Au regard des précédentes éditions, le treizième Festival des Artefacts de Strasbourg fait figure de grand cru. Depuis quelques années, la programmation correspondait au profil de l’admirateur enthousiaste de chanson française et de rock festif-ska-reggae-punk. Cette configuration a contribué au bonheur des uns, mais a aussi occasionné un ennui mortel chez les autres. Certainement destiné à contrebalancer l’Ososphère, l’autre festival d'allégeance électronique, les Artefacts ont malgré tout, bien voulu insérer des éléments nouveaux. Les trois jours ont été subdivisés en trois thématiques – rock, chanson française, reggae – de façon à coller au plus près des orientations musicales du public, mais aussi d’intégrer une line-up cohérente dans un festival d’intérieur, disposant de l’unique scène du tout récent zénith strasbourgeois. Récit de la première journée.
Entrevu sur une photo, je ne m’étais encore jamais rendu dans ce jalon architectural et culturel remarquable (sic), le zénith le plus grand de France. De fait, j’ai été un peu surpris par la découverte de cette sorte d’objet non identifié de forme elliptique, dans un détour de la route. Le bâtiment m’a plus ébloui par la toile orangée dont il est recouvert que par sa conception architecturale. Mais, après avoir assisté à la séance de balance, j’ai rapidement été impressionné par l’acoustique de l’ouvrage.
En ce milieu d’après-midi, le lycéen est présent en masse. Ils attendent patiemment dans une longue file. Dès l’ouverture des portes, de petits groupes d’adolescents cavalent, pressés de se positionner au-devant de la fosse pour profiter au maximum de la musique de Gogol Bordello, troupe new-yorkaise de punk foutraque, fortement influencée par les musiques tziganes. La prestation enflammée de la formation provoque une furieuse agitation et je me surprends même en train de remuer discrètement au son de leurs rythmes effrénés.
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La pagaille à peine terminée, l’insoutenable attente du concert des BB Brune s’installe. À boire des bières et à fumer des cigarettes dans une désagréable atmosphère de courants d’air, il fait bon de papillonner en slim, Ray-ban, thermobrossage impeccable. La raréfaction progressive des slims signifie que le concert a déjà commencé. Assez dubitatif devant ce groupe mais ne voulant pas faire preuve de mauvaise foi, je m’aventure de quelques mètres dans la fosse avant de me replier stratégiquement dans les gradins. Pendant ce temps, le chanteur des BBB scande, entre les morceaux, d'héroïques « bien ou bien ? ». Mal, je préfère m'en aller fumer dans les courants d’air. S’en suivent deux interminables heures d’attente, prestation de Serj Tankian, voix de SOAD, incluse.
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Mais l’espoir renaît avec l’arrivée de Birdy Nam Nam. Leur prestation ne diffère pas de la description de Ju pour le festival Garorock : son énorme, effet de lumières… On se croirait à un live des Daft Punk, ou plutôt de Justice tant ils utilisent la saturation des sons à outrance. Efficace sur le dancefloor avec un avant-goût de simple introduction de la formation suivante du nom de… Justice. Ces derniers livrent un show sans grande originalité, mais transforment la fosse en un marécage de transpiration. Encore sec, je retourne prendre une bière.
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La fatigue accumulée tout au long de la journée disparaît soudainement, comme diluée dans le live de Vitalic. Loin de la copie conforme de son album, sorti il a bientôt trois ans, il livre contre tout attente une techno imprévisible. Tantôt emmené par des beat monumentaux, tantôt abandonné par l’introduction d’éléments hétérogènes – bouts d’italo-disco, plages jazzy – , le set est malheureusement marqué par des coupures intempestives, réduisant à néant l’élan pris au cours de ses morceaux. Depuis le live de Justice, la salle s’est considérablement vidée. Mais Mix Master Mike, Dj des Beasty Boys, enchaîne presque immédiatement. Il tire habilement les ficelles des pauvres pantins désarticulés que nous sommes. Il fait voltiger Nirvana et MC Lyte sans aucune retenue. Le public crie au Sabotage. Il vacille, en redemande, et finit par s’écrouler sous le poids des décombres. Tout simplement épuisé.
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Hey Antoine!
RépondreSupprimerBonne chronique des Artefacts... Tu n'as pas osé commenter la journée de samedi (Ronan Luce, Aaron, cali...)?
See u!
bye
Laurent