Cet album est un tournant. Non pas que l'oeuvre en elle-même, celle des White Stripes, ait souffert jusque là d'un relâchement, d'une baisse d'inspiration. Car comme dans le cochon, tout est bon dans la déjà ample discographie des Bandes Blanches, et ce 5ème effort longue durée ne faillit pas à la règle.
Jack White, génial démiurge, a tout compris, tout pigé : tout d'abord, inventer un concept autour de son nom, allant jusqu'à respecter la sainte trinité chromatique ; c'est ainsi, ses pochettes, tout comme ses rondelles seront à l'image de ses costumes de scène et ceux de Meg sa partenaire, c'est -à-dire blancs, rouges et noirs.
Il va à lui seul influencer une flopée de groupes de revival wock'n woll, et pas seulement ceux de la vague en the (pendant longtemps, la seule qui vaille dans l'histoire davantage que le nom unique en 4 lettres) dont il est le représentant le plus crédible ; et serait-on tenté d'ajouter, le seul qui mérite véritablement la postérité.
Jack White, génial démiurge, a tout compris, tout pigé : tout d'abord, inventer un concept autour de son nom, allant jusqu'à respecter la sainte trinité chromatique ; c'est ainsi, ses pochettes, tout comme ses rondelles seront à l'image de ses costumes de scène et ceux de Meg sa partenaire, c'est -à-dire blancs, rouges et noirs.
Il va à lui seul influencer une flopée de groupes de revival wock'n woll, et pas seulement ceux de la vague en the (pendant longtemps, la seule qui vaille dans l'histoire davantage que le nom unique en 4 lettres) dont il est le représentant le plus crédible ; et serait-on tenté d'ajouter, le seul qui mérite véritablement la postérité.
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Ainsi, le fin guitariste (re)lance l'idée du duo, tombé en désuétude depuis les années 80, et qui ne concernaient jusqu'alors que les archétypiques formations de muzak synth-pop. Ici, l'esprit est à nouveau au binaire, tendance lo-fi, et dans le sillage du groupe, combien de Black Keys, de Kills, de Pravda et j'en oublie vont relancer l'adage du A deux, c'est mieux !
Enfin, notre homme transpire une sincérité et une passion intacte pour la musique qui voit le jour au carrefour mythique où se rencontrent le Malin et l'esprit du blues, du rock, celui que feu Robert Johnson va inoculer à tout un pan d'une scène rock anglophone ébahie aux confins des 60's.
Que se passe-t-il donc en 2005 ? Sans doute lassé de la formule quelque peu réductrice du duo batterie-guitare dont les esprits chagrins n'ont pas compris qu'elle abritait néanmoins la substantifique moelle d'une chanson, et que celles des White Stripes étaient, jusqu'à preuve du contraire, des modèles du genre, eh bien Jack White va quelque peu délaisser sa six-cordes, la rencardant au coin du mix, lui préférant les sonorités du piano, et de manière générale, de tous les claviers pouvant lui tomber sous la main. L'esprit du groupe demeure ; seul est modifié l'enrobage, la finition.
Encore que cela ne frappe pas forcément aux yeux sur "Blue Orchid", terrible déflagration glam et accessoirement premier single de l'album.
Ainsi, le fin guitariste (re)lance l'idée du duo, tombé en désuétude depuis les années 80, et qui ne concernaient jusqu'alors que les archétypiques formations de muzak synth-pop. Ici, l'esprit est à nouveau au binaire, tendance lo-fi, et dans le sillage du groupe, combien de Black Keys, de Kills, de Pravda et j'en oublie vont relancer l'adage du A deux, c'est mieux !
Enfin, notre homme transpire une sincérité et une passion intacte pour la musique qui voit le jour au carrefour mythique où se rencontrent le Malin et l'esprit du blues, du rock, celui que feu Robert Johnson va inoculer à tout un pan d'une scène rock anglophone ébahie aux confins des 60's.
Que se passe-t-il donc en 2005 ? Sans doute lassé de la formule quelque peu réductrice du duo batterie-guitare dont les esprits chagrins n'ont pas compris qu'elle abritait néanmoins la substantifique moelle d'une chanson, et que celles des White Stripes étaient, jusqu'à preuve du contraire, des modèles du genre, eh bien Jack White va quelque peu délaisser sa six-cordes, la rencardant au coin du mix, lui préférant les sonorités du piano, et de manière générale, de tous les claviers pouvant lui tomber sous la main. L'esprit du groupe demeure ; seul est modifié l'enrobage, la finition.
Encore que cela ne frappe pas forcément aux yeux sur "Blue Orchid", terrible déflagration glam et accessoirement premier single de l'album.
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Mais dès "The Nurse", l'on entre dans l'univers lourd et marécageux d'une musique bayou, qui doit autant au fantôme Beefheart qu'au Gris-Gris de Doctor John. Pour montrer l'essor planétaire des White Stripes qui effectuent une tournée triomphale en Amérique du Sud, c'est un marimba qui emmène la danse dans une ambiance moite et poisseuse.
L'album fait de temps en autres quelques embardées bienvenues dans le rock boogie ; et c'est avec beaucoup de verve que White réempoigne sa Mustang pour dégoupiller les presque jumeaux "My Doorbell", et "The Denial Twist", néanmoins réhaussées de piano. Le blues de rigueur est aussi présent ("Instinct Blues"), la comptine de Meg aussi ("Passive Manipulation") et le furieusement garage "Take Take Take" et son sample de sonnerie qui peut rendre dingue et faire débouler vers la porte d'entrée.
Dans le registre lourd et moite évoqué plus haut, de nombreuses chansons comptent ici parmi ce que Jack, aussi à l'aise dans l'interprétation que dans l'exécution, a composé de mieux : "White Moon", ses glissandos de cymbale et ses notes éparses tristes, ce "Red Rain" menaçant avec sa slide pernicieuse, "I'm Lonely (But I Ain't That Lonely Yet" et son piano bastringue désenchanté.
Mais dès "The Nurse", l'on entre dans l'univers lourd et marécageux d'une musique bayou, qui doit autant au fantôme Beefheart qu'au Gris-Gris de Doctor John. Pour montrer l'essor planétaire des White Stripes qui effectuent une tournée triomphale en Amérique du Sud, c'est un marimba qui emmène la danse dans une ambiance moite et poisseuse.
L'album fait de temps en autres quelques embardées bienvenues dans le rock boogie ; et c'est avec beaucoup de verve que White réempoigne sa Mustang pour dégoupiller les presque jumeaux "My Doorbell", et "The Denial Twist", néanmoins réhaussées de piano. Le blues de rigueur est aussi présent ("Instinct Blues"), la comptine de Meg aussi ("Passive Manipulation") et le furieusement garage "Take Take Take" et son sample de sonnerie qui peut rendre dingue et faire débouler vers la porte d'entrée.
Dans le registre lourd et moite évoqué plus haut, de nombreuses chansons comptent ici parmi ce que Jack, aussi à l'aise dans l'interprétation que dans l'exécution, a composé de mieux : "White Moon", ses glissandos de cymbale et ses notes éparses tristes, ce "Red Rain" menaçant avec sa slide pernicieuse, "I'm Lonely (But I Ain't That Lonely Yet" et son piano bastringue désenchanté.
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Tout cet attirail, à la fois furieusement hétéroclite (on compte aussi l'espèce de gigue "Little Ghost") et homogène car le piano demeure l'instrument roi - est réellement recommandable, mais gagne sa valeur ajoutée comme souvent par l'ajout d'une chanson magique "Forever For Her (is Over For Me") qui a fait dire à certains critiques que Get Behind Me Satan était le Exile On The Main St des White Stripes : comparaison certes réductrice mais audacieuse.
Pour son aura romantique véhiculée notamment par ce morceau princier et émouvant, pour ses options instrumentales qui font la part belle à l'exotisme, à une orfèvrerie pop qui serait dépouillée, l'oeuvre tient plus du Aftermath que d'aucun autre album des Stones.
La panoplie de néo-mousquetaire décadent de Jack White influe aussi sur ces références ; et là, on touche au work of art, comme ils disent. Get Behind Me Satan ou la parenthèse bienvenue de D'Artagnan hors des sentiers battus du boogie et du Delta.
En bref : Les Whites Stripes dans l'apparat où on les attend le moins, mais toujours cette aisance stupéfiante à trousser selon le format pop, des chansons qui, quelque soit leur production, flottent toujours très haut au-dessus de la mêlée.
Tout cet attirail, à la fois furieusement hétéroclite (on compte aussi l'espèce de gigue "Little Ghost") et homogène car le piano demeure l'instrument roi - est réellement recommandable, mais gagne sa valeur ajoutée comme souvent par l'ajout d'une chanson magique "Forever For Her (is Over For Me") qui a fait dire à certains critiques que Get Behind Me Satan était le Exile On The Main St des White Stripes : comparaison certes réductrice mais audacieuse.
Pour son aura romantique véhiculée notamment par ce morceau princier et émouvant, pour ses options instrumentales qui font la part belle à l'exotisme, à une orfèvrerie pop qui serait dépouillée, l'oeuvre tient plus du Aftermath que d'aucun autre album des Stones.
La panoplie de néo-mousquetaire décadent de Jack White influe aussi sur ces références ; et là, on touche au work of art, comme ils disent. Get Behind Me Satan ou la parenthèse bienvenue de D'Artagnan hors des sentiers battus du boogie et du Delta.
En bref : Les Whites Stripes dans l'apparat où on les attend le moins, mais toujours cette aisance stupéfiante à trousser selon le format pop, des chansons qui, quelque soit leur production, flottent toujours très haut au-dessus de la mêlée.
Le site off et le Myspace
Sublime interprétation dans la cave de "Forever For Her (Is Over for Me)"
3 Comments:
c'est un peu l'enfer pour trouver les albums des white stripes en vinyls, non?
Pas spécialement, en fait !
En plus, ils ont tous été réédités !
Excepté ......Get Behind Me Satan !
Dont l'édition est un pur collector ,puisque l'objet n'a été édité qu'à 600 petits exemplaires !
Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs !
Elle te coûtera un bras aujourd'hui !
Je retourne me l'écouter de suite.
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