Difficile de s'en remettre : oui, le groupe qui a commis cette chose est le même que celui qui s'était fendu d'un album éponyme mémorable lors de ses débuts en 1997. Las, si l'intitulé est le même, si le groupe éparpillé a conservé son noyau dur (P.Pigeard/ C Van Huffel) , il y a à peu près autant en commun entre ces deux moutures de Tanger qu'au hasard entre The Who Sell Out et Who's Next.
Le dernier des mohicans underground français, sans doute soucieux de mettre de l'eau dans son vin, ("Allo, monsieur le banquier ? Pour mon autorisation de découvert....") est passé à totalement autre chose. Fini les mélopées sensuelles d'antan, terminé le prog-rock classieux encore présent jusqu'au Détroit. Adieu les racées sonorités du Hammond B3 et sa cabine Leslie, ces percus et ces flûtes arabisantes, ces longs mantras pénétrants et enivrants qui faisaient du combo parisien il y a encore quelques années, oh ! pas un précurseur de quelque musique que ce fût, mais plutôt un digne héritier, ovni en son temps, de formations progressives cultes du rock français des 70's : Eden Rose, Omega Plus, Melmoth,.....
Les textes étaient aussi précieux (dans les deux sens du terme) qu'ils sont bavards à présent. C'est clair : pour perdurer et trouver sa place dans le monde impitoyable du rock français, Tanger a vendu son âme, c'est aussi simple que ça. Tout dans cet album est de mauvais goût : de la pochette au rose dégueu mettant pourtant et pour la première fois en vedette les musiciens, aux paroles qui se fourvoient dans des rimes ou des références ridicules voire pesantes, pour qui a connu les années 80 ("C'est les watt qu'on préfère"). De fait Tanger, met les pieds dans la chanson française dans tout ce qu'elle a de plus vil au niveau des tics du phrasé (en plus n'est pas Jad Wio qui veut pour se permettre des leeeeeiii), des rythmiques poum poum papatchouk qui tournent dans le vide. Jusqu'au gimmick fatal et irrémédiablement rédhibitoire à savoir l'exercice du duo foireux tel qu'il peut être en vogue : ici on doit se fader l'inepte duo "Parti Chercher des Cigarettes" dont on devine, à l'aune de la voix (?) de Nina Morato à la limite de la trachéotomie que l'exercice relève du vécu.
Et pourtant, tout avait si bien commencé l'ancien blog MySpace, avait livré un nouveau morceau en streaming, le superbe "Météorites", sorte de variation nihiliste et apocalyptique de Suicide, avec ce son bourdonnant. La version ici est accélérée, a moins d'écho, bref c'est un mix différent et moins réjouissant. S'il était une chose que l'on pouvait souhaiter à Tanger bouffeur de tant de vache enragée, c'est que l'un des deux singles potentiels de l'album, ("Cyclotron"; "La Fée de la Forêt" et ses ouuuuuh, ouuuuuuh roboratifs) devinssent des tubes. Afin que toute cette démarche eût un sens (commercial, s'entend !).
Las il n'en fut rien et le groupe ne devait plus jamais donner signe de vie.
En bref : le chant du cygne d'un ex-groupe culte : rendez-nous nos "Manga", "Ebony", "L'immodeste attitude" et autres "Facel Vega" !
Les textes étaient aussi précieux (dans les deux sens du terme) qu'ils sont bavards à présent. C'est clair : pour perdurer et trouver sa place dans le monde impitoyable du rock français, Tanger a vendu son âme, c'est aussi simple que ça. Tout dans cet album est de mauvais goût : de la pochette au rose dégueu mettant pourtant et pour la première fois en vedette les musiciens, aux paroles qui se fourvoient dans des rimes ou des références ridicules voire pesantes, pour qui a connu les années 80 ("C'est les watt qu'on préfère"). De fait Tanger, met les pieds dans la chanson française dans tout ce qu'elle a de plus vil au niveau des tics du phrasé (en plus n'est pas Jad Wio qui veut pour se permettre des leeeeeiii), des rythmiques poum poum papatchouk qui tournent dans le vide. Jusqu'au gimmick fatal et irrémédiablement rédhibitoire à savoir l'exercice du duo foireux tel qu'il peut être en vogue : ici on doit se fader l'inepte duo "Parti Chercher des Cigarettes" dont on devine, à l'aune de la voix (?) de Nina Morato à la limite de la trachéotomie que l'exercice relève du vécu.
Et pourtant, tout avait si bien commencé l'ancien blog MySpace, avait livré un nouveau morceau en streaming, le superbe "Météorites", sorte de variation nihiliste et apocalyptique de Suicide, avec ce son bourdonnant. La version ici est accélérée, a moins d'écho, bref c'est un mix différent et moins réjouissant. S'il était une chose que l'on pouvait souhaiter à Tanger bouffeur de tant de vache enragée, c'est que l'un des deux singles potentiels de l'album, ("Cyclotron"; "La Fée de la Forêt" et ses ouuuuuh, ouuuuuuh roboratifs) devinssent des tubes. Afin que toute cette démarche eût un sens (commercial, s'entend !).
Las il n'en fut rien et le groupe ne devait plus jamais donner signe de vie.
En bref : le chant du cygne d'un ex-groupe culte : rendez-nous nos "Manga", "Ebony", "L'immodeste attitude" et autres "Facel Vega" !
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Le Myspace
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La fée de la Forêt en live :
La Fée de la Forêt - live TANGER
par Tangerette
Je vous trouve vraiment très durs...Oui ce n'est plus le Tanger qu'on a aimé, tout change (comment pourrait-il en être autrement? c'est la catastrophe dans notre pays et partout d'ailleurs...)ça ne tient qu'à nous de ne pas perdre ce qu'on a trouvé beau. Pour ma part j'aime beaucoup le premier titre "Cyclotron", "La fée de la forêt", la reprise de "Parti chercher des cigarettes" (je ne connais pas Nina Morato mais je trouve sa voix belle et complémentaire à celle de PP) et "Le bon usage du vent". Je retrouve la poésie que j'avais aimée dans les albums précédents malgré le côté plus amer et désespéré...Connaissant la qualité du groupe je pense qu'il faut les soutenir et les aider à continuer, rien ne dit que le prochain album sera aussi "dur". Je pense qu'ils ont su saisir "l'esprit du temps", laid, fun, vilain, cynique, un peu bourrin...c'est voulu. J'ai acheté l'album et je ne regrette pas...je continue d'y trouver des perles à chaque écoute, même si c'est sûr que je ne vais plus écouter cet album dans le même contexte que les précédents.
RépondreSupprimerC'est bien connu, ce sont toujours les plus grands fans qui sont les plus durs avec leurs chouchous. Il n'y a qu'à voir le sort que l'on réserve aux désormais bannis Weezer, dont le dernier Red album est en train de se faire descendre en flèche. Dur dur.
RépondreSupprimerputain, c'est trop triste ; je pourrais jamais aimer ce disque, même si je l'écoute. moi qui adorais «ma petite poupée n'est pas niaise, elle baise» !
RépondreSupprimermais on peut toujours se remonter le moral en se disant que c'est le même Bowie qui a créé "The man who sold the world" et commis "let's dance". pas mal comme argument, non ?
bises
hiphop
@anonyme
RépondreSupprimerIl y a une quinzaine d'années, l'excellent album de Kat Onoma "Billy The Kid" avait été zappé par certains critiques, les Inrockuptibles, pour ne pas les nommer ! Et c'étaient les mêmes qui s'étaient encensés à propos de leurs efforts ultérieurs, pourtant moins réussis !
Je pense qu'il n'y a pire critique que l'indifférence !
Ainsi, comme l'a précisé Ju et l'exprimerait mon copain latiniste HIPHOP, - dont je note au passage qu'il connaît ses classiques ("Manga"), qui bene amat bene castigat !
Il n'y avait donc aucun cynisme à souhaiter du succès à Tanger avec ce disque-là, au contraire, ils le méritent !
Je note seulement qu'il est dommage de se résoudre à écouter de la morne variété voire de la soupe un peu niaise pour espérer exister et vivre de sa musique en France.
Car il est clair que si Cyclotron et La Fée sont deux réussites (non, pas ....Cigarettes, désolé !), cela n'a plus rien à voir avec le Tanger originel !
Est-ce un hasard ? Même les visuels de pochette, d'ordinaire d'une beauté à couper le souple sont ratés ; et le disque, même pas disponible en vinyle ! Tout est dit, là !
Bonsoir,
RépondreSupprimerJe viens de mettre en ligne une chronique enthousiaste de cet album que j'aime beaucoup.
Je comprends votre point de vue (après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde) d'autant que les groupes que vous citez n'ont jamais figuré parmi dans mes "play-lists".
Je crois sincèrement qu'il s'agit là d'un simple et bon moment de rock'n'roll à apprécier comme tel.
Ils ne sont plus si nombreux ! :)
Bonne continuation à vous.
éric