Là où les mécréants ou autres mélomanes à la vue basse s'arrêteront à la star mégalo devenue scientologue sur le tard, revêtant chaînes en or sur un torse aussi glabre que luisant d'imparable pimp, nous retiendrons avant tout le destin hors du commun d'un des plus grands artistes soul à avoir sévi.
A vrai dire, Isaac Hayes est l'un des plus patentés dépositaires de cet art du groove, du déhanchement sexy et lascif au son de cuivres aussi tranchants que cristallins, lorsqu'il usine à la douzaine au début des 60's, tous les hits maisons de la Stax, et qu'il se fait le nègre d'à peu près tout le monde : les "Hold On I'm Comin' " ou autres "Soul Man" de Sam And Dave , c'est lui.
Dans les années 80, 90, soit bien après l'heure de gloire des chefs d'oeuvre de la blaxploitation que sont Shaft (71) et son thème ultra célèbre, ou Tough Guys (74), quantités de musiciens parmi lesquels Portishead et Massive Attack le sampleront parfois au-delà du raisonnable, érigeant des hits entiers sur la trame mélodique des chansons du génial compositeur-arrangeur.
A vrai dire, et jusqu'à ces soundtracks cruciaux, c'est toute l'oeuvre solo de Hayes qu'il convient de posséder, et en premier lieu cet étonnant deuxième album. Il n'est constitué que de 4 pièces, et donc comme souvent dans l'oeuvre d'Isaac, de variations, de jams électriques autour d'un même thème, qu'il soit de sa propre création ("One Love" et ses choeurs féminins....)
Ainsi en va-t-il du mythique "Walk On By" du tandem Bacharach/David, repris par à peu près tout le monde, de la somptueuse Dionne Warwick aux. Stranglers ; tous en ont tiré de vaillantes adaptations. Mais est-il utile de le préciser, aucune n'a atteint en majesté celle d'Isaac qui lui donne un tour "symphonie de poche".
"Walk On By", dans une unité parfaite est mixée à la longue jam d' "Hyperbolicsyllabicsesquedalymistic" - ce n'est certes pas à Prince que l'on dut les premiers titres alambiqués - véritable orgie de choeurs, de wah-wah furieuses et d'orgues disloqués.
En comparaison, la si IsaacHayesment vôtre "One Love" qui ouvre la face B au terme de 20' endiablées paraîtra un brin sage, ce serait oublier toute l'onctuosité dont Hayes est capable aux confins du trémolo et du sirupeux sexué qui sont sa marque de fabrique, sur tapis de violons.
Le dernier titre consiste en une longue intro sur le "By The Time I Get To Phoenix" de Jimmy Webb - que Nick Cave rependra brillamment. Le tout sur une unique note d'orgue Hammond, jusqu'au final qui reprend peu ou prou, toute la trame dramatique instrumentale du début de l'oeuvre.
Ne jamais oublier l'adage qui est que lorsque Barry White n'est pas mièvre, c'est Isaac Hayes qui chante.
En bref : un Isaac Hayes frémissant, et susurrant une pop princière, libre. Du grand art en terme d'interprétation et de production.
Dans les années 80, 90, soit bien après l'heure de gloire des chefs d'oeuvre de la blaxploitation que sont Shaft (71) et son thème ultra célèbre, ou Tough Guys (74), quantités de musiciens parmi lesquels Portishead et Massive Attack le sampleront parfois au-delà du raisonnable, érigeant des hits entiers sur la trame mélodique des chansons du génial compositeur-arrangeur.
A vrai dire, et jusqu'à ces soundtracks cruciaux, c'est toute l'oeuvre solo de Hayes qu'il convient de posséder, et en premier lieu cet étonnant deuxième album. Il n'est constitué que de 4 pièces, et donc comme souvent dans l'oeuvre d'Isaac, de variations, de jams électriques autour d'un même thème, qu'il soit de sa propre création ("One Love" et ses choeurs féminins....)
Ainsi en va-t-il du mythique "Walk On By" du tandem Bacharach/David, repris par à peu près tout le monde, de la somptueuse Dionne Warwick aux. Stranglers ; tous en ont tiré de vaillantes adaptations. Mais est-il utile de le préciser, aucune n'a atteint en majesté celle d'Isaac qui lui donne un tour "symphonie de poche".
"Walk On By", dans une unité parfaite est mixée à la longue jam d' "Hyperbolicsyllabicsesquedalymistic" - ce n'est certes pas à Prince que l'on dut les premiers titres alambiqués - véritable orgie de choeurs, de wah-wah furieuses et d'orgues disloqués.
En comparaison, la si IsaacHayesment vôtre "One Love" qui ouvre la face B au terme de 20' endiablées paraîtra un brin sage, ce serait oublier toute l'onctuosité dont Hayes est capable aux confins du trémolo et du sirupeux sexué qui sont sa marque de fabrique, sur tapis de violons.
Le dernier titre consiste en une longue intro sur le "By The Time I Get To Phoenix" de Jimmy Webb - que Nick Cave rependra brillamment. Le tout sur une unique note d'orgue Hammond, jusqu'au final qui reprend peu ou prou, toute la trame dramatique instrumentale du début de l'oeuvre.
Ne jamais oublier l'adage qui est que lorsque Barry White n'est pas mièvre, c'est Isaac Hayes qui chante.
En bref : un Isaac Hayes frémissant, et susurrant une pop princière, libre. Du grand art en terme d'interprétation et de production.
1 Comment:
Enormissime ce "Walk on by", ça m'a grandemment donné envie de découvrir la discographie du monsieur.
RIP.
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