Annoncé comme la dernière sortie extraterrestre de chez Freaksville Record (euphémisme?) le projet anglo belge UFO Goes UFA est porteur de grandes espérances. Derrière les manettes, une pléiade de guests qui ont fait leur preuve dans l'indie rock ces dernières années dont le mythique gourou Kramer, leader du label new yorkais culte Shimmy disc, entre autres producteur et ingé son sur des groupes cultes eux aussi dans le milieu, Ween, Sonic Youth, Yo la tengo, Jon Spencer, Daniel Johnston, j'en passe et des meilleurs. Ajoutez à cela Monsieur Miam Miam Monster (sic) aux arrangements, porteur d'une certaine identité chanson post gainsbourgienne tendance pop garage, saupoudrez le tout d'une bonne dose de culture buble gum et d'une pincée (poignée) de bon goût, et vous obtenez l'ovni en question.
A force de se palucher devant le staff 4 étoiles on en oublierait presque les 3 musiciens, deux qui font raisonner les percus et vibrer les synthés, un autre qui pousse la chansonnette (en anglais). Nommons les, ce sera fait. Sophie Galet à la rythmique, Pascal Scalp à la basse, Brian Carney aux petites touches blanches et noires et enfin Brian Androïd 80 le chanteur liverpoolien. Premier jet et pourtant, cette symphonie est à l'aise dans tous les domaines: électro blues, synthés Krautrock analogiques, guitares vintages. Un côté touche à tout qui lorgne chez le Captain Beefheart et qui témoigne d'une énergie débordante, d'une réelle envie de bien faire.
Si l'influence de l'Oncle Sam est incontestable (le Velvet) l'Angleterre est également bien présente, comme sur cette intro de UFO Goe UFA Theme, où l'on semble entendre Oasis fulminer. C'est indéniablement l'hymne du groupe, arrogant comme un adolescent. Mention spéciale aux titres des morceaux, tous emprunts de culture série B : Zombie Nation III, Twilight salope, The Pipea, the Good and the Bad... Et pourtant, il est très dur de parler de cette musique au sens musical du terme. C'est un peu le défaut de ce son Freaksville, à force de vouloir toucher à tout avec classe, il s'éparpille et n'adopte pas varient d'identité particulière. Allez reconnaître UFO en blind test si vous ne connaissez pas les chansons... Ne boudons pas notre plaisir et accueillons ce premier opus (le 15 avril prochain) comme un condensé de rock garage, belge et barré, frais et bigarré.
En bref : Un premier disque rock racé et cultivé, peut-être en manque d’identité mais annonciateur d’un groupe de qualité.
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Info : En concert à la Flèche d’or le 2 mai 2008
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