Nous avions été parmi les premiers à vous en parler (lire chronique du 29/04/08), l'excellent premier album des islandais de Hjaltalín sort enfin aujourd'hui en France. A cette occasion, le groupe donnait son tout premier concert à Paris en tête d'affiche, après un premier passage au Bataclan en première partie de Cold War Kids il y a deux mois. Le groupe ouvre avec le tendre "I Lie," histoire de rester dans l'ambiance : le public du Café de la Danse, assis, vient d'assister aux concerts de You & You, formation folk locale, et de Saycet, trio d'electronica éthérée. On préfèrera la version enregistrée, beaucoup plus subtile dans sa manière de jouer avec les silences. Mais à la seconde suivante, le groupe brille par une transition bien malicieuse, en lançant guitare, violon, piano, haut-bois dans la course "Selur," menée tambour battant par une rythmique basse-batterie bondissante. Ici au contraire, l'amplification fait beaucoup de bien à la chanson. Une fois n'est pas coutume, le son est impeccable, chaque instrument a sa place. Le pianiste, qui semble issu du jazz contemporain, ajoute une touche nouvelle aux influences indie et classique de la musique de Hjaltalín.
Il faut l'avouer, on attendait quelque peu des Arcade Fire islandais (multiplicité des instruments, élans électriques), et on s'est quelque peu trompés. Hjaltalín ne sont pas des performers, l'énergie donnée n'est pas évidente. Ils ont plutôt l'air d'enfants bien élevés, timides et un peu gauches, qui restent bien à leur place et ne savent pas trop quoi faire de leurs membres. On pourrait trouver cela dommage, mais au cours du concert, Hjaltalín va tirer tout son charme de cette attitude génée et maladroite. L'ensemble livre donc une interprétation humble et honnête, sans grand élan ni pose, de chansons malines confectionées avec un plaisir certain, dont "Goodbye july/margt ad ugga," que le public reconnaît et apprécie, tout en restant assis toutefois. Puis les musiciens se lâchent peu à peu, et occupent de plus en plus d'espace sur scène. Et finissent leur set sur leur plus grandes réussites, "Trailer Music" puis "Traffic Music," avec lesquels, en donnant enfin un peu de l'énergie que l'on espérait d'eux, ils conquièrent le public... qui toutefois restera toujours assis...
Plus d'un an après la sortie islandaise de leur album, on peut enfin dresser le constat : Hjaltalín n'est pas (encore) un grand groupe, mais il a pour sûr le charme des petits. A suivre.
_
Le myspace du groupe
Et une version acoustique de "Trailer Music" enregistrée pour un dvd musical :
1 Comment:
Public assis, atmosphère peu enthousiaste: j'ai l'impression que c'est toujours comme ça au Café de la Danse. Tous les concerts que j'y ai vu étaient assez chiants, pour tout dire. J'espère que ce sera un peu différent pour M Ward le 26 février !
Post a Comment