec Partons vite en lieu et place de I want you). Ce soir là le groupe met littéralement le feu à la salle puisque le concert est écourté par l’alarme incendie qui se déclenche et provoque la chute de l’un des violons du quartet, une pièce rare de valeur inestimable. Sa malheureuse propriétaire sera largement soutenue par le groupe qui lui rend hommage le dernier jour et lui offre un bouquet de fleurs. Grande classe ces Kaolin.

Le gros du festival commence avec le duo hip hop néerlandais Pete Philly & Perquiste qui dégage sur scène une énergie assez impressionnante. Dépouillé de son côté urbain, le son du Mc d’Amsterdam atteint ici de forts accents jazzy grâce à l’utilisation de violoncelles et de saxos électroniques. Entre soul et broken beat, le titre Insomnia est particulièrement convaincant.


C’est au tour de Martin Jondo de monter sur la scène de la Coopé. Personnage atypique, petit, plutôt enrobé, ce résident berlinois et proche collaborateur de Gentleman oscille constamment entre un reggae des plus roots et un dancehall résolument acoustique. Songwritter et guitariste de talent, il distille dans chacun de ses titres un message positif très apprécié. La scène reggae allemande a de beaux jours devant elle.

Passons à Nosfell, disons le tout net, ce mec est complètement barré. Je n’avais jamais entendu ça auparavant. Autour d’un univers imaginaire délirant, le Klokochazia, Nosfell aidé d’une guitare et d’un violoncelle sample sa voix et joue avec les ombres pour monter un show des plus grandiloquents. Quel choc que cette découverte en live qui n’a je pense certainement pas la même saveur à la maison. Entre performance vocale et théâtre tribal, Nosfell ne ressemble à rien d’autre.


Auteur, compositeur et interprète, le suédois Peter Von Poehl a tout pour lui à l’exception d’un timbre vocal peut-être un peu trop fragile. Néanmoins il livre une pop inspirée à l’atmosphère vraiment très intime entrecoupée d’anecdotes et de blagues nordiques très décalées à la limite du compréhensible mais toujours très sympathique. Pas une très grande voix mais un grand artiste à coup sûr.

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