26 octobre 2007

Fog - Ditherer (2007)

Avec sa pochette faussement rock collège américain, le 4ème album d'Andrew Broder a tout de ce qu'on pourrait appeler un faux disque simple. Pourtant, issu du prolifique label Ninja Tune, ce nerd américain de base s'est cette fois ci entouré officiellement de deux autres nerds (dixit Rock & Folk) pour former ce groupe aux hybridation soniques et mélodiques innovantes. Parce que les références sont là mais ne dominent pas, parce que ce disque est sous tension permanente, parce que vous n'avez pas fini d'en faire le tour, Ditherer mérite toute notre attention.

Sans véritable tube, l'adepte de Beck qu'est Andrew Broder tisse une suite logique de chansons post psychédéliques sur fond de refrains bruitistes parfois angoissants. Une sorte de pop infectée en quelque sorte. Car c'est guitares saturées au maximum que Fog nous plonge dans une ambiance électrique lo fi illuminée. Avec force bidouillages et bricolages, le trio égraine 11 titres plus riches les uns que les autres, tant par le côté imaginatif (l'utilisation de la batterie) que par leur faculté à ne pas choisir de genre et à bercer leurs mélodies d'accords menaçants mais pas trop.

Si on décortique de plus près, You did what you thougt évoque irrémédiablement le Bowie des 70's. Broder y joue à dérouter le rythme à coup de larsens lo fi pour filer tête baissée ver un grandiloquent final jazz. The last i knew from you, ma préférée, joue sur le terrain d'Arcade Fire et extirpe en 2 minutes et demi une sublime mélodie d'un chaos sonore maîtrisé. Ditherer, impénétrable et indescriptible jongle entre harmonies vocales, beat electro et orage de son tribal. Sur What gives?, la combinaison de voix de Broder et le duo basse batterie rappellent Thom Yorke et même pire, Muse. Les 10 minutes de On the Gallows auraient d'ailleurs largement pu figurer sur le récent In rainbow des gars d'Oxford. Je pourrais vous parler des heures encore d'Hallelujah daddy et son côté psyché, de Inflatable et sa pop façon Mark Lanegan, du presque Beatlesien I have been wronged ou enfin du début inquiétant et du final Stroksien du titre ouvrant l'album mais je préfère vous laisser découvrir ça tout seul.

Ca ne sera pas facile, c'est sûr. Rock & Folk avait choisi le dernier titre What's up freaks? pour figurer sur son monster cd de novembre. Pourquoi pas, si vous aimez les Byrds ou l'americana façon Neil Young. D'une férocité nonchalante, ce Ditherer vous entraîne dans un labyrinthe chargé de guitares et de mélodies finement cachées dont vous me direz des nouvelles. Ou pas.

En bref: Une intéressante exploration du rock sous toutes ses formes par trois nerds américains avertis et plutôt doués. Pas indispensable mais les curieux y trouveront leur affaire.


Seventeen Evergreen -Life embarrasses me on planet earth (2007)

L'electronic press kit de l'album, plutôt original lui aussi:





1 Comment:

Anonyme said...

Un album qui mérite vraiment d'être approfondi. Finalement bien moins fourre tout qu'il n'y parait.