J'ai lu quelque part qu'il y a ceux qui connaissent Other way out et les autres. Parce que Sun Dial est un groupe atypique et parce qu'il faut bien l'avouer ce disque est un pavé néo psychédélique dans la marre du rock US 90's, je vous invite à faire partie de cette deuxième catégorie.
Considéré par une poignée de renseignés comme un album mythique d'acid rock indépendant, Other way out est le premier coup de maître du groupe à géométrie variable emmené par le blondinet bricoleur Gary Ramon, musicos chronique, créateur du label Acme et collectionneur notoire de musique psychédélique. En bon élève drogué qu'il est, le petit Gary a sagement assimilé 13th floor elevator, Jefferson Airplane, Iron Butterfly et consorts. Tout dans ce disque faramineux pour esprits psychotropes rappelle les 60's, des soli de guitare aux ingédients instrumentaux à base de sitars, tambourins et flûtes orientales.
Une fois dépassé ce côté Beatles période Hari Krishma, Gary Ramon au chant et à la guitare, Dave Morgan à la batterie et Anthony Clough à la basse s'en donnent à coeur joie dans la cabane au fond du jardin de papa. Sun Dial joue des compos ouvertes (quasiment que des jam sessions sous cachets) et exotiques pendant des heures que l'on imagine aisément bénies par les dieux de la musique. En effet, solo de guitare obligatoire sur chaque titre sans jamais basculer dans la démonstration lourde et poussive. Ca coule.
Comme toujours avec Sun Dial, Other way out est avant tout un album de guitare: reverb, distorsions, wah wah, et paf, le chien! Incandescentes, elles feraient pâlir d'envie le Clapton de Cream sur Lone Blues. Largement chroniqué chez les Stoners sans pourtant en être complètement, c'est dans le grunge qu'il faut aller chercher ce chaînon manquant entre Syd Barrett et Nirvana.
Nirvana justement il en est question lorsqu'on se penche sur Gary Ramon, pas tant dans la voix mais d'avantage dans l'attitude et le look. Voix bidouillée sur Magic flight, écrasée à d'autres moments, elle n'est jamais aussi rebelle que celle de Kurt mais n'en demeure pas moins tout autant hypnotique.
Petit bémol à ce tableau idéal (hormis une pochette pas folichonne), l'absence de réelles chansons, pas de mélodie non plus mais plus une succession de tours de force qui paraissent naturels et s'expliquent par des titres forcément évocateurs, Exploding in your mind, World without time ou encore Other side hommage indirect aux Doors me semble t-il.
Largement ré-édité sur nombreux labels (Tangerine, UFO, Acme...) vous pourrez vous procurer Other way out d'une faon ou d'une autre et découvrir ainsi l'un des secrets américains les mieux gardés des 90's. Un trésor qui permet de fermer les yeux et d'écouter boeufer Kurt Cobain, Ray Manzarek et Jimi Hendrix. Et ça, c'est pas donné tous les jours.
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