28 juillet 2008

Lindstrøm - Where you go I go too (2008)

Mes dernières réticences concernant Lindstrøm se sont définitivement évanouies. Séduit par sa douzaine de maxis sans être foncièrement convaincu (sauf par Breakfast in heaven et I feel space), j’ai été totalement emballé par ce disque dès la première écoute. Le concept de ce premier véritable album - It’s a feedelity affair étant composé de maxis préalablement sortis - est simplissime : un trip sidéral et sidérant entre météorites et étoiles filantes, conçu comme une suite en trois longues parties. Le tout traversé par un vent de glorieuse folie qui en fait (déjà) un des prétendants au titre de meilleur album de l’année dans sa catégorie.

Alors que ses 12” étaient essentiellement taillés pour le dancefloor et n’excédaient généralement pas les 7 minutes, Hans-Peter Lindstrøm donne corps à son souhait d’élaborer des espaces sonores plus amples avec un titre inaugural épique : 29 minutes à gravir des escaliers en colimaçon dans le vide interstellaire, un arpeggiator moroderesque à rendre les armes, et une pelletée de références digérées (Klaus Schulze, Manuel Göttsching, Jean-Michel Jarre...). Construite par strates successives, cette plage au tempo relativement lent en appelle à l’imagination de chacun, lui laisse le temps de penser et de se forger son propre mode d’écoute. Peut-être peut-on interpréter le titre de cette manière : “Where you go I go too” serait la formulation d’un désir, celui de s’adapter aux images mentales de chaque auditeur, de le suivre dans son trip.

Le second mouvement de cette symphonie cosmique est le plus pêchu et le plus acide. Long de “seulement” dix minutes, “Grand ideas” présente moins de variations et de détails que son prédécesseur, mais se déguste avec jubilation comme un pont entre les deux pièces principales du disque. Pour finir, le boss du label Feedelity nous assène 15 minutes psychédéliques très early 80’s qui sonnent comme un coucher de soleil artificiel sur une réserve de flamants roses. Titre chimique et estival - dommage que l’album, prévu pour juin, ne sorte que le 18 août ! - “The long way home” rappelle certaines compos du génial Jan Hammer et surtout ses prods pour Miami Vice.
Lors de récentes interviews, le Scandinave recommandait l’écoute de son nouvel opus lors de longs voyages en train ou en avion. J’ajouterai simplement que le voyage immobile, à l’abri d’une bonne couette, s’y prête également à merveille.

En bref : Le space disco de Lindstrøm en cinémascope. Pour son premier vrai album, le surdoué norvégien livre trois plages immenses dans lesquelles on n’a pas fini de se perdre. Un futur classique, à n’en pas douter.



Son Myspace, avec un edit de "The long way home" par Prins Thomas en écoute
Le site du label Feedelity

A lire aussi : Morgan Geist - Double night time (2008)

2 Comments:

Anonyme said...

Belle chronique !
Très cosmique ! ;o)

Blicero Howl said...

C'est album, comme beaucoup de choses que sort Smalltown Supersound, est vraiment bien.