« Him », on aimerait ne plus avoir à le présenter, si éclatante fut la démonstration de son talent lors de ses quatre premiers albums, dont le dernier en date Post-War, sorti il y a plus d'un an. « She » c'est Zooey Deschanel, charmante actrice brunette, aperçue notamment dans le film de Cameron Crowe Almost Famous, et chanteuse à ses heures. Pour ce qui se révèle être son premier disque, baptisée par ailleurs Volume one, la néophyte s'empare du micro, son comparse prenant en charge les instru et la production. Je suis légèrement surpris par cette association mais l'envie de retrouver la patte acérée de l'Américain me taraude, son apparition dans l'album Cassadaga de Bright Eyes l'ayant rappelé intensément à mes bons souvenirs. She and him, premières écoutes.
La voix de Zooey Deschanel surgit soudainement, comme sortie de nullepart, pour le premier titre du disque, « Sentimental heart », accompagnée sur la pointe des pieds par les accords distants d'un piano. Un violon bondissant entre très rapidement en action. L'organe puissant de la chanteuse rassure, oscillant entre vibrations folk seventies et clarté pop. Cette première impression sonore, plutôt plaisante, se vérifiera tout au long de ce Volume one. L'actrice, à l'origine de tout mon scepticisme je dois l'avouer, tire son épingle du jeu. Douce, réconfortante et légèrement hippie, elle assure au chant et peut se prévaloir de la composition de la quasi-totalité des chansons, à l'exception de deux-trois reprises. De l'ensemble se dégage nettement une atmosphère folk assez rétro, généreusement baignée par le soleil de la west coast, apaisée et bienfaisante. Un parfum de Flower Power.
Quelques morceaux (« Take it back » par exemple) laissent cependant davantage filtrer le spleen de M. Ward, exposé dans ses albums solo. L'orchestration ne cesse par contre pas de nous inviter à mettre en marche la machine à remonter le temps. A base de guitare acoustique mais aussi de banjo, harmonica, thérémine ou encore tambourin. Il paraîtrait que le duo partage une vive passion pour les vieilleries country et autres hérauts de la folk song. On n'ose en douter.
La voix de Matthew Ward se faufile sur quelques titres. Discrètement pour une belle reprise de Smokey Robinson, « You really gotta hold me », puis avec splendeur pour une autre réinterprétation. Le duo s'empare de « I should have known you better » des Beatles pour en donner une étonnante version tahitienne, sublimée lors des refrains par la candeur et la classe de M. Ward. C'est délicieux. Je dois le confesser, j'aurais évidemment préféré explorer un nouvel opus du dit compositeur de talent mais je ne regretterai jamais d'avoir été présenté à Zooey.
En bref : Un bien joli disque de folk songs imprégnées des traditions ricaines à cordes, et finement produit. Un album d'un autre temps, à ne pas louper ne serait-ce que pour la reprise de « I should have known you better » des Beatles, et la présence de Matthew Ward.
A noter : l'album est sorti au mois de mars aux Etats-Unis et devrait débarquer en France courant avril.
Le myspace de She and Him.
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2 Comments:
J'ai pas encore écouté ce disque, mais je suis à la fois curieux et méfiant. Surtout, je me demande pourquoi M Ward a besoin de s'acoquiner avec cette nana pour sortir un disque, lui qui en fait de très bons tout seul. Je vois que deux possibilités : soit il fait du social, soit il la saute. Je penche pour la seconde solution. Mais peut-être est-ce ma mauvaise humeur de cette fin de matinée ?
Je ne jetterai pas la pierre à Matthew s'il donne dans la gaudriole avec la charmante brunette... Ceci étant dit, je comprend bien ta méfiance face à ce surprenant duo... ma première réaction fut la même...
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