Figure à la fois emblématique d'un son on ne peut plus britannique, Field Music est aussi une incongruité dans le paysage musical de la perfide Albion. En effet, alors que tant de ses contemporains n'ont de cesse de "sonner" burnés, surproduits en oubliant souvent ce qui fait le sel d'un bon disque, à savoir les chansons, les Field Music eux se veulent de simples mélodistes de talent.
Talent, le mot est faible à l'écoute de cette 2ème véritable livraison qui renvoie à toutes les bonnes choses que l'on a pu aimer lors des 40 dernières années en Grande-Bretagne . Parmi elles, outre un savoir-faire tout Beatlesien dans l'écriture dont les frères Brewis sont de parfaits dépositaires, c'est à un véritablement ravissement culturel, un monde pop de rêve où les harmonies et refrains de Squeeze copuleraient avec les délicats arrangements des tout aussi précieux High Llamas.
C'est particulièrement vrai à l'écoute de ces chansons qui, sans l'air d'y toucher, devraient dans un monde idéal, devenir des hits ; c'est d'ailleurs le drame de ces morceaux si béatement pop(ulaires) à l'heure du tout formaté, du tout calibré ! Il y a du Joe Jackson, du Elvis Costello première mouture dans ces "In Context", "Working To Work", "Give It Lose It Take It", "A House is Not A Home" (clin d'oeil à Love ?).
Pour ce qui est des groupes contemporains et outre les lamas défoncés, on ne voit guère que les Superimposers comme autres obsédés notoires de la chanson pop ultime qui n'excède pas les 3'30" ; encore que le pointillisme chichiteux de ces derniers les condamne sans doute davantage que les Field Music à une dualité certifiée de succès critique et d'estime, associés à un anonymat et au four assuré côté chiffres de vente.
Il n'empêche : en Angleterre, il y a un public pour ça , capable d'entretenir ad vitam aeternam ses propres groupes pop en une insulaire passion ! Les frères Brewis semblent même avoir une foi à déplacer des montagnes, qui se sont même illustrés récemment dans deux projets distincts et parallèles, les estimables School of Language pour David et The Week That Was pour Peter.
Field Music ? C'est toute la riante cité de Sunderland (message perso à mes amis les Briggs !) qui reprend espoir, celui de concurrencer enfin les Manchester, Liverpool, Londres et même le proche voisin de Newcastle sur leur terrain de la pop.
En bref : Un nouveau groupe en Field, après les Field Mice, les Magnetic Fields ou plus récemment Fields ; probablement pas le moins important de la liste. De la pop, des choeurs et des refrains à tous les étages. Diablement (ré)jouissif ! Le meilleur groupe de la catégorie "que personne ne connaît " ?
A lire aussi : Field Music - Write Your Own History (2006)
Le Myspace du groupe
Le site off avec des liens sur School Of Language et The Week That Was
"In Context" en écoute :
1 Comment:
Merci pour le clin d'oeil NickX! N'oublions pas le suédois (la Suède, une autre de mes monomanies) The Field, auteur d'un excellent album électro l'année dernière!
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