Le weekend dernier à Bordeaux s’est déroulée une grande première pour la ville et son activité culturelle : une exposition ambitieuse sur trois jours autour de la culture psychédélique passée et présente. Le nom ? IAO en référence au célèbre mantra de Gong. Le lieu ? Le magnifique entrepôt du musée d’arts contemporains qui avait déjà accueilli au printemps denier une rafraichissante expo sur Brian Wilson et ses boys. Mêlant habilement installations, scènes et sculptures grâce à la collaboration de l’artiste Lili Reynaud Dewar, ce rassemblement d’archives, d’objets et d’œuvres droguées n’a pas manqué de spectaculaire. Jugez-en plutôt : le cadre déjà, avec ses voûtes religieuses et monumentales, mais surtout le décor, avec deux yeux psychédéliques de plus de vingt mètres de haut se réfléchissant dans des murs de miroirs disposés ici ou là, vraiment impressionnant, je n’ose imaginer ce que ça aurait donné si j’avais consommée une omelette magique avant de venir.
Passée la phase d’observation et d’appropriation de l’espace, il va bien falloir écouter les concerts, c’est un peu pour ça qu’on est là. D’autant plus que la programmation de ce premier soir est des plus excitantes. Pour commencer, dès mon arrivée, c’est le quatuor new-yorkais Pyschic Ills déjà introduit par Nickx qui m’accueille en fanfare. Enfin en fanfare pas vraiment non plus, plutôt en très longues plages ambiantes aux sons répétitifs et chaotiques. Les quatre chevelus (dont une) ressemblent plus à des ados dépressifs qui regardent leur pieds en marmonnant qu’à un groupe de rock de stades. Paroles indiscernables, drones, effets noisy, pas de doute, c’est bien de psychédélisme qu’il s’agit. Pour le coup, la musique lysergique prend tout son sens. J’aurais peut-être du me la faire cette omelette finalement.
La suite des festivités change de scène et donne lieu à de très belles projections (avec matériel d’époque) faites à la main, assez inexplicables en fait, mais qui confèrent à l’endroit un caractère… psychédélique, encore. Et quel meilleur cadre pour la prestation croisée de l’ancienne et de la nouvelle garde du psychédélisme français que le duo Romain Turzi / Tim Blake (photo)? L’anglais installé en France que l’on ne présente plus (Mr synthés, Crystal Machine, ancien de Gong, ancien de Hawkwind…) a plutôt bien vieilli et fait bien plus que tenir la chandelle au jeune parisien. Leur show, où l’on entend enfin une batterie (n’est- ce pas Psychic Ills ?) sera le plus accessible aux non drogués de l’assistance, qui d’ailleurs s’apparente plus au lectorat de Télérama qu’à une quelconque génération de néo hippies.
Plus tard dans la soirée, le duo lillois Principles of geometry apporte sa touche synthétique et analogique au spectacle pour une électronica qu’on a trop souvent rapproché de celle de Boards Of Canada. Plus proches d’une électro traditionnelle (enfin presque), ce sont eux qui nous arracheront le plus de mouvements sur la piste.
L’événement, qui s’est ensuite poursuivi les deux jours suivants avec notamment la présence de Sonic Boom (Spacemen 3) souhaitait présenter la troisième génération psychédélique (après la première que tout le monde connait, et la seconde apparue fin 80’s avec les claviers) mais surtout souligner l’hypermodernité du psychédélisme. Mais que tout le monde se rassure, même à la sauce XXIème siècle, le psychédélisme est toujours aussi sombre, méditatif et hypnotique. Regardez-moi dans les yeux et à 3, croyez-moi.
Le Myspace de l’événement
Sonic Boom en vidéo. Ca ressemblait un peu à ça :
2 Comments:
et les photos de the telescopes et sonic boom:
http://www.flickr.com/photos/moonikii/
(cliquer pour agrandir les photos sinon, ben.. on voit rien!)
et mon avis ici :
http://web.me.com/gwardeath/Site/Blog/Entr%C3%A9es/2008/12/1_Festival_IAO.html
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