27 juin 2008

Tender Forever + Mansfield Tya au Son'Art (Bordeaux)

Enfin, Tender Forever que j'avais accueilli avec enthousiasme lors de la sortie de son dernier opus Wider, est de retour dans sa ville d'origine, pour un soir au moins, loin de son Portland américain de villégiature. L'album, déjà bon sur disque, cumulait les commentaires élogieux en live. Partout où Mélanie Valéra passe, les gens deviennent fans, ou au moins admiratifs devant l'inventivité de la demoiselle, et surtout sa bonne humeur, contagieuse à souhait. Alors qu'il fait encore jour dehors, un agréable public à l'ambiance gazon maudit se répartit dans le Son'Art qui sent bon les grands soirs. Comme d'habitude, Martial Jesus Selector assure les entractes de main de maître, toujours partant pour parler passionnément de la musique qu'il aime. Les surprises ne faisaient que commencer.

En effet, la première partie nantaise de Mansfield Tya alias Julia Lanoë et Carla Pallone s'est rapidement avérée être bien plus qu'une simple première partie. Un duo magique, se passant les instruments comme dans un manège, piano, violon, batterie, basse, guitare, chacune y allant de sa démonstration. A 100% en symbiose, ces deux écorchées vives bouillonnent et jouent un rock mélancolique indescriptible, d'une étonnante violence taciturne. Le duo piano / violon dépasse tout espérance et amène un sentiment d'intimité partagé par le public. Mais plus que tout, et c'est peut-être dommage tant le duo en parait presque déséquilibré, la vibrante voix de Julia domine le show et se vêtit de parures remarquables. Une voix au niveau des meilleures, de Chan Marshall à Beth Gibbons en passant par Shannon Wright. Déjà le morceau Mon amoureuse, chanté en canon, sonne comme un classique et semble concerner de nombreuses personnes ce soir. A suivre de très près en espérant qu'elles sachent apporter cette même émotion sur disques.
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A ce moment là de la soirée on se demande comment seule, Mélanie arrivera à nous faire oublier la première partie et à reprendre en main une audience qui a déjà pris cher. Jamais à court d'anecdotes abracadabranteques, sans aucun souci du ridicule, le petit bout utilise tout ce qui se trouve autour d'elle sur scène et recrée petit à petit son univers électro folk lo fi fait de brics et de brocs. Labtop, clavier, guitares, I pod et ukulélé sont tour à tour invoqués non sans oublier les nombreuses interactions avec nous, les intéressés. Poussant même le vice jusqu'à chanter un duo avec son double (?) projeté sur un mur à taille réelle, ou à spanker ouvertement Beyoncé par diapositive interposée. nous sommes bluffés.


On connaît aujourd'hui l'histoire. Repérée par Calvin Johnson, signée chez K Records (Nirvana), en tournée avec Electrelane, Tender Forever n'est pas là pour faire joli. Titres pop sucrés (How many) ou chansons des coeurs brisés (Heartbroken forever), l'émotion déborde, exagère et fait fi des codes musicaux à chaque instant. Comme si sa vie en dépendait, Mélanie s'auto pousse dans ses derniers retranchements, toujours au bord de l'essoufflement, jusqu'au bout du bout du deuxième rappel. C'est ça un concert de Tender Forever, on rit et on s'émeut, sans interruption. Une fois de plus (Gravenhurst, Zombie Zombie, Why...), le Son'Art était ce soir The place to be.
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My love, cover de Justin Timberlake par Tender Forever et Pour oublier je dors, de Mansfied Tya:


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