19 novembre 2008

The Organ - Thieves (2008)

Et voilà, The Organ tire sa révérence. Et l’une de mes voix favorite du rock au féminin s’enfuit par la petite porte. Le quintette canadien splitté dès décembre 2006 laisse derrière lui un unique album, Grab That Gun (2006) sur le label anglais Too Pure, une poignée de maxis, et Thieves, leur dernière contribution comme une ultime pirouette. Rideau. Car si les cinq femmes originaires de Vancouver se sont réunies en 2007 à l’occasion de l’enregistrement de l’ep testamentaire, elles n’envisagent aucune re-formation et aucun concert n’est prévu. Il suffira de se contenter de cette maigre satisfaction.

Malgré tout l’avenir radieux qu’on avait pu leur prévoir à la sortie de leur premier ep, Sinking Hearts (2002), le groupe, emmené par la chanteuse et compositrice Katie Sketch et l'organiste Jenny Smyth, a préféré l’autodestruction. D'ailleurs, considéré la trop grande charge émotive du songwriting, les compositions fiévreuses, le chant tourmenté et les saignées instrumentales, seule une chute semblait envisageable. Ancré dans un rock années 80’s, on identifie clairement les inspirations des Smiths au Cure à Morrissey. Peu novatrices mais douées d’une telle énergie (du désespoir) qu'elles sont arrivées à élever un style musical d’une rare particularité sans réellement se distinguer de leurs influences. À cet idéal coldwave mais aussi pop, emprunt d’un spleen baudelairien, leur musique s’inscrit pourtant sans compromis, punk. Elle transperce d’un seul coup ou loupe carrément sa cible, toute pressée d’en finir.

Avec pour seul apparat un style minimaliste et prégnant, The Organ se repose sur la complainte de Katie smith alliée à l’orgue Hammond de Jenny Smith. Complémentaire et solidaire, chaque instrument se conforme à son rôle sans effusion. Et derrière ces enregistrements métronimiques, se cache Chris Potter. Producteur et ingénieur du son canadien connu pour avoir travaillé avec The Verve, les Rolling Stones, De La Soul, il est inséparable du quintette depuis leur début.

Résultat de l’implosion de la formation, Thieves tend à une conclusion hâtive, et les 6 morceaux, des fragments épars. « It’s gonna be alrwight », tente encore de convaincre katie Smith sur "Even In The Night", superbe morceau d’introduction. De la mélancolie au désespoir, seuls les titres "Oh What a Feeling" et "Let the Bells Ring" réchappent de la tristesse noire qui plane au dessus des enregistrements. Ces derniers ne semblent d’ailleurs pas provenir d’une même session mais d’une compilation d’anciennes faces b et titres nouveaux, sans que cela porte préjudice à l’ensemble. Un dénouement en toute simplicité, à la manière du poignant "Don’t be Angry". Un point final.

En Bref : Thieves ne peut prétendre remplir le vide laissé par la séparation de l’une des plus attachantes formations féminines de rock. Une lettre de rupture, brève, qui se contente de l’essentiel.




Le MySpace de The Organ

Even in the Night
Don't be Angry

A lire aussi : Matt Elliott - Howling Songs (2008)

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1 Comment:

Anonyme said...

merci tony je connaissais pas ce son et suis saoul.
tschuss
tu sait qui