Wire, groupe majeur de l'avant-garde post punk, est avec ce 3ème album en fin de cycle. Le groupe sort d'années intenses ponctuées de recherches, de démarches toujours plus jusqu'au-boutistes dans sa musique. En concert, il ne joue jamais les morceaux qu'il vient de faire paraître, caressant le public dans le sens contraire du poil façon PiL. Habitué à délivrer des morceaux courts, son gimmick est que la chanson commence avec les premières paroles et s'achève... dès qu'il n'y a plus rien à déclamer. C'est ainsi le credo de Pink Flag, légendaire premier manifeste. Chairs Missing (1978) transforme ensuite l'essai avec toutefois une esthétique no-wave bien plus glaciaire.
Peu avant de splitter et de se reformer pour une mouture plus indus, Wire commettra son album le plus abouti, dans lequel, plusieurs essais sont de mise. Par exemple, c'est le taciturne Graham Lewis , bassiste de son état et aux faux airs d'Andy Mc Kay de Roxy Music qui délivre le chant sur l'angoissé "I Should Have Known Better" (non, pas la reprise des Beatles), juste avant que Colin Newman ne lui emboîte le pas avec sa verve de teigne cockney habituelle sur le survolté "Two People In A Room"... qui ne sera pas repris par Stephan Eicher plus tard. Comme sur l'album précédent, les synthés sont à l'honneur, mais pas seulement : de nombreux instruments sont en effet aussi utilisés comme le cor anglais sur l'incroyable "A Mutual Friend", morceau arrangé de manière presque progressive qui n'aurait pas trouvé sa place chez le Wire initial. Ici, on pense aussi bien à Roxy qu'à Procol Harum.
Déjà, rien que l'affaire du hautbois suffit à calmer tout le monde - il n'est pas de mauvais disque pop-rock, réalisé avec cet instrument, ("I Got You Babe", "Happy Together", "Village green") qu'on se le dise. L'album est très varié, ponctué de nombreuses humeurs, celle toujours très ténébreuse chantée par Lewis ("A Touching Display" que les Cure vont user jusqu'à la corde) et le très prenant morceau en loop qu'est "Blessed State". Colin Newman qui conserve son rang de frontman sur tout le reste réussit sur "Single K.O" ou sur le très rythmé et saccadé "On Returning" une performance sur le fil et de haut vol.
Fidèle à sa démarche postmoderne, Wire intitule son 3ème album sur la foi du nombre de concerts que le groupe a donnés jusqu'alors. Les chiffres récurrents dans son oeuvre servant habituellement à numéroter leurs différentes sorties discographiques (cf Object 47).
Peu avant de splitter et de se reformer pour une mouture plus indus, Wire commettra son album le plus abouti, dans lequel, plusieurs essais sont de mise. Par exemple, c'est le taciturne Graham Lewis , bassiste de son état et aux faux airs d'Andy Mc Kay de Roxy Music qui délivre le chant sur l'angoissé "I Should Have Known Better" (non, pas la reprise des Beatles), juste avant que Colin Newman ne lui emboîte le pas avec sa verve de teigne cockney habituelle sur le survolté "Two People In A Room"... qui ne sera pas repris par Stephan Eicher plus tard. Comme sur l'album précédent, les synthés sont à l'honneur, mais pas seulement : de nombreux instruments sont en effet aussi utilisés comme le cor anglais sur l'incroyable "A Mutual Friend", morceau arrangé de manière presque progressive qui n'aurait pas trouvé sa place chez le Wire initial. Ici, on pense aussi bien à Roxy qu'à Procol Harum.
Déjà, rien que l'affaire du hautbois suffit à calmer tout le monde - il n'est pas de mauvais disque pop-rock, réalisé avec cet instrument, ("I Got You Babe", "Happy Together", "Village green") qu'on se le dise. L'album est très varié, ponctué de nombreuses humeurs, celle toujours très ténébreuse chantée par Lewis ("A Touching Display" que les Cure vont user jusqu'à la corde) et le très prenant morceau en loop qu'est "Blessed State". Colin Newman qui conserve son rang de frontman sur tout le reste réussit sur "Single K.O" ou sur le très rythmé et saccadé "On Returning" une performance sur le fil et de haut vol.
Fidèle à sa démarche postmoderne, Wire intitule son 3ème album sur la foi du nombre de concerts que le groupe a donnés jusqu'alors. Les chiffres récurrents dans son oeuvre servant habituellement à numéroter leurs différentes sorties discographiques (cf Object 47).
154 et tout ce qu'a servi Wire dans sa première période, devait être l'abreuvoir du rock à prétention arty privilégiant rythmes saccadés ad nauseam pour les 40 ans à venir. Sans jamais en restituer l'implacable matrice.
En bref : un classique et une réussite absolue. Un disque inépuisable qui sert d'acte de naissance aux années new-wave et post-punk.
En bref : un classique et une réussite absolue. Un disque inépuisable qui sert d'acte de naissance aux années new-wave et post-punk.
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Un extrait live du génial concert à Rockpalast devant un parterre de teutons post-hippies avachis ; essayez de repérer le magnifique moustachu aux cheveux frisottés et au regard de bovin anesthésié !
Au programme : "Another The Letter" de Chairs Missing et "The 15th" de 154
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Un extrait live du génial concert à Rockpalast devant un parterre de teutons post-hippies avachis ; essayez de repérer le magnifique moustachu aux cheveux frisottés et au regard de bovin anesthésié !
Au programme : "Another The Letter" de Chairs Missing et "The 15th" de 154
1 Comment:
Ah j'adore ce disque (les deux précédents aussi).
Et c'est une des rares reformations qui ne soit pas minable.
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