Dans la salle, manifestement beaucoup de mecs ont du mettre la main à la poche pour inviter la petite copine écouter les douces mélopées d'Alela Diane. Pure conjecture, mais vous pouvez deviner l'ambiance. N'êtes jamais allé à un concert de Tété avec votre beauté. Mariée Sioux, timide et rayonnante, occupe donc en premier la scène. Seule avec sa guitare acoustique, elle entonne une poignée de titres de son tout récent album Faces in the rocks, presque sans conviction, et du moins, sa relief ni vibration. La séance est brève et la jeune folkeuse du Nevada laisse place à son amie et ancienne camarade de classe, Alela Diane. Tout le monde dans l'assistance est attentif, calme, presque studieux. La chanteuse est accompagnée d'un guitariste et d'un banjo, Mariée Sioux s'attelant ensuite aux choeurs à quelques occasions.
Loin de moi l'idée de me faire l'injuste pourfendeur de cette belle dame d'Alela Diane, mais on ne peut pas dire que sa performance fut particulièrement grandiose. Sans pour autant dire d'elle que ce fut mauvais. Tout bonnement, sans plus. Le visage de la jeune femme est impassible et sa palabre rare. Elle enchaîne titres de son album et chansons folk traditionnelles de Californie, sans engouement. Le public est concentré mais en même temps tout aussi apathique. Ses chansons phares, comme « Pirate's gospel » ou « The Rifle », fonctionnent bien et nos amis les gentils couples pull-overs-chemises reprennent en choeur. Excuse-moi, je me disperse. Certes la voix est toujours aussi impresionnante et vibrante, et l'orchestration folk traditionnelle sympathique, mais l'on est obligé de se demander si la performance vaut réellement le déplacement. Un petit rappel et la belle s'évapore. J'oscille entre la déception et un fort goût d'inachevé. Bref, ce n'est pas sensationnel. Son set à peine terminé, Alela Diane va à la rencontre du public, palliant peut-être ainsi son manque de gouaille sur scène.
Mes gentils compagnons de concert étaient vraisemblablement venu massivement prêter l'oreille à Alela. Aussi, la salle, soit dit en passant sans fumée de cigarettes quel bonheur (!), se vide pour l'arrivée énergique de Brisa Roché. Programmation défaillante. Pétillante à souhait dans une veste ultra cintrée marine et une chemise à jabots, la chanteuse ne peut pas fuir la comparaison avec Björk. Entre quelques balades où sa voix prend tout son envol et hymnes pop, elle tente de conquérir les derniers zombies de la soirée, vaporisés par la paire folk du Nevada. Certains se prennent à siffloter sur « Whistle », le hit Nova de Brisa Roché. « Heavy dreaming » est toujours aussi scintillant et aérien. Mais le coeur n'y est pas vraiment. Le mien pas plus que celui des autres, du moins me semble-t-il. Las, je m'en vais. Le moment fut plutôt plaisant, mais que me suis-je dit en écoutant les disques de ces artistes. Sans aucun doute de plus beaux mots. Une invitation : écoutez plutôt leurs cds.
Le site de la Laiterie.
A lire aussi : Alela Diane – The Pirate's gospel (2007) et Brisa Roché en concert à Bordeaux.
3 Comments:
et le molodoi c'est pas un lieu de vie musicale ????
Il est vrai que dans ma tête les deux lieux sont quasiment indissociables, étant donné leur proximité... Pour ne mécontenter personne... parlons du complexe Laiterie-Molodoï. Mais pour autant on ne pourra pas me faire croire que Strasbourg est "the place to be" pour la musique et les concerts...
Alela Diane je l'avais trouvé moi aussi très moyenne sur scène, à Paris il y a quelques mois...
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