Parmi les nombreuses créatures qui ont peuplé le paradis, les dinosaures ont aussi fait partie de la faune biblique. Cette affirmation repose sur une simple induction : le paradis terrestre est décrit dans le livre de la Genèse comme un jardin merveilleux où tous les animaux vivaient en harmonie sous la direction de l'homme. Alors pourquoi pas les célèbres reptiles du Jurassique ?
Cependant, les véritables connoisseurs savent pertinemment que cette information est totalement erronée ; elle intéresse au mieux quelques doux illuminés et créationnistes convaincus. Au contraire, Dinosaur est une espèce de l’ère disco du "Paradise Garage", l’oeuvre d’un compositeur, chanteur et producteur américain, Arthur Russel.
Après avoir grandi dans l’Iowa, il déménage à San Fransisco et intègre une communauté bouddhiste où il rencontre le célèbre poète de la beat génération, Allen Ginsberg. Violoncelliste de formation, il commence à travailler en accompagnant de son instrument la lecture des poèmes de Ginsberg. Russel se rend à New-york au cours des années 70, mais ce n’est qu’en 1979 qu’il écrit et produit sous le nom de Dinosaur, "Kiss Me Again". Le morceau est le premier single disco enregistré sous le label Sire Records. Dès 1980, il enregistre sous Loose Joint le tube "It Is All Over My Face" avec Steve D’Aquisto. On retrouve encore Russel derrière l’album 24/24 music, cette fois ci, sous le nom de Dinosaur L. Mais il serait difficile de ne pas rapprocher les productions de Russel du Paradise Garage, club disco underground new-yorkais. Larry Levan, dj attitré du club, est un des premier à mixer le "It is all over my Face". À l’écoute des travaux de Russel, il est difficile de ne pas penser au son de cette période faste du disco.
La guitare terriblement groove, la redoutable ligne de basse adossée à une batterie catchy, ainsi que le son d’un saxo étouffé, saccadé, auraient pu suffir à donner ses lettres de noblesse à "Kiss me Again". Emprunt d’une fierté notoire, c’est sans compter sur la voix claire et éloquente d’une diva soul qui survole la base instrumentale du morceau. Malgré le temps relativement long du morceau (12"), l'intérêt est sans cesse renouvelé soit par les phases instrumentales, soit par les temps chantés. La voix aurait pu épuiser et les instrus, ennuyer. Mais l'équilibre est maintenu par un très juste dosage, orchestration habile entre les différentes phases.
Peut-être aujourd'hui, le morceau incarne parfaitement l’objet kitsch sous son plus bel aspect, synthèse d’une esthétique alignant des éléments démodés, rétro et populaires. Parce que la force du morceau vient du caractère universel de son architecture et des éléments utilisés, "Kiss me Again" peut s'écouter d’une oreille distraite ou attentive. Sans opérer de distinctions de classes, de sexe et d’âge, ce son balaye les catégories.
On trouve enfin une presque utopie érotomane : le jardin d’Eden libéré de son serpent.
En bref : L’exercice d’abord élémentaire se transforme en un numéro sophistiqué, remarquable enluminure du « son » garage.
Après avoir grandi dans l’Iowa, il déménage à San Fransisco et intègre une communauté bouddhiste où il rencontre le célèbre poète de la beat génération, Allen Ginsberg. Violoncelliste de formation, il commence à travailler en accompagnant de son instrument la lecture des poèmes de Ginsberg. Russel se rend à New-york au cours des années 70, mais ce n’est qu’en 1979 qu’il écrit et produit sous le nom de Dinosaur, "Kiss Me Again". Le morceau est le premier single disco enregistré sous le label Sire Records. Dès 1980, il enregistre sous Loose Joint le tube "It Is All Over My Face" avec Steve D’Aquisto. On retrouve encore Russel derrière l’album 24/24 music, cette fois ci, sous le nom de Dinosaur L. Mais il serait difficile de ne pas rapprocher les productions de Russel du Paradise Garage, club disco underground new-yorkais. Larry Levan, dj attitré du club, est un des premier à mixer le "It is all over my Face". À l’écoute des travaux de Russel, il est difficile de ne pas penser au son de cette période faste du disco.
La guitare terriblement groove, la redoutable ligne de basse adossée à une batterie catchy, ainsi que le son d’un saxo étouffé, saccadé, auraient pu suffir à donner ses lettres de noblesse à "Kiss me Again". Emprunt d’une fierté notoire, c’est sans compter sur la voix claire et éloquente d’une diva soul qui survole la base instrumentale du morceau. Malgré le temps relativement long du morceau (12"), l'intérêt est sans cesse renouvelé soit par les phases instrumentales, soit par les temps chantés. La voix aurait pu épuiser et les instrus, ennuyer. Mais l'équilibre est maintenu par un très juste dosage, orchestration habile entre les différentes phases.
Peut-être aujourd'hui, le morceau incarne parfaitement l’objet kitsch sous son plus bel aspect, synthèse d’une esthétique alignant des éléments démodés, rétro et populaires. Parce que la force du morceau vient du caractère universel de son architecture et des éléments utilisés, "Kiss me Again" peut s'écouter d’une oreille distraite ou attentive. Sans opérer de distinctions de classes, de sexe et d’âge, ce son balaye les catégories.
On trouve enfin une presque utopie érotomane : le jardin d’Eden libéré de son serpent.
En bref : L’exercice d’abord élémentaire se transforme en un numéro sophistiqué, remarquable enluminure du « son » garage.
2 Comments:
Marrant, je me prépare à poster un truc sur le Paradise Garage!
C'est Les beaux jours qui reviennent!
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