Ce disque est un miraculé, car il n'aurait à priori jamais dû figurer dans les Oreilles. La faute à plusieurs paramètres. Premièrement, l'album précédent, Make Believe (2005) était épouvantable, un condensé de clichés, de riffs crétins, sans intérêt . Ensuite, le nouveau single ("Pork And Beans") n'annonçait pas un revirement de situation. Enfin, la presse, dans son ensemble n'a pas forcément été tendre avec ce 6ème opus, confortant le chroniqueur dans un à priori négatif, qu'il était de toute façon disposé à entendre.
C'est donc par pur atavisme que je me suis procuré ce disque, prêt à boucler une bonne fois pour toutes le dossier Weezer. Soyons clairs, cet album, sans doute appelé à être surnommé le rouge par les fans - bon gimmick, digne des 70's, après le bleu et le vert - ne va pas révolutionner l'histoire de la pop, il n'introduit rien de nouveau au son Weezer, fait de guitares compressées vaguement métal, et de ces refrains braillards pré-pubères. Soit, mais il n'est pas non plus le naufrage annoncé.
Il faut certes se résoudre à jeter certains titres de sa programmation si l'on veut profiter de certaines plages plutôt intéressantes du groupe. Tel un Nada Surf qui n'en finit pas de radoter, Rivers Cuomo - qui a adopté entre temps la moustache de Nick "Grinderman" Cave - se croit obligé de nous resservir des chansons déjà entendues 100 fois, par exemple lors de ce "Troublemaker" inaugural, hymne punk-pop à deux accords. Ou bien dans le très pataud simple déjà mentionné.
Le fait est qu'il faut savoir prendre Weezer pour ce qu'il est, c'est-à-dire un honnête groupe pop, capable parfois de fulgurances, comme sur Pinkerton (96), et on va le voir, sur nombre de titres de cet album. Mais il ne s'agit toujours pas du secret le mieux gardé des USA, ni du groupe à défendre coûte que coûte, comprendre, Weezer c'est de toute façon bien meilleur que Offspring et Green Day réunis, mais ça aura toujours du mal à rivaliser avec....voyons... Supergrass, pour sortir du contingent pop US. Encore qu'une étude comparée des derniers albums respectifs de ces groupes n'offre pas une différence si criarde. Donc, Weezer se diversifie et se démocratise un chouïa avec son nouveau disque, puisque même le batteur à tête de Michel Leeb, a droit à son morceau, composé et interprété par ses soins, cela donne ce "Automatic", plutôt pas mal, qu'on a d'ailleurs du mal à distinguer d'un morceau de Cuomo. Le guitariste y va lui aussi de son couplet ("Thought I Knew"). Bon, à tout seigneur, tout honneur, c'est à son leader que Weezer doit les meilleures réussites de ce disque, réussites qui vont même au-delà de nos espérances. C'est ainsi sur une ambiance en demi-teinte et acoustique, plutôt rare chez le groupe, que se tournent "Heart Songs" ainsi que l'étonnant "The Angel And The One", sorte de montée funèbre qui s'achève dans des débris d'harmonium.
Mais là où Weezer impressionne franchement, c'est lorsqu'il parvient à une imagination on ne peut plus débridée sur des morceaux où varient les climats, les tempos, les thèmes mélodiques ; deux morceaux à ce titre, ont retenu mon attention, deux tueries, à vrai dire : "Dreamin' " et sa mélodie doucereuse en trompe l'oeil qui est un clin d'oeil aux grands B du rock ricain (Beach Boys, Big Star, Byrds) et surtout, surtout, cette chanson assez incroyable qu'est "The Greatest Man That Ever Lived". Celle-là, qui se dit d'inspiration Shaker (cette secte pionnière à qui l'on doit la pince à linge et la machine à laver, pas aussi rigoriste que les Quakers, mais presque...) donne à écouter un florilège de vocaux décomplexés, a cappela s'il vous plait, pour ce qui est l'un des climax du disque.
De façon générale, et pour conclure, cet album est de bonne facture, et mention doit être faite à l'effort d'écriture du groupe, qui se revitalise sur certains mid-tempos ; également la grande qualité des harmonies vocales de cette bande de lycéens attardés mérite que l'on jette une oreille attentive à leur nouvel effort.
En bref : le meilleur disque de l'année d'une catégorie ingrate, celle des groupes ou des artistes dont on n'attendait rien ! Finalement, un orchestre aux airs aussi crétins (il y a aussi des précédents célèbres !) et aussi prétendument vital selon ses fans les plus hardcore, est-ce possible ? La vérité se situe sans doute dans les méandres ce chouette nouveau LP. Et si, à sa manière Weezer était un Teenage Fanclub US ?
C'est donc par pur atavisme que je me suis procuré ce disque, prêt à boucler une bonne fois pour toutes le dossier Weezer. Soyons clairs, cet album, sans doute appelé à être surnommé le rouge par les fans - bon gimmick, digne des 70's, après le bleu et le vert - ne va pas révolutionner l'histoire de la pop, il n'introduit rien de nouveau au son Weezer, fait de guitares compressées vaguement métal, et de ces refrains braillards pré-pubères. Soit, mais il n'est pas non plus le naufrage annoncé.
Il faut certes se résoudre à jeter certains titres de sa programmation si l'on veut profiter de certaines plages plutôt intéressantes du groupe. Tel un Nada Surf qui n'en finit pas de radoter, Rivers Cuomo - qui a adopté entre temps la moustache de Nick "Grinderman" Cave - se croit obligé de nous resservir des chansons déjà entendues 100 fois, par exemple lors de ce "Troublemaker" inaugural, hymne punk-pop à deux accords. Ou bien dans le très pataud simple déjà mentionné.
Le fait est qu'il faut savoir prendre Weezer pour ce qu'il est, c'est-à-dire un honnête groupe pop, capable parfois de fulgurances, comme sur Pinkerton (96), et on va le voir, sur nombre de titres de cet album. Mais il ne s'agit toujours pas du secret le mieux gardé des USA, ni du groupe à défendre coûte que coûte, comprendre, Weezer c'est de toute façon bien meilleur que Offspring et Green Day réunis, mais ça aura toujours du mal à rivaliser avec....voyons... Supergrass, pour sortir du contingent pop US. Encore qu'une étude comparée des derniers albums respectifs de ces groupes n'offre pas une différence si criarde. Donc, Weezer se diversifie et se démocratise un chouïa avec son nouveau disque, puisque même le batteur à tête de Michel Leeb, a droit à son morceau, composé et interprété par ses soins, cela donne ce "Automatic", plutôt pas mal, qu'on a d'ailleurs du mal à distinguer d'un morceau de Cuomo. Le guitariste y va lui aussi de son couplet ("Thought I Knew"). Bon, à tout seigneur, tout honneur, c'est à son leader que Weezer doit les meilleures réussites de ce disque, réussites qui vont même au-delà de nos espérances. C'est ainsi sur une ambiance en demi-teinte et acoustique, plutôt rare chez le groupe, que se tournent "Heart Songs" ainsi que l'étonnant "The Angel And The One", sorte de montée funèbre qui s'achève dans des débris d'harmonium.
Mais là où Weezer impressionne franchement, c'est lorsqu'il parvient à une imagination on ne peut plus débridée sur des morceaux où varient les climats, les tempos, les thèmes mélodiques ; deux morceaux à ce titre, ont retenu mon attention, deux tueries, à vrai dire : "Dreamin' " et sa mélodie doucereuse en trompe l'oeil qui est un clin d'oeil aux grands B du rock ricain (Beach Boys, Big Star, Byrds) et surtout, surtout, cette chanson assez incroyable qu'est "The Greatest Man That Ever Lived". Celle-là, qui se dit d'inspiration Shaker (cette secte pionnière à qui l'on doit la pince à linge et la machine à laver, pas aussi rigoriste que les Quakers, mais presque...) donne à écouter un florilège de vocaux décomplexés, a cappela s'il vous plait, pour ce qui est l'un des climax du disque.
De façon générale, et pour conclure, cet album est de bonne facture, et mention doit être faite à l'effort d'écriture du groupe, qui se revitalise sur certains mid-tempos ; également la grande qualité des harmonies vocales de cette bande de lycéens attardés mérite que l'on jette une oreille attentive à leur nouvel effort.
En bref : le meilleur disque de l'année d'une catégorie ingrate, celle des groupes ou des artistes dont on n'attendait rien ! Finalement, un orchestre aux airs aussi crétins (il y a aussi des précédents célèbres !) et aussi prétendument vital selon ses fans les plus hardcore, est-ce possible ? La vérité se situe sans doute dans les méandres ce chouette nouveau LP. Et si, à sa manière Weezer était un Teenage Fanclub US ?
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A lire aussi : Rivers Cuomo - Alone, home recording of Rivers Cuomo (2007)
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Pas chien, pour ne pas trop racoler, je n'offre que "Dreamin' "
3 Comments:
Pas tant miraculé que ça ce disque, car je n'étais pas si loin derrière toi pour la faire. Le contraire m'eu étonné, ton analyse est juste, très juste même, et rejoint de très près mon avis sur ce disque descendu très tôt (avant écoute?). Peut-être moins objectif que toi (ayant même réussi à scotcher sur certains moments de Make believe), je trouvais la toile tout de même un peu dure, et prenait un plaisir coupable et certain à l'écoute des 2 titres singles. Ajouté à cela les perles dont tu parles, et une nostagie non dissimulée pour ce groupe, tout comme pour Nada Surf effectivement, qui ont eu leur heure de gloire (en même temps) et qui sont presque punis pour ça maintenant. Ok Pinkerton est le sommet, mais bon tout de même, qui manie mieux le seconde degré que Weezer? Et encore, je te trouve même un peu dur pour Green Day, dont on ne m'empêchera pas de dire qu'un Jesus Of Suburbia manie également les climats, les tempos et les thèmes mélodiques. Bref c'est bien de Weezer dont il est question, et j'aimerais bien qu'on arrête de cracher dans la soupe avant même de l'avoir goûté sous prétexte qu'elle ait déjà été froide. Merci donc à toi d'avoir réhabilité ce disque de manière indiscutable et repenchez vous tous dessus!
D'accord avec toi en effet sur la globalité.
Je te conseille de jeter un oeil à ce live fait avec des fans, très sympa : http://new.music.yahoo.com/videos/61540147
Sinon, pour moi Weezer est plus qu'un groupe sympatoche. C'est vraiment le groupe efficace pour les chansons, simples, carrés et qui touchent direct. Une sorte de Blink 182 ou autres mais en bien :D
un album très "bof" je trouve... Un genre qui a vieilli ? sans doute aussi... à l'heure des Klaxons et autres Late of the Pier.
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