Un porc sur la pochette, une réputation de trublions bordéliques, de simples agitateurs du punk, on a trop souvent réduit les Damned à des slogans simplistes ou à des gimmicks peu engageants ou réducteurs : groupe qui joue (mal) à 2000 à l'heure, 1er band punk de l'histoire à avoir publié un single (le classique "New rose"), à avoir tourné aux Etats-Unis, à avoir cristallisé onstage le record de mollards sur ses musiciens, etc...
Depuis toujours, ces Damnés là auront été les dindons de la farce, laissant très injustement aux Sex Pistols et autres Clash les seuls mérites d'une musicalité affirmée.
Depuis toujours, ces Damnés là auront été les dindons de la farce, laissant très injustement aux Sex Pistols et autres Clash les seuls mérites d'une musicalité affirmée.
Or, ceux qui savent, portent la bonne parole : bien sûr que les Damned sont autre chose qu'un avatar punk tel qu'il y en eut des dizaines et des dizaines il y a 30 ans. Ils figurent même parmi les plus précieux orfèvres pop au sein d'une trilogie mémorable et que tout rocker digne de ce nom se devrait de posséder dans sa discothèque. Et le critique de citer bien sûr Machine Gun Etiquette (79), admirable tentative de concilier punk hard-core le plus sauvage et pop la plus immédiate, The Black Album (80), étonnant assemblage de morceaux garages divinement accrocheurs et de prog-rock parfois déconcertant mais souvent brillant.
Mais toujours d'oublier Strawberries, le plus réussi, l'album pop ultime, l'un des grands oubliés des listes, référendums et autres best-of. Lorsqu'il est éventuellement chroniqué -et c'est rare- c'est pour énoncer des horreurs révisionnistes, comme quoi il s'agirait d'un album gothique morbide, l'une des plus grandes énormités jamais lues dans un magazine oublié.
Or ce disque, de loin le meilleur des Damned, est quasiment parfait, parfaitement équilibré de bout en bout et recèle de véritables gemmes qui vont largement au-delà du label groupe foutraque qui lui colle à la peau.
Qui n'a écouté "Under the floor again"er The Floor Againet ses accompagnements de sitar sans fondre ? Qui n'a pas frissonné à la formidable voix de Dave Vanian en écoutant "The Dog" "The Dog", et ses accords de piano princiers, seul véritable titre gothique du lot, et encore en écoutant bien les paroles.
Or ce disque, de loin le meilleur des Damned, est quasiment parfait, parfaitement équilibré de bout en bout et recèle de véritables gemmes qui vont largement au-delà du label groupe foutraque qui lui colle à la peau.
Qui n'a écouté "Under the floor again"er The Floor Againet ses accompagnements de sitar sans fondre ? Qui n'a pas frissonné à la formidable voix de Dave Vanian en écoutant "The Dog" "The Dog", et ses accords de piano princiers, seul véritable titre gothique du lot, et encore en écoutant bien les paroles.
Qui irait nier le talent stupéfiant d'arrangeurs et de compositeurs aux Paul Gray, Dave Vanian et autres Captain Sensible sur ces majestueux "Generals" "Generals" ou "Under the Floor Again" ?"The Pleasure and the Pain" !
Quel crétin refusera de taper du pied sur le stupéfiant "Stranger on the Town"Stranger on the Town", qui démarre en mambo pour s'achever en revue R&B, avec pas moins de 5 ou 6 thèmes musicaux qui se croisent et s'entrecroisent... Comment niera-t-on enfin ce talent qu'avaient les Damned à chanter par le biais de leur exceptionnel vocaliste en chef, mais aussi d'harmoniser, d'apporter mille et une trouvailles sonores ? Vanian et Gray aux compos, Scabies -le meilleur plagiaire de Keith Moon- et Captain Sensible sortent du lot aux arrangements, Sensible s'autorisant même une ballade douce amère intitulée "Life Goes On", où sa voix en lead souffre de la comparaison avec celle de Vanian mais où tout le pouvoir mélodique est intact.
Quel crétin refusera de taper du pied sur le stupéfiant "Stranger on the Town"Stranger on the Town", qui démarre en mambo pour s'achever en revue R&B, avec pas moins de 5 ou 6 thèmes musicaux qui se croisent et s'entrecroisent... Comment niera-t-on enfin ce talent qu'avaient les Damned à chanter par le biais de leur exceptionnel vocaliste en chef, mais aussi d'harmoniser, d'apporter mille et une trouvailles sonores ? Vanian et Gray aux compos, Scabies -le meilleur plagiaire de Keith Moon- et Captain Sensible sortent du lot aux arrangements, Sensible s'autorisant même une ballade douce amère intitulée "Life Goes On", où sa voix en lead souffre de la comparaison avec celle de Vanian mais où tout le pouvoir mélodique est intact.
Et pour la petite histoire, il s'agit du morceau dont l'intro a été pompée par Killing Joke ("Eighties"), lui même pompé par le Nirvana US ("Come As You Are").
Pour faire bonne figure tout de même et justifier leur sulfureuse réputation, les Damned avaient pris soin de soigner les détails : ainsi la pochette intérieure était-elle recouverte d'une senteur écoeurante de fraise sur les premiers pressages, et le dernier titre assez anecdotique chanté par Captain ("Don't Bother Me") reposait-il sur un sample......... de chasse d'eau, passé à l'envers. Au milieu de cela, quelques brûlots irrésistibles ("Ignite","Gun Fury", "Bad Time for Bonzo")"Dozen Girls", "Bad Time For Bonzo") sont un retour aux sources de rigueur. Les Damned ont hélas, grandement trompé leur monde, car beaucoup n'ont cru voir en ce disque et en leur oeuvre, qu' une pochade. Ce qu'elle n'était évidemment pas.
En bref : Strawberries peut prétendre sans problème au titre du plus grand disque pop oublié d'un groupe phare. Au point d'être parfois absent des anthologies récapitulatives. Un non-sens.
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Pour faire bonne figure tout de même et justifier leur sulfureuse réputation, les Damned avaient pris soin de soigner les détails : ainsi la pochette intérieure était-elle recouverte d'une senteur écoeurante de fraise sur les premiers pressages, et le dernier titre assez anecdotique chanté par Captain ("Don't Bother Me") reposait-il sur un sample......... de chasse d'eau, passé à l'envers. Au milieu de cela, quelques brûlots irrésistibles ("Ignite","Gun Fury", "Bad Time for Bonzo")"Dozen Girls", "Bad Time For Bonzo") sont un retour aux sources de rigueur. Les Damned ont hélas, grandement trompé leur monde, car beaucoup n'ont cru voir en ce disque et en leur oeuvre, qu' une pochade. Ce qu'elle n'était évidemment pas.
En bref : Strawberries peut prétendre sans problème au titre du plus grand disque pop oublié d'un groupe phare. Au point d'être parfois absent des anthologies récapitulatives. Un non-sens.
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Le site officiel de The Damned
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3 Comments:
Un grand groupe.
Un grand disque !
"Strawberries" c'est le meilleur des Damned à égalité avec le "Black Album".
les Clash et surtout les horribles Sex Pistols n'ont jamais atteint ne serait-ce que le quart de leur talent!
Tiens, je fais remonter cet incroyable disque pour dire que s'il n'est pas question de nier le talent de Clash ou Sex Pistols en les opposant aux Damned, il est quand même inconcevable de voir ce disque aussi ignoré ou dédaigné, car les Damned sont un groupe des plus connus quand même, pas une série B Oi du punk : ils étaient là les premiers, ont enregistré les premiers, ont été les premiers à tourner aux States etc.....mais surtout étaient de super musiciens, compositeurs et interptètes - la voix de Vanian n'a pas d'équivalent dans l'histoire du rock !
Et qu'outre les âneries lues dont je parlais dans la chronique, un mec aussi brillant qu'Ungemuth dans R&F, pourtant fan (même s'il préfère les Jam), considère qu'après Machine Gun Etiquette et le Black Album, les Damned n'ont plus rien fait de bon !
Dans le dictionnaire du rock de Michka Assayas dont je n'ai certes pas lu la nouvelle version enrichie, ce disque ne figure même pas, n'est même pas cité (!) dans l'entrée réservée aux Damned !
L'anthologie d'Assayas avait beau fourmiller d'erreurs et d'omissions en tout genre (j'espère qu'il les a rectifiées), cela n'en frappe pas moins un album marquant, aux compos et mélodies ne ressemblant, pour les plus abouties d'entre elles, à rien qui n'ait été entendu auparavant !
Si un jour, on m'interroge sur Mes Disques à Moi, cet album entre quelques autres, sera le premier que je citerai et réhabiliterai.
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