Absent de nos colonnes, le premier album de David “Trus’me” Wolstonecraft méritait pourtant qu’on s’y attarde. Car le jeune mancunien incarne le renouveau d’une house soulful dont les pairs se nomment Moodymann ou Theo Parrish. Fort du succès de ce Working Nights notamment encensé par Gilles Peterson, il vient de mixer et de publier la première compilation de son label, créé en début d’année. Un double CD (une partie mixée, l’autre non) qui regroupe les premiers EP parus et confirme tout le bien que l’on pensait de Prime Numbers, maison exigente qui fixe d’emblée la barre très haut.
Après une entrée en matière dubby avec le scintillant, mais un peu long, “Lost Experiment” de Nick Moore AKA Linkwood, on progresse en douceur avec un morceau de Fudge Fingas (Vin Landers) qui mêle funk, voix planantes et guitares shoegazées. Mais c’est à partir de “Release Yourself”, de Reggie Dokes, que commencent les choses sérieuses et qu’une pulsation virale s’installe. Sans originalité aucune (les sempiternels piano et cordes sont au rendez-vous) mais d’une élégance aérienne, ce track peut faire office de carte de visite du label, qui se focalise sur une deep-house ouvragée et opulente. Basé à Atlanta, d’où il gère sa propre structure Psychostasia Recordings, Dokes offre ici deux autres titres, dont un sous le nom de Napihedz en collaboration avec Piranhahead, un proche de Moodymann. Pour l’occasion, il est retourné dans sa ville natale de Detroit. Le résultat est un réjouissant conglomérat de house et de reggae intitulé “Jah Bless”, que vous pouvez écouter plus bas. En ce qui concerne Trus’me lui-même, on trouve une version dub de “WAR” (tiré de Working Nights) à laquelle on préférera l’originale, mais surtout le très disco “Good God”, servi par une ligne de basse ravageuse.
Au-dessus de l’ensemble de ces titres plane l’ombre de Larry Heard, pionnier de la deep-house - qui vient d’ailleurs de sortir le magnifique EP 25 years from Alpha sur Alleviated. On retrouve sa façon de tapisser le beat de synthés moelleux et aussi le côté cérébral de la plupart de ses productions. Un son très ancré dans les années 1990, donc, pas étranger non plus à une certaine scène britannique dont le parrain serait un dénommé Ashley Beedle. Mais je ne peux clore cette chronique sans évoquer le morceau de bravoure de cette compilation. Déjà devenu un classique, “RIP”, de Linkwood, ici proposé dans deux versions, reprend habilement les guitares et surtout la voix sublime de la regrettée Minnie Riperton sur son hit de 1979, “I’m a Woman”. Un exercice assez proche de "Gettin’ Together”, du même Linkwood, dont Antoine nous avait parlé et qui utilisait avec délicatesse un sample de Marvin Gaye.
En bref : Ceux qui ont adulé Moodymann ne seront pas loin d’enterrer leur idole à l’écoute de cette somptueuse compilation deep-house, annonciatrice de belles années pour le label du Britannique Trus’me.
Après une entrée en matière dubby avec le scintillant, mais un peu long, “Lost Experiment” de Nick Moore AKA Linkwood, on progresse en douceur avec un morceau de Fudge Fingas (Vin Landers) qui mêle funk, voix planantes et guitares shoegazées. Mais c’est à partir de “Release Yourself”, de Reggie Dokes, que commencent les choses sérieuses et qu’une pulsation virale s’installe. Sans originalité aucune (les sempiternels piano et cordes sont au rendez-vous) mais d’une élégance aérienne, ce track peut faire office de carte de visite du label, qui se focalise sur une deep-house ouvragée et opulente. Basé à Atlanta, d’où il gère sa propre structure Psychostasia Recordings, Dokes offre ici deux autres titres, dont un sous le nom de Napihedz en collaboration avec Piranhahead, un proche de Moodymann. Pour l’occasion, il est retourné dans sa ville natale de Detroit. Le résultat est un réjouissant conglomérat de house et de reggae intitulé “Jah Bless”, que vous pouvez écouter plus bas. En ce qui concerne Trus’me lui-même, on trouve une version dub de “WAR” (tiré de Working Nights) à laquelle on préférera l’originale, mais surtout le très disco “Good God”, servi par une ligne de basse ravageuse.
Au-dessus de l’ensemble de ces titres plane l’ombre de Larry Heard, pionnier de la deep-house - qui vient d’ailleurs de sortir le magnifique EP 25 years from Alpha sur Alleviated. On retrouve sa façon de tapisser le beat de synthés moelleux et aussi le côté cérébral de la plupart de ses productions. Un son très ancré dans les années 1990, donc, pas étranger non plus à une certaine scène britannique dont le parrain serait un dénommé Ashley Beedle. Mais je ne peux clore cette chronique sans évoquer le morceau de bravoure de cette compilation. Déjà devenu un classique, “RIP”, de Linkwood, ici proposé dans deux versions, reprend habilement les guitares et surtout la voix sublime de la regrettée Minnie Riperton sur son hit de 1979, “I’m a Woman”. Un exercice assez proche de "Gettin’ Together”, du même Linkwood, dont Antoine nous avait parlé et qui utilisait avec délicatesse un sample de Marvin Gaye.
En bref : Ceux qui ont adulé Moodymann ne seront pas loin d’enterrer leur idole à l’écoute de cette somptueuse compilation deep-house, annonciatrice de belles années pour le label du Britannique Trus’me.
Deux extraits qui font saliver :
Reggie Dokes - Release Yourself.mp3
Napihedz - Jah Bless.mp3
La page Myspace de Trus’me et Prime Numbers
Celles de Linkwood, Fudge Fingas, Reggie Dokes et Napihedz
A lire aussi : Linkwood - Miles away (2004)
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