Arcade Fire, Okkervil River, Bright Eyes, Wilco, Beirut, Wolf Parade, The Decemberist, Caribou, Animal Collective... Il faut savoir que tous ces groupes ne seraient pas ce qu’ils sont sans l'existence d'un disque comme In the aeroplane over the sea, quasi unanimement qualifié Album indé des années 90, du moins de l'autre côté de l'Atlantique. Le genre d'album dont l'écoute nécessite chez moi un cérémonial, une installation toute particulière, comme une addiction (tout comme Funeral, You all look the same to me ou The Stage Names). Mais avant ça, je ne pouvais manquer d'évoquer le premier opus du groupe qui changea la musique indé à jamais.
L'homme derrière tout ça, c'est Jeff Mangum, personnage insaisissable qui nous abandonne avec deux albums, quelques ep et des bouts de bandes magnétiques (qui valent aujourd'hui de l'or). Nul ne sait où il est. Il s'est retiré. Certains prédisent un retour, un coffret d'inédits plus ou moins légal serait en préparation, de faux communiqués sont distribués par des fans dépassés. Seul le leader des Apples in stereo Robert Schneider arriverait à le joindre par mail. Il serait sur la route de Burroughs. Ca me fait penser à l'auteur de comics américain Bill Waterson, papa de Calvin&Hobbes, bande dessinée adulée par la planète, et qui du jour au lendemain a coupé les ponts pour disparaître en pleine gloire.
Dans On Avery Island on retrouve ce qui a fait le succès d' ITAOTS, l'utilisation des rythmes d'Europe de l'Est, de la prog de Canterburry, du free jazz et surtout la création d'un genre, le fuzz folk, aujourd'hui devenu freak folk ou gipsy rock. Sur fond de chronique d'un monde insulaire imaginaire, Mangum ouvre encore tellement de pistes, dans chacun de ses titres, du solo acoustique à la fanfare saturée. Comme d'habitude, sa voix acide et presque fausse peut dérouter. Mais nombreux sont ceux qui n'ont pas aimé NMH à la première écoute. Ils se sont presque tous repentis. Chacun a une histoire de la première fois où il a écouté ITAOTS car cette musique touche au personnel.
Ce disque, qui a fait pleurer Kevin Barnes (Of Montréal), est plein de peine, de confusion, de passion et de folie. Garden head leave me alone ou Naomi annoncent déjà une nouvelle façon d'écrire et de jouer la musique indé, en fratrie avec les gars du collectif Elephant 6, dont Elf Power, Olivia Tremor Control ou Of Montréal. Presque psyché par moment, Mangum sur ce disque continue de commencer à exercer une fascination indescriptible. D'une simple console 4 pistes et un enregistrement home made, la bande déploie des surcharges sonores (lo-fi?) grandioses. Intimes et universels, les mots de Mangum font preuve d'une poésie déchirante qui influencera grandement le travail d’écriture de Conor Oberst notamment, à savoir non pas construire son morceau sur le traditionnel schéma couplet / refrain / couplet mais sur un récit chanté avec un début et une fin.
Seule la dernière plage au titre spirituel Pree sisters swallowing a donkey's eye égare un peu sur un son très expérimental. Le reste est aussi facile d'accès qu'un Sonic Youth ou qu'un Beach Boys. Selon Don Snaith de Caribou, "Le son NMH est caractérisé par un arrangement parfait de mélodies transcendantes et d'une large palette d'idées sonores". Quiconque met une fois le nez dedans en devient gaga. Et l'on rêve à un possible retour de Mangum, un jour, de retour de voyages, avec des tonnes et des tonnes d'histoires à raconter. J'en frissonne déjà.
En Bref : Sans crier gare, en 1996, Mangum et sa bande d’allumés posent les fondations de ce que deviendra le freaks folk moderne, 2 ans avant l’indispensable In the aeroplane over the sea.
Le site officiel de Neutral Milk Hotel
Acheter le Cd ou le Lp ou Acheter d'occasion
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L'homme derrière tout ça, c'est Jeff Mangum, personnage insaisissable qui nous abandonne avec deux albums, quelques ep et des bouts de bandes magnétiques (qui valent aujourd'hui de l'or). Nul ne sait où il est. Il s'est retiré. Certains prédisent un retour, un coffret d'inédits plus ou moins légal serait en préparation, de faux communiqués sont distribués par des fans dépassés. Seul le leader des Apples in stereo Robert Schneider arriverait à le joindre par mail. Il serait sur la route de Burroughs. Ca me fait penser à l'auteur de comics américain Bill Waterson, papa de Calvin&Hobbes, bande dessinée adulée par la planète, et qui du jour au lendemain a coupé les ponts pour disparaître en pleine gloire.
Dans On Avery Island on retrouve ce qui a fait le succès d' ITAOTS, l'utilisation des rythmes d'Europe de l'Est, de la prog de Canterburry, du free jazz et surtout la création d'un genre, le fuzz folk, aujourd'hui devenu freak folk ou gipsy rock. Sur fond de chronique d'un monde insulaire imaginaire, Mangum ouvre encore tellement de pistes, dans chacun de ses titres, du solo acoustique à la fanfare saturée. Comme d'habitude, sa voix acide et presque fausse peut dérouter. Mais nombreux sont ceux qui n'ont pas aimé NMH à la première écoute. Ils se sont presque tous repentis. Chacun a une histoire de la première fois où il a écouté ITAOTS car cette musique touche au personnel.
Ce disque, qui a fait pleurer Kevin Barnes (Of Montréal), est plein de peine, de confusion, de passion et de folie. Garden head leave me alone ou Naomi annoncent déjà une nouvelle façon d'écrire et de jouer la musique indé, en fratrie avec les gars du collectif Elephant 6, dont Elf Power, Olivia Tremor Control ou Of Montréal. Presque psyché par moment, Mangum sur ce disque continue de commencer à exercer une fascination indescriptible. D'une simple console 4 pistes et un enregistrement home made, la bande déploie des surcharges sonores (lo-fi?) grandioses. Intimes et universels, les mots de Mangum font preuve d'une poésie déchirante qui influencera grandement le travail d’écriture de Conor Oberst notamment, à savoir non pas construire son morceau sur le traditionnel schéma couplet / refrain / couplet mais sur un récit chanté avec un début et une fin.
Seule la dernière plage au titre spirituel Pree sisters swallowing a donkey's eye égare un peu sur un son très expérimental. Le reste est aussi facile d'accès qu'un Sonic Youth ou qu'un Beach Boys. Selon Don Snaith de Caribou, "Le son NMH est caractérisé par un arrangement parfait de mélodies transcendantes et d'une large palette d'idées sonores". Quiconque met une fois le nez dedans en devient gaga. Et l'on rêve à un possible retour de Mangum, un jour, de retour de voyages, avec des tonnes et des tonnes d'histoires à raconter. J'en frissonne déjà.
En Bref : Sans crier gare, en 1996, Mangum et sa bande d’allumés posent les fondations de ce que deviendra le freaks folk moderne, 2 ans avant l’indispensable In the aeroplane over the sea.
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A lire aussi : Neutral Milk Hotel - In the aeroplane over the sea (1998)
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Pour découvrir, Song against sex (pas forcément la meilleure mais l’unique disponible sur Deezer) et une cover sympa de Naomi par un fan :
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