On ne connaît pas la fréquence de l'attribution du prénom Mehdi en France ; il a été en tout cas à la tête de 2 des (nombreux) groupes passionnants à sévir dans l'Hexagone. Après Mehdi Zannad, responsable du délicieux easy-listening de Fugu, voici Mehdi Pinson.
Ce dernier est originaire de la riante cité de Meaux (oui, pas si loin de Versailles), d'où la peut-être légitime connexion à la galaxie Justice et que croyez-vous qu'il fit pour tuer l'ennui là-bas ? Créer un groupe, bien sûr. Enfin, un groupe... qui n'a de réelle existence que sur scène, puisque dès le premier méfait Endless Season (2004), Mehdi Pinson préside essentiellement avec son ami Ludovic Therrault aux destinées de Scenario Rock.
Ce qui est joué dans ce disque fait la part belle à la face cachée de nos fantasmes 80's. C'est donc dans une veine très poppy, que Mehdi et sa voix qui ressemble à s'y méprendre à un croisement de celle de Robert Smith (le refrain de "War Wound" et... tout le reste) et de Kevin Rowland (Dexys Midnight Runners), s'aventurent dans un anglais impeccable. "I know it's been all treacherous /the whole story was treacherous..." lance-t-il dans l'irrésistible refrain de "Both Gotta Move On", aux airs de classique, et qui pouvait prétendre facilement au titre de single de l'année 2008. Tout l'album ne baigne pas dans le même hédonisme béat, cette délicate inconscience à laquelle fait écho la très catchy "Perfect Love Antidote". Certains refrains, certaines mélodies sont plus alambiqués et se méritent à l'issue de plusieurs écoutes ; notamment le long morceau-titre, somptueuse suite de thèmes exécutés au piano, instrument dominant du disque,.
Histrionics reste nonobstant un disque aux arrangements d'une rare pertinence : ici une touche de marimba (l'exotique "The Gipsy Waltz"), là de la trompette bouchée et des nappes de flûte sur "Mirage". Ce qui donne aussi une richesse harmonique certaine, c'est tout simplement le parti-pris relativement ambitieux dans la composition, qui évoque éventuellement l'art d'un Kim Fahy des Mabuses. Mais c'est là tout l'art de composer des chansons que l'on s'approprie dès les premières écoutes comme autant d'air connus. "Son of A Morrocan" (chanson autobiographique ?) illustre à merveille cette économie dans la production où le moindre handclap, la moindre touche de Rhodes participe à la richesse mélodique de la chanson.
Ce qui est joué dans ce disque fait la part belle à la face cachée de nos fantasmes 80's. C'est donc dans une veine très poppy, que Mehdi et sa voix qui ressemble à s'y méprendre à un croisement de celle de Robert Smith (le refrain de "War Wound" et... tout le reste) et de Kevin Rowland (Dexys Midnight Runners), s'aventurent dans un anglais impeccable. "I know it's been all treacherous /the whole story was treacherous..." lance-t-il dans l'irrésistible refrain de "Both Gotta Move On", aux airs de classique, et qui pouvait prétendre facilement au titre de single de l'année 2008. Tout l'album ne baigne pas dans le même hédonisme béat, cette délicate inconscience à laquelle fait écho la très catchy "Perfect Love Antidote". Certains refrains, certaines mélodies sont plus alambiqués et se méritent à l'issue de plusieurs écoutes ; notamment le long morceau-titre, somptueuse suite de thèmes exécutés au piano, instrument dominant du disque,.
Histrionics reste nonobstant un disque aux arrangements d'une rare pertinence : ici une touche de marimba (l'exotique "The Gipsy Waltz"), là de la trompette bouchée et des nappes de flûte sur "Mirage". Ce qui donne aussi une richesse harmonique certaine, c'est tout simplement le parti-pris relativement ambitieux dans la composition, qui évoque éventuellement l'art d'un Kim Fahy des Mabuses. Mais c'est là tout l'art de composer des chansons que l'on s'approprie dès les premières écoutes comme autant d'air connus. "Son of A Morrocan" (chanson autobiographique ?) illustre à merveille cette économie dans la production où le moindre handclap, la moindre touche de Rhodes participe à la richesse mélodique de la chanson.
Histrionics respire l'esprit libre d'un artiste qui ne craint pas les inévitables comparaisons à Supertramp ou à on ne sait quel autre machin honteux.
Dans un monde idéal, tous les kids en bermudas se seraient rués dans les magasins commander l'album incluant le sautillant "Who's that girl/ dressed like a model" et Nagui de remettre à Mehdi une Victoire de la Musique, en concurrence avec Jesse Chaton, Julien Pras, Denis Bortek et Philippe Pigeard. Dans un monde idéal, pour paraphraser Coluche qui disait l'envers de "Quand on pense qu'il suffirait que les gens achètent pour que ça se vende !"
En bref : le disque idéal pour renouer et assumer une passion enfouie des Prefab Sprout ou
Tears For Fears, avec une qualité de composition inattaquable.
le Myspace du groupe
A lire aussi : The Mabuses - Mabused (2007)
Un mix de titres tirés de l'album enregistrés à la Boule Noire, à défaut de pouvoir intégrer l'hilarante video de "Both Gotta Move On", consultable sur Youtube.
1 Comment:
Belle salve de chroniques Nickx, on ne t'arrête plus ! Ca se voit que tu es en vacances ! J'avais pensé moi aussi faire une chronique d'Histrionics au moment de sa sortie au début de l'année mais pas exactement pour en dire la même chose que toi... Sans mettre en cause ton bon goût, je trouve que ce disque est une belle daube, insipide et sans caractère... "Both Gotta Move On" trouve grâce à mes yeux (et encore...) mais l'ensemble me paraît assez convenu. Composer des chansons accessibles et facilement mémorisables c'est bien mais on frise facilement le clichton et le déjà vu... Remarque, je suis peut-être tout simplement moins réceptif à la pop que toi (en tout cas en ce qui concerne la "veine" Tear for fears s'entend). Quoiqu'il en soit, cet album reste une belle gamelle pour moi, d'autant plus que j'avais succombé sans résistance au maxi "Skitzo dancer" et à son excellent remix par Justice. Bref, les goûts et les couleurs... Bonne continuation Nickx, au plaisir de te lire.
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