07 décembre 2007

Alela Diane - The pirate's gospel (2007)

Les bonnes surprises folk se succèdent chez l'Oncle Sam. Coincée entre Joanna Newsom et Devendra Banhart, la jeune Alela Diane, 23 ans, débarque avec génie et hauteur pour un premier album de qualité intitulé The pirate's gospel. Une étoile de plus dans la riche contellation folk américaine.

Le folk, quand on l'écoute on sait ce que c'est... quand on veut le définir, c'est un peu plus délicat. On pourrait dire que le genre a pris son essor dans l'entre-deux-guerres aux Etats-Unis, enfanté conjointement par le blues et la musique country. Une guitare sèche, une succession d'arpèges et des textes poétiques (voire engagés) portés par une voix au premier plan. Tel pourrait être le portrait-robot de cette musique, aujourd'hui largement déclinée et adaptée par ceux que l'on nomme les « folk freaks », nouveaux folkeux descendants de hippies.

Et bien Alela Diane joue du folk, c'est indéniable. Pour autant, pas n'importe lequel. Ses mélodies, parfois psalmodiées, parfois sifflotées, peuvent apparaître austères mais le chant de la Californienne est d'une rare intensité. La jeune femme a 23 ans mais chante comme la doyenne des Américaines, d'une noblesse digne d'une Karen Dalton. Sa voix est aiguisée, vibrante et mélancolique. Et ses compositions sonnent comme des vestiges d'un temps révolu, vierges et pures, parfois presque autarciques.
Dans le titre de ce premier album, enregistré à domicile avec papa, il y a gospel... Et justement Alela Diane tente d'établir une véritable connexion spirituelle avec son auditeur, continuellement et avec force. The pirate's gospel c'est une musique guérisseuse, celle d'une jeune femme perdue qui panse ses blessures intérieures. Tranche de vie et questionnement d'une américaine égarée, alors en trip en Europe.

Originellement enregistré en 2005, l'album a d'abord circulé chez les amis et connaissances de la famille Diane avant d'être distribué deux ans plus tard par le label 679 Recordings puis en France par le truchement de Fargo (maison d'Emily Loizeau, Andrew Bird ou encore Neal Casal). Je vous invite vivement à découvrir les délicates mélopées d'Alela Diane. Pour débuter, tendez l'oreillle vers « Pirate's gospel », « The rifle » ou « Something's gone awry », trois perles. C'est délicieux et épidermique.


En bref : Folk classieux et vibrant d'un autre temps




A écouter aussi : Joanna Newsom - YS

Site d'Alela Diane :
www.aleladiane.com


Deux clips : "The rifle" et "Pieces of string"



3 Comments:

Ju said...

Héhé, tu devais savoir que ça me ferait plaisir que tu parles de ce disque, et ça que si tu ne l'avais pas fait je n'aurais pas tardé. Que dire de plus? Tu as déjà tout noté. Et le folk freak geek que je suis d'approuver ce choix à 100%.
La bise.

Lou said...

J'aime son son un peu ancien, comme une sorte d'authenticité si rare...
une musique folk qui revit ses derniers temps au travers de ces jeunes artistes
on peut s'en réjouir

Nickx said...

Dans une scène folk toujours très fertile aux USA,la belle américaine est sans doute parmi ce qui se fait de mieux actuellement !

Et puis, quelle voix !

Le deuxième album, après la parenthèse réussie Headless Heroes sera, à n'en pas douter, l'un des fers de lance de 2009 !