Pourtant souvent cité dans ces colonnes, le groupe bordelais Calc n’avait encore jamais eu droit à ce jour à une chronique de disque. Réparons cette erreur par omission en évoquant la sixième livraison de Julien Pras et sa bande, au nom et à la pochette bigarrés. L’évolution entamée il y a peu avec Twelve steps to whatever continue de faire son effet et le son est de plus en plus clair, sans doute grâce au talent de Xavier Boyer (Tahiti 80) à l’enregistrement. Depuis Something sweet il y a 10 ans qui m’a fait tomber amoureux du groupe, Calc persévère à aller à l’essentiel sans surenchère et ne cesse d’émerveiller par ses pop songs d’orfèvre au spleen et à la mélancolie planante.
Très vite l’on se fait à l’idée, comme à chaque fois, que cet album est le meilleur de toute la discographie. Le trio de tête, Bad actor, Cooking blood et Old ennemies ne peut que le confirmer. Le songwriting tout comme le jeu de guitares sont impeccables, toujours à mi chemin entre pop anglaise et noisy américain, le tout sonne comme d’habitude résolument nineties et l’on peut penser à Grandaddy, Sebadoh ou Midlake sans honte. Avalon by night, dans la plus pure tradition calcienne est un sommet d’émotion douce amère, l’un des meilleurs morceaux jamais écrits par les bordelais. La suite de l’album se laisse écouter sans révolution mais sans fausse note. Si Adam Kesher est le meilleur groupe rock français actuel, Calc l’est définitivement dans la catégorie folk pop.
En bref : 10 titres reprenant le meilleur de 10 ans d’une carrière impeccable pour une musique située entre Guided by voices et Elliott Smith.
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