13 février 2008

Lightspeed Champion - Falling off the lavender bridge (2008)

Je voudrais témoigner ici d'une injustice. Comment se fait-il que moi, à l'âge de 21 ans j'en étais encore à me crever les boutons en jouant à Fifa (j'exagère) et que Dev Hynes, lui, en soit à produire des albums qui recueillent l'unanimité des critiques internationales tout comme son pote Conor Oberst de la même génération? Et d'ailleurs comment passer après cette horde de textes dithyrambiques qui inondent la toile? En acquiescant. Oui, après le buzz Test Icicles emporté par son succès aussi court qu'intense, le guitariste black et binoclard (Quelle pochette!) Devon Hynes est un génie inattendu. Il nous pond avec Falling off un grand disque de country brit pop, rempli d'allégresse et de mélodies évidentes. "Je suis un fan de refrains, mélodies et harmonies". Bin voyons. C'est juste ça alors? "Le format album m'obsède, j'en ai plein la tête et il faut que ça sorte". Ah ouais quand même. Et c'est ainsi qu'après moult Ep, covers et appropriations (dont un album de Green Day en entier), Fallin off est cohérent, homogène et grandiose.

Sur douze titres, déjà de nombreux élans tubulaires, Tell me what it's worth, classique et efficace, Galaxy of the lost, ultra sucré et magnifique ou encore Dry Lips genre comédie musicale parfaite. Sans oublier Midnight surprise, le Bohemian rapsody de Devon, autobiographique et multiple, délicat et lumineux, sur près de 10 minutes. Morceau particulier, I could have done this myself, sorte de Weezererie touchée par la grâce. Sur les thèmes du premier amour, de la masturbation ou de la prostitution, l'album ne connait aucune baisse de régime (ou très peu). Inspiré par les Zombies, Costello et Neil Young, Devon fait preuve d'un talent de composition immense en se réinventant lui même au travers d'un disque sucré et accessible mais jamais facile.

Produit au Nebraska avec l'aide de Mike Mogis l'ancien de chez Bright Eyes et distribué par la maison qui se trompe rarement, Domino, cet album bi national anglais américain contient son lot de ritournelles efficaces, débridées et multicolores. Un zeste de folie plane sur ce disque finalement assez calme, comme un coup de maître de standard pop. Mais c'est tourné vers l'Amérique que sonne ce premier album solo réalisé avec le choeur d' Emmy The Great, personnalité du milieu. Et dire que nous nos jeunes à nous ils font la StarAc. Ils pourraient pas se taire un peu et écouter ce que vient de réalisé le jeune Devon Hynes, l'album de ce début d'année, celui qui met la barre très haut aux autres. Le deuxième est déjà en préparation. Next big thing? Assurément.

En bref : Sur un air sucré et captivant, un nerd américano anglais de 21 ans remet la folie pop folk de 67 au goût du jour. Immanquable.


2 clips : Tell me what it’s worth et Galaxy of the lost en live



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