Comme annoncé, le musicien le plus talentueux de Sapporo, Japon, revient avec un disque consacré pour l’essentiel aux remixes de son deuxième album, All of These Things. Signant lui-même deux relectures et un inédit, il invite le gratin de la deep-house mondiale à remodeler les contours de son jazz électronique subtil et vaguement tribal. Pour la plupart sortis en 12” au cours des derniers mois, ces morceaux sont souvent issus de rencontres amicales et musicales avec des DJ de passage au Japon. Si les choix de Tony Lionni, également signé chez Mule Musiq, ou de son ami Henrik Schwarz se sont imposés comme des évidences, d’autres lui ont été suggérés par Kawasaki-san, directeur artistique du label. C’est le cas de Cobblestone Jazz, que Kuniyuki ne connaissait pas mais dont il a constaté, dès la première écoute, les affinités avec son univers sonore.
Sous la légèreté apparente de ses harmonies célestes, la musique de Kuniyuki Takahashi n’est pas des plus aisées à saisir. Non pas que l’homme soit adepte des dissonances, contretemps et autres ruses de sioux visant à perdre l’auditeur. Ce sont plutôt son opacité et son indécision qui troublent et séduisent à la fois. Refusant la facilité, il évite les montées trop évidentes, les structures figées et préfère faire nager les sons et les entraîner dans une progression lente, presque imperceptible. Fou d’ambient et de free jazz, il aime donner l’impression de ne pas savoir où il va. Une esthétique du flou qui convient on ne peut mieux à la star de Detroit Theo Parrish, qui livre une version épique d’”All these things”. 14 minutes de house mid-tempo où flotte la voix délicate de Josée Hurlock. Un excellent morceau, même si je préfère la version dub parue en maxi. Epique également, le “Peyote mix” de “Touch” voit les trois anglais d’A Mountain Of One s’adonner à leur exercice favori, la peinture de paysages psychédéliques. Sur un matelas de guitares bluesy et de synthés s’invite un spoken word susurré, tandis que résonnent, en arrière-plan, les chants rituels destinés, après ingestion du peyotl, à bien orienter les effets de ce cactus psychotrope dont Burroughs et consorts ont tâté en leur temps.
Même si le tempo augmente pour “The Session (Kuniyuki Self Remix)”, les deux seuls tracks potentiellement efficaces sur un dancefloor sont ceux de Chateau Flight et Cobblestone Jazz. Les Français I:Cube et Gilb’r, décidément très demandés en ce moment, offrent un remix disco agressif et un peu sec qui contraste fortement avec la suavité des autres titres. Quant au trio de Vancouver, il fait ce qu’il sait faire, c’est-à-dire un cocktail complexe de techno minimale et de claviers jazzy. Mais les meilleurs travaux, qui sont bizarrement les plus ressemblants aux originaux, restent ceux de Tony Lionni et d’Henrik Schwarz, déjà chroniqués en septembre sur Dodb : deux sommets de deep-house gorgés de percus et de choeurs afros, guidés par la flûte lumineuse de Kuniyuki.
En bref : Des invités triés sur le volet, d’Henrik Schwarz à Chateau Flight, revisitent certains des meilleurs titres du producteur-flûtiste méconnu Kuniyuki Takahashi. Un superbe périple entre ambient, jazz et deep-house.
Sous la légèreté apparente de ses harmonies célestes, la musique de Kuniyuki Takahashi n’est pas des plus aisées à saisir. Non pas que l’homme soit adepte des dissonances, contretemps et autres ruses de sioux visant à perdre l’auditeur. Ce sont plutôt son opacité et son indécision qui troublent et séduisent à la fois. Refusant la facilité, il évite les montées trop évidentes, les structures figées et préfère faire nager les sons et les entraîner dans une progression lente, presque imperceptible. Fou d’ambient et de free jazz, il aime donner l’impression de ne pas savoir où il va. Une esthétique du flou qui convient on ne peut mieux à la star de Detroit Theo Parrish, qui livre une version épique d’”All these things”. 14 minutes de house mid-tempo où flotte la voix délicate de Josée Hurlock. Un excellent morceau, même si je préfère la version dub parue en maxi. Epique également, le “Peyote mix” de “Touch” voit les trois anglais d’A Mountain Of One s’adonner à leur exercice favori, la peinture de paysages psychédéliques. Sur un matelas de guitares bluesy et de synthés s’invite un spoken word susurré, tandis que résonnent, en arrière-plan, les chants rituels destinés, après ingestion du peyotl, à bien orienter les effets de ce cactus psychotrope dont Burroughs et consorts ont tâté en leur temps.
Même si le tempo augmente pour “The Session (Kuniyuki Self Remix)”, les deux seuls tracks potentiellement efficaces sur un dancefloor sont ceux de Chateau Flight et Cobblestone Jazz. Les Français I:Cube et Gilb’r, décidément très demandés en ce moment, offrent un remix disco agressif et un peu sec qui contraste fortement avec la suavité des autres titres. Quant au trio de Vancouver, il fait ce qu’il sait faire, c’est-à-dire un cocktail complexe de techno minimale et de claviers jazzy. Mais les meilleurs travaux, qui sont bizarrement les plus ressemblants aux originaux, restent ceux de Tony Lionni et d’Henrik Schwarz, déjà chroniqués en septembre sur Dodb : deux sommets de deep-house gorgés de percus et de choeurs afros, guidés par la flûte lumineuse de Kuniyuki.
En bref : Des invités triés sur le volet, d’Henrik Schwarz à Chateau Flight, revisitent certains des meilleurs titres du producteur-flûtiste méconnu Kuniyuki Takahashi. Un superbe périple entre ambient, jazz et deep-house.
Kuniyuki Takahashi - Dear African Sky (Henrik Schwarz Remix).mp3
Le site de Kuniyuki Takahashi
Celui du label nippon Mule Musiq
Les pages Myspace de Kuniyuki, Mule Musiq, Tony Lionni, Henrik Schwarz, A Mountain Of One, Theo Parrish, Chateau Flight et Cobblestone Jazz
3 Comments:
cette galette japonaise a l'air beaucoup plus dure à trouver que la précédente. à moins qu'elle ne soit pas encore dans les bacs. peux-tu me conseiller un disquaire électro un peu pointu sur Paris ?
Bises
J
cette galette japonaise a l'air beaucoup plus dure à trouver que la précédente. à moins qu'elle ne soit pas encore dans les bacs. peux-tu me conseiller un disquaire électro un peu pointu sur Paris ?
Bises
J
A ma grande surprise, c'est à la FNAC Bastille que j'ai trouvé ce disque, pas si introuvable que ça, donc.`
Il n'est dispo qu'en CD, par contre.
Bises
Dave
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