25 septembre 2008

Candy Clash - 79 EP (2008)

79 est a priori la première sortie des Français de Candy Clash. Je ne sais d'où peut provenir l'idée de ce patronyme à la fois édulcoré et révolté, m'évoquant instinctivement Glass Candy du label Italians do it better (rien à voir), quoiqu'il en soit la musique de ces trois trentenaires ne ressemble ni à de la guimauve ni à un grand coup de latte dans la gueule. Glam, par contre, elle sait l'être. Du glamour écorché et pénétrant d'une certaine new wave.

Le trio s'oriente en effet vers un rock pop assez introspectif, maîtrisé et mélodieux, au croisement de Joy Division et Sonic Youth diront certains. Indubitablement, le titre de cet EP de huit titres n'est pas contingent. 1979 vit en effet la sortie du sacralisé Unknown pleasures des sus-nommés Mancuniens, 154 de Wire et quelque part, jamais loin de tout musicophile, The Wall des Pink Floyd. Pas de hasards donc pour une musique qui rassemble au final différents courants du post-punk, dans une version 2008, davantage électronique et policée. C'est bien emmené, finement produit et mixé, et laisse attentif à la sortie d'un premier (prochain?) album des trois Français.


“Smoggy goodby” est une véritable cérémonie, pieuse, profonde et possédée, inlassablement vouée à la damnation dans laquelle on s'enfonce sans prendre garde. La voix de Clément Froissart résonne solenellement, laissant s'exprimer ses accents kraut. Mon corps se fait mur mou et l'organe du chanteur passe-muraille. L'utilisation de l'orgue, cruciale, structure et sublime le titre avant de nous perdre peu à peu dans ses brumes jusqu'à notre évaporation.



Sur “79”, très bonne piste également, c'est la rage placide des suburbs anglais qui semble nous claquer aux oreilles, sans jamais se faire pour autant violente. Les riffs de guitare insolents de “79” lorgnent fortement du côté de Manchester. De manière évidente, Candy Clash, dans la même geste que son nom quasi-oxymorique, se plaît à créér des atmosphères contrastant les unes avec les autres. De la verve rock de “79” à la passion et l'envoûtement de la pop plus classique de “Darling”.

“Just kiss her”, avec ses beats spatiaux et ses synthés saturés, se distingue par son penchant électronique sans délaisser le lyrisme ambiant du disque. Complété par trois remixes soignés, notamment une version plus âpre et électro de “Smoggy goodby” (signée Meiko), le manifeste de Candy Clash est parachevé dans une sorte de post-new wave. Bref, un certain spleen rock du 21e siècle, entre lumières criardes d'une boîte de nuit et paleur d'une chambre vide.


En bref : Léchées et accompagnées de remixes de qualité, les variations rock new wave classes de trois Français. A en perdre parfois le control.




Smoggy goodbye.mp3


Le myspace de Candy Clash

A lire également : Wire – 154 (1979) et Crocodiles - Evolution (2007)


Le clip, pas enragé, de “79” :


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