Il y a des fois comme ça où rien qu'à la pochette, on sait que ce que l'on va entendre va suprendre. Ici une illustration originale et quasi vaginale qui attire l'oeil autant que le subconscient. Une fois renseigné, il s'agit du 2ème Lp de la reformation partielle et complétée des relativement bien aimés The Unicorns. Pour ceux qui s'en souviennent, en 2006, Return to the sea avait en effet conquis la grosse poignée de gens au courant. Depuis, Jaime Tambeur est parti et Nick Thorburn (anciennement Diamond) a pris du grade au sein du nouveau sextet basé à Montréal. Et nick est du genre de ceux qui ne lachent pas prise, qui comme Brian Wilson ou Lennon / McCartney avant eux tentent de livrer le disque pop parfait. Et à ce petit jeu là les Islands ne sont pas si loin du compte.
En fait avec Arm's way, réel tournant de leur carrière, le groupe devient le seul véritable concurrent si l'on peut dire d' Arcade Fire, leurs voisins, qui accrochez vous, ont commencé à tourner en première partie de Diamond et sa bande. Et en attendant le prochain Wolf Parade, peu sont ceux qui font prendre à leur pop expérimentale telle ampleur et telle diversité de composition. Car loin du grand frère, chaque titre s'autorise son moment de folie, loin de la norme, polyrythmique et étrange. Référents, le Vertigo de 11 minutes et trois mouvements qui réussit tout ce qu'il tente ou Life in jail, fantastique ballade qui finit en liesse scandée bien montréalaise.
Bien avant Vampire Weekend, les Islands sont considérés comme ceux qui ont réhabilité le Graceland de Simon, avec l'utilisation de thèmes caribéens contribuant à une atmosphère parfois afropop (J'aime vous voir quitter en français dans le texte). A l'opposé, Creeper s'impose comme le titre le plus mémorable, confectionné à l'aide de vieux sons de synthés 80's sur une base de guitare tubulaire. Au milieu, In the rushes est le titre que Muse a toujours rêvé d'écrire, d'un romantisme gothique à toute épreuve. Et comme chez leurs compatriotes désormais superstars, les arrangements de corde théatraux partagent l'affiche avec les couches de cuivre, les synthés et les guitares. Et comme eux encore, les thèmes de l'écriture tournent autour de la mort, interprétée par de très jeunes joueurs, tous talentueux. Les écoutes répétées à venir et entamées devraient vraisemblablement consacrer ce disque comme mon numéro 1 de l'année.
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Le site officiel et le Myspace
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A lire aussi : Akron/Family - Love is simple (2007)
Le début (mais suffisamment pour se faire une idée) des clips de Creeper, The Arm et Abominable snow
salut Ju,
RépondreSupprimerJe te signale un article trés intéressant dans Libé qui analyse cette tendance à emprunter à l'Afrique, chez talking heads, foals, Vampire week end, DOP, etc. ; Il semblerait que l'album de Paul Simon ne soit pas l'origine radicale des choses, même si c'est la référence revendiquée.
Extrait : «le hi-life. Né au Ghana et en Sierra Leone dans les années 20,c’est la première fusion entre mélodies occidentales et rythmiques tribales, combinant cuivres jazzy, guitare, batterie, basse, harmonica et accordéon. Des groupes comme The Tempos et The Black Beats ont contribué à populariser le hi-life dans les années 50, avant qu’il n’aboutisse à l’afrobeat ou au juju.»
http://www.liberation.fr/culture/musique/320329.FR.php
Bon, désolé, moi je n'apprécie pas vraiment ce virage pris par Islands. Leur son s'est normalisé, lissé, édulcoré... Résultat : un disque de pop-rock banal, qui fait table rase de l'originalité des Unicorns (et aussi d'Islands dans leur premier album), de ces petits grains de folie qui rendaient leur musique si jouissive. Peut-être ne m'en suis-je pas encore assez imprégné, mais même les mélodies ne parviennent pas à briser mon ennui à l'écoute de ce disque.
RépondreSupprimerBref, pour moi, c'est pour l'instant la déception de l'année.
Bonjour Ilan et merci de ton commentaire. C'est vrai que j'ai lu ce que tu dis ici ou là, mais que je ne suis pas d'accord. J'ai écouté le premier ainsi que les Unicorns, et je ne les trouve pas forcément plus barrés. Mais bon, après c'est toujours le même combat, dès qu'un groupe prend de l'ampleur, on dit qu'il délaisse ce qui faisait le charme des premiers disques, c'est le cercle de la vie.
RépondreSupprimerBref je ne peux que t'encourager à réécouter ce disque encore et encore, et moi à réécouter les anciens.
Bonne continuation.
Ju.
Je vois que nos avis concordent souvent ;)
RépondreSupprimerMerci de visiter mon blog
Merci pour ta réponse, Ju ! Bon, je crois pas qu'on arrivera à se mettre d'accord sur Arm's Way, mais tant pis, on s'en fiche.
RépondreSupprimerJe voulais juste préciser que mon jugement n'avait rien à voir avec "l'ampleur" du groupe ou son succès ! Je ne suis pas un dénigreur systématique des choses qui marchent !