27 février 2009

The War On Drugs - Concert au St Ex de Bordeaux le 22/02/09


Un nom qui en dit long, une pochette comme on n'en fait plus, un label que je suivrais les yeux fermés (Secretly Canadian), trois conditions suffisantes et réunies pour que je m’équipe il y a quelques mois déjà du premier opus des Philadelphiens. Je confirmais alors rapidement les rumeurs : primo, l’organe vocal d’Adam Granduciel -quel nom !- évoque autant le Zim que Julien Pras rappelle Elliott Smith. Du genre à se l’entendre rabâcher souvent ; secondo, le quatuor fournit bel et bien un exemple de musique américaine et traditionnelle pervertie, dans la veine des pas toujours -et de moins en moins- parfaits Brian Johnstown Massacre. Comme c’est de coutume en ce moment, un courageux tourneur associatif (Hello My Name Is) réussit l’exploit de nous ramener ces gars là dans la cave en bas de chez moi, pour six misérables euros. Que demande le peuple ?


Apparemment un peu plus, puisque nous n’étions pas plus de cinquante ce soir là à profiter de la prestation massive et planante du groupe auquel manquait son numéro deux (Kurt Ville). Une formation réduite à trois (avec le bassiste Dave Hartley et le batteur Kyle Lloyd), qui n’appelle pas moins aux grands espaces ("Coast reprise") et aux bourdonnements électriques type Suicide. Les titres de Wagonwheel Blues sont logiquement mis en avant, celui-ci étant leur unique album sorti à ce jour. Un neuf titres simple et efficace, qui contient son lot de sommets -sinon de belles collines- que sont le très Dylanien "Arms like boulders", l’épique "Buenos Aires Beach" ou le très Wilco-isant "A needle in your eye #16". "Barrel of batteries" encore, alliage séduisant de guitare redneck 12 cordes et de synthé. Tous ces titres supportant à merveille le passage du disque au live. Et une fois de plus, c’est la satisfaction qui domine au sortir de la cave. Paraîtrait même qu’ Aqua Nebula Oscillator et Jeremy Jay y passent en mars… Enfin, il paraît.

Un concert intégral par l’excellent site FabChannel
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Le superbe clip de "A needle in your eye #16" :


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26 février 2009

Wizzz! - Vol 2 Psychorama français 1966-70 (2009)

Il y a d'abord la pochette, qui ne saurait échapper au regard nostalgique de tout trentenaire qui se respecte. Là, en l'occurence, on est irrésistiblement attiré par le graphisme désuet du genre Comics Marvel, et par cette brunette aux airs de Mary Jane, la copine de Spiderman, qui donne clairement l'impression de nous inviter dans son comic strip («viens, petit trentenaire, dans mon comic strip, etc.»). Quand on retourne la pochette, c'est le choc : une suite de blazes aussi obscurs les uns que les autres (Jean et Janet, Bruno Leys, Guy Skornik, Chorus Reverendus, Zorgones, etc.). Ah si! je connais Brigitte Fontaine, quand même... Plus c'est obscur, plus c'est excitant, l'adage est bien connu. Le livret nous éclaire quand même un peu, en disant vouloir mettre en lumière la créativité d'artistes français qui, dans les années 60, n'ont pas succombé aux facilités niaiseuses de la mode Yéyé. « Marre d'Adamo ? Plein le cul de Sheila ? Ce nouveau recueil de titres rares et inédits exhumés des bas-fonds de la pop sixties made in france est pour vous !».
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L'album est copieux et enchaîne des titres tous aussi étonnants les uns que les autres, intelligemment contextualisés par un livret particulièrement soigné. Paroles et arrangements ont toujours, en effet, quelque chose de plus ou moins décalé, par rapport à la norme yéyé ; mais ça reste dans l'ensemble trés dansant, et pas du tout expérimentalo-rébarbatif. Il y a les proto-groupes, comme Zorgones, ancêtre de Magma, où évoluent des pointures comme Laurent Thibault (qui collaborera plus tard avec Bowie et Eno sur Low). Des embryons d'albums morts-nés, pour cause de producteur en cavale, comme l'excellent "Maintenant je suis un voyou", de Bruno Leys, qui, de dépit, deviendra illustrateur de pochettes de disque. Sans oublier Chorus Reverendus, avatar français sous acide des Mama's and Papa's, ou Guy Skornik, multiprimé au conservatoire national supérieur de musique de Paris, et reconverti dans la pop poético-hystérique, avant d'écrire pour les autres.
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L'album nous propose une expérience singulière. On se met immédiatement à danser quelque chose qui ressemble au twist de nos parents, mais ce qu'on entend est à mille lieux de la futilité décérébrée d'une Sheila, ou de la platitude mièvre d'un Adamo. Les arrangements sont, d'abord, autrement plus aventureux, tout en préservant un vrai sens du rythme. Les anomalies sonores sont, ensuite, nombreuses : dissonances, hurlements et cuivres hystériques sur l'halluciné "Des arbres de fer" de Guy Skornik, ondes Martenots (sorte d'ancêtre du synthétiseur) chez Bruno Leys. Les paroles, enfin, épuisent les possibles en matière de provocation : expériences érotico-chimiques fumeuses, inspirées de Reich (Zorgones), hypersensibilité trash pour Brigitte Fontaine ("Je suis inadaptée"), débilité volontaire et parodique pour Jean et Janet ("Je t'aime normal") , je m'enfoutisme érigé en principe éthique pour San Antonio ("J'aime ou j'emm..."), surréalisme outré pour Guy Skornik. Un directeur audacieux est à l'origine de bon nombre de ces titres, Richard Bennet, que Polydor remerciera élégamment , à cause d'un excès d'audace commercialement peu rentable. La compilation, d'ailleurs, lui est dédiée.
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En bref : Peut-on danser le twist sans avoir l'air con ? Réponse : Ouizzz! Un hommage mérité à la contre-culture pop des sixties françaises. J'en connais qui vont bouger leur derrière sans pudeur aucune.




 À noter : Le volume 1 est épuisé. Born bad a l'intention de le represser.
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Seul document dispo sur You tube (c'est dire!) :



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Passion Pit - Chunk Of Change Ep (2009)

On ne sera ni les premiers ni les derniers à vous en parler. N’empêche. Déjà largement auréolés par nos confrères de tous horizons, les cinq de Passion Pit n’ont pourtant sorti qu’un Ep. Mais alors qu’est-ce-que ce sera pour l’album à paraître en juin ? Il faut dire que les Américains ont déjà reçu ce six titres en novembre dernier -normal ça vient de chez eux (Boston)- et que la belle histoire qui l’entoure -et dont finalement on se fout- a déjà traversé l’Atlantique. Pour ceux qui auraient séché leur cours du soir de culture pop indé, rappelons à contre cœur que Mickaël Angelakos aurait composé ces six titres pour sa dulcinée à l’occasion de la St Valentin, que l’objet aurait alors traîné sur le campus de la fac pour enfin être remarqué par le label French Kiss (The Dodos). Comme c’est beau…

Toujours est-il que ce Chunk Of Change sans être le moins du monde le sauveur de cette fin de décennie apporte un certain plaisir -coupable ou non-. "I’ve got your number", morceau introductif à l’univers des Passion Pit fait plutôt son effet. D’un synthé très Dan Deacon, voire même Tender Forever, Mickaël -puisque c’est lui qui fait tout selon les bios- s’élève très vite en pop électronica acidulée et aérienne ma foi du plus bel effet. "Smile upon me" ne m’enchante guère par contre. Trop conventionnelle. Et déjà, "Cuddle Fuddle" est plus sympa. Des xylophones, des hand-claps, des sifflets brésiliens, des voix toujours très aigües, pourquoi pas ?

"Leave to tell the tale" par exemple c’est déjàmieux. Une combinaison de synthés bien distincts et une voix sucrée qui surfe sur le tout, sans autre ambition que d’embarquer dans une belle ballade pop. Et on arrive doucement aux deux derniers titres de ce maxi de trente minutes, ceux finalement par lequel tout est arrivé (et pour une fois, originalement placés en derniers), "Better things" annoncé par un disclaimer du type "the best song you ever heard", pas autant que ça mais sympa quand même, et surtout le single "Sleepyhead", bande originale envisageable d’une St Valentin hype, fluo et fun. Des voix à la limite, un refrain de synthés sans limites justement, et une basse lourde comme un kilo de plumes. Déjà classique si on y met du sien.

En bref : Trente minutes de power-synthés et de voix à l’hélium pour un maxi bien fun mais qui n’invente pas grand chose non plus.
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A noter : Passion Pit sera en concert à Paris sur la scène du Nouveau Casino le 2 mars prochain

Le clip de "Sleepyhead" :


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Interview - La Loutre et Big Bisous de Kawaii et Monster K7


Jamais à court d’idées, le duo parisien d’électronica fantaisiste (pas trouvé mieux comme définition) composé de La Loutre et Big Bisous (sic) revient cette année avec un premier album intitulé Stylochord, succession d’ambiances et de collages sonores dont ils ont le secret. Un opus hors des normes auquel quelques guests (Orouni, Mickaël Wookey) apportent une face B chantée. Dodb les a rencontrés pour une petite visite de courtoisie. Suivez le guide.

Kawaii ne serait-il pas atteint du syndrome Peter Pan ? Pourquoi toutes ces références à l’enfance ?

Certainement parce qu’on est toujours un peu enfants ! On apprécie le décalage qu’il peut y avoir entre notre côté enfantin et l’impression plus sombre que peuvent donner certaines musiques ou les collages sonores de certains morceaux. Si on arrive à mettre mal à l’aise les personnes qui écoutent le disque ou viennent nous voir en live, c’est qu’on a plus ou moins vu juste.

Pourquoi enregistrer cette face B? Les collaborations sont-elles importantes pour vous ?

Oui, les collaborations sont très importantes pour nous. On fait très régulièrement des remix pour d’autres artistes (Orouni et Bolik pour les plus récents), on apprécie bien l’idée de rentrer dans la musique des autres et que des personnes dont on apprécie la musique puissent venir ajouter leur touche à la nôtre. Là, l’idée de la face chantée, c’était pour avoir une espèce d’unité et comme nous ne chantons pas vraiment dans Kawaii, ça s’imposait naturellement.

La peluche de la pochette me rappelle fortement Flat Eric de Mr Oizo. Etes-vous amis avec Quentin Dupieux et que pensez-vous de sa musique ?

Ce n’est pas la première fois qu’on nous fait la remarque. C’est marrant parce que cela ne nous est jamais venu à l’esprit. On a fait la gueule quand est sorti l’album et la com de Mademoiselle K avec toutes ces petites peluches parce qu’on n’est pas spécialement fan de ce qu’elle fait. Du coup, la comparaison avec Flat Eric est plus sympa. Le clip de la chanson nous avait beaucoup marqué quand il était sorti. L’esthétique était complètement décalée par rapport à la musique. En revanche, on ne connait pas Quentin Dupieux et assez peu sa musique…
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Y-a-t il une méthode précise pour vos collages sonores, ou cela se fait-il au tout venant, selon l’humeur ?

On a souvent d’abord une idée de thème et on cherche les collages ensuite. On s’en occupe tous les deux et celui qui a l’idée s’y colle. Sinon, certains collages peuvent s’imposer d’eux-mêmes… Nous possédons une peluche Bouriquet qui parle "Si tu as la joie au cœur, tape des oreilles". Du coup, on a tout de suite voulu l’intégrer dans un de nos morceaux et le reste des collages du morceau (des journaux télévisés de nouvelles glauques et/ou révoltantes) s’est imposé de lui-même pour "Les oreilles qui chauffent". De même, nous avons une collection de K7 de contes pour enfants. Dès qu’on l’a trouvée, on a eu l’idée de détourner les textes en les mélangeant pour créer une nouvelle histoire qui ne se termine pas vraiment pour le coup par "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants".

Comment s’est passée la rencontre et la collaboration avec MonsterK7 ?

Bon, là, on est un peu obligés de dire la vérité : nous sommes aussi les fondateurs de MonsterK7. Et oui ! Donc, ça nous paraît logique de sortir nos albums et EP sur notre label. Mais on n’exclut pas pour autant de faire des choses à l’avenir avec d’autres labels dont on aime bien la ligne ou l’esprit. Ca fait partie de la logique MonsterK7, aucun artiste n’est pieds et poings liés avec nous. C’est plus une histoire de rencontres et d’amitié.

Kawaii sur scène, ça donne quoi ?

Ouhla… c’est de mauvaises blagues carambar, quelques plagiats de chorégraphies de tubes de l’été, des blagues de mauvais goûts sur les bébés… On a beaucoup d’instruments sur scène, des jouets, une guitare, électrique, des boîtes à meuh, des coin-coin, un bourriquet en peluche. C’est un peu le bazar.
Notre défi du moment : réussir à créer un set plus accoustique, plus mobile pour certaines dates et faire tenir tout notre matériel de scène dans deux petits sacs à dos pour pouvoir se déplacer plus facilement. Du coup, on a remplacé la guitare électrique par un ukulele, la majorité des claviers par un mini clavier d’enfant assez cheap. On aimerait pouvoir alterner entre set électrique et set acoustique suivant le lieu et l'humeur !
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L’objet disque a-t il encore de l’importance à vos yeux ou êtes-vous prêt à passer au tout numérique ?

Oui, il est très important pour nous ! On sait bien que sortir un 33 tours en 2009, c’est un peu suicidaire, mais on est vraiment très attachés à l’objet, il fait partie de la personnalité de l’artiste, c’est un lien beaucoup plus fort avec l’auditeur qu’un simple mp3 perdu dans une playlist iTunes.


Quelle est la playlist Kawaii du moment ?

On écoute des choses assez variées en fait. Beaucoup d’electro et de folk de manière générale mais on est fermés à rien. En ce moment et c’est assez nouveau, on écoute pas mal de pop un peu joyeuse comme Shugo Tokumaru (qui est certainement le disque qu’on a le plus écouté ces derniers mois) ou les Islandais de Hjaltalin. Niveau folk, on apprécie beaucoup la scène folk parisienne : Orouni, Michael Wookey, Mina Tindle, Maison Neuve, Top Montagne, (Please) Don’t Blame Mexico, MiLK & Fruit Juice, etc. Mais aussi la musique d’Uncle Jelly Fish, qui viennent de l’Ouest de la France (et qui, on l’espère, sortiront bientôt un nouvel album). On apprécie aussi des choses plus rock, comme Marvin ou GaBlé. Et pour la partie electro, là en ce moment, c’est surtout General Elektriks avec son nouveau disque (et ses collaborations hip hop qu’on peut trouver assez facilement sur Internet). Et évidemment, GNG et les anglais de Mother’s Auxillary, qui sont les prochaines sorties MonsterK7… On est très loin de l’electro club, c’est plus une electro fine et intimiste.

Quelque chose à dire en particulier ?

Si tu as la joie au cœur, tape des oreilles !

Les Myspace de Kawaii et Monster K7


Session live au divan du monde :


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Telefon Tel Aviv - Immolate Yourself (2009)

C'est un jour d'hiver, et il y a cette brume blanche qui enveloppe les structures. Puis c'est le trou noir. Et la nuit d'été. Et il y a cette humidité intangiblement pesante. Et elle étouffe les visages. Le téléscope tendu vers le ciel, la nébuleuse se forme, la mise au point se fait lentement, l'oeil est endolori. Un visage de fumée entre des nuages de couleurs. Une silhouette de cheval, en pleine constellation d'Orion. Hélène de Troie pleure Hector. Le son est puissant, mais l'héroïsme est tragique. De toute façon, tous finiront terrassés par les larmes. Déjà le quatrième titre, et j'ai rien vu passer. Là le vaisseau a su s'annoncer, avec des notes de claviers rétrofuturistes. Très vite, la lunette n'est plus, la nébuleuse se rassemble ici, sous mes yeux, sur le champ. Elle est rouge, bleuâtre aussi ; elle est feu. Puis les structures réapparaissent, elles sont urbaines. "Stay Away From Being Maybe." Les tours n'en finissent plus de prendre de la hauteur, et l'hiver les enveloppe à nouveau. Les voix ne sont qu'échos lointains.

Les paradoxes s'enchaînent. Les données m'échappent. C'est Bpitch Control qui a sorti cet album. Le label de la techno minimale et froide a sorti, sous des photographies splendides et désolées, l'album le plus dense et aérien de Telefon Tel Aviv. On dirait un exercice de style, un travail sur le son, mais les formes sont instinctives. Ce son est épais et volatile, le corps en est épris. Les couches de synthés sont autant de nappes de brouillard. Et par temps clair, c'est la lumière qui embrumit les yeux. J'y marche le regard perdu. "You are the worst thing in the world" émerge, ses contours s'effacent dans un clair obscur crépusculaire. Une pop song atemporelle, à la mélancolie éternelle. La tristesse durera toujours. Immolate Yourself, ce sont de grandes chansons qui s'envolent, et s'évaporent derrière les nuages et les fumées chaudes des industries. Les voix souvent en disparaissent complètement. Je n'en ressens alors que le souffle.

Et là-dessus, le temps n'a pas de prise. Encore une fois je n'ai rien vu passer. "Immolate Yourself," la chanson, magnifique, s'achève. Avec elle, Immolate Yourself, l'abum, magnifique, aussi. Le verbe manque, parce qu'on passe à la phrase nominale. Feu Charlie Cooper. Telefon Tel Aviv est un duo électro de la Nouvelle-Orléans, dont l'une des moitiés n'existe plus. Charlie Cooper est décédé il y a un mois, deux jours après la sortie de Immolate Yourself.

En bref : Très beau. Une errance électro pop brumeuse et atemporelle, dont les voix viennent de loin, repartent, et ne reviendront pas.
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Le site, en deuil.
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La vidéo du titre final, Immolate Yourself :

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24 février 2009

Procol Harum - A Salty Dog (1969)

Disque étalon d'une (énième) année majeure des fertiles sixties, le 3ème Procol Harum vient à point nommer enfoncer le clou du psychédélisme anglais, et rappeler si besoin est, l'aura sans pareille de ce groupe fondateur. Après les coups d'essai de Procol Harum (1967) et de Shine On Brightly (1968) contenant leur lot de morceaux aventureux, mais aussi les singles fédérateurs qui vont avec, dont les mega-connus "A Whiter Shade Of Pale", "Conquistador", ou "Quite Rightly So", le groupe du parolier de l'ombre Keith Reid, est définitivement installé parmi les parangons du rock progressif.

Rock progressif, en voila une terminologie qui sonnait comme un gros mot, jusqu'à ce que Radiohead s'en trouve affublé (on se demande pourquoi !) à la faveur de quelques expérimentations à l'orée des 00's. Mais, et on est bien d'accord, ce qui sonnait comme une grosse verrue éclatée chez les affreux bavards de Yes ou Genesis, était infiniment plus respectable et musical chez leurs compatriotes de Procol Harum, qui eux au moins, savaient allier leurs obsessions symphoniques à un art concis.
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"Salty Dog" signifie loup de mer en argot, d'où le visuel de pochette, qui détourne habilement une publicité sur le tabac. Cet album marque une étape : il est déjà le dernier du line-up d'origine. Gary Brooker est toujours ce chanteur puissant, capable de balancer des trésors d'émotion dans le morceau d'ouverture qui donne son titre à l'album, assurément l'un des plus beaux de l'histoire de la pop. Ou bien homme à chanter un blues aviné ("Juicy John Pink") tel que Jim Morrison aimerait les interpréter dans L.A Woman, quand ce n'est pas la ballade crépusculaire qu'est "Too Much Between Us", interpétée avec une infinie douceur.

Mais sur A Salty Dog, Brooker délaisse un peu le micro ; il le donne au formidable Robin Trower dont l'inventivité guitaristique n'est plus à prouver, preuve en est ce solo d'anthologie qu'il prend sur le furieux "The Devil Came From Texas". C'est donc lui qui chante en lead le désabusé "Crucifiction Lane".

Matthew Fischer, l'organiste n'est pas en reste, qui s'approprie la tropicale "Boredom", "Wreck Of The  Hesperus", l'autre grand moment lyrique du disque, elle aussi divinement arrangée à grand renfort de cordes. Et "Pilgrims Progress" qui lui donne aussi l'occasion de s'épancher vocalement, tout en distillant ses merveilleusese notes d'Hammond B3, dont la richesse ne se retrouve guère à l'époque en Angleterre que chez des orchestres tels Vanilla Fudge ou Traffic, ou bien chez les cousins canadiens de The Band.
Jamais grandiloquent ni précieux, Procol Harum sait au contraire convier à de grands moments d'électricité, j'ai nommé l'étourdissant "The Milk Of Human Kindness" asséné au pas de charge par Trower et aussi ce fulgurant batteur qu'est B.J Wilson ; les musiciens se renvoyant la balle dans un beau numéro de duettistes sur "The Devil...."
Plus besoin de citations de Bach et d'Albinioni, Procol Harum accomplit là son work of art, comme ils disent.

En bref : l'un des plus grands disques pop symphonique de son temps. Cohérence et finesse  d'exécution fournissent les traits de cette pierre angulaire de la grande période britannique.




le site et le Myspace

"Pilgrims Progress"



une version live "solo" de Gary Brooker de "A Salty Dog"

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23 février 2009

Morrissey - Years Of Refusal (2009)

Tout un poème la sortie du 9ème opus du Moz. Car mine de rien, celui-ci était annoncé comme devant paraître peu après le best-of de 2008. Mais une fois de plus, les démêlés de notre dandy avec un label étaientt passés par là.
Du reste, Morrissey et les labels, c'est tout un poème, et ça n'est pas le moindre des gimmicks attachants et rigolos dans lesquels se complait le bonhomme. En effet, après le faux revival RCA de Southpaw Grammar (1995), l'hilarant clin d'oeil au néoclassicisme de Deutsches Grammophon, pour Ringleaders Of The Tormentors (2006) et sa pochette clin d'oeil à André Rieu qui voyait l'anglais renouer avec une inspiration quelque peu laissée en berne depuis le splendide Vauhall And I (1994), voici l'étiquette Polydor.


 Les pochettes sont aussi de plus en plus tordantes et euh.... énigmatiques depuis le mafioso mitraillette au poing de You Are The Quarry (2004) ; là c'est un bébé, appartenant semble-t-il à l'ancien manager de l'artiste. Serait-ce qu'après avoir trouvé l'âme soeur sur l'album précédent, le dégingandé engliche aspirerait à la paternité ? La réalité semble toute autre, et comme souvent avec Morrissey, lorsque l'humour, le second degré font défaut à ses disques, c'est leur marque de fabrique qui en souffre, tant il est vrai que le Moz n'a pas son pareil pour rire de ses semblables comme à ses dépens. Et même si ces chansons remontent à il y a presque 2 saisons, soit le temps du bonheur romain, elles semblent empreintes d'une certaine amertume, et sous leurs dehors goguenards laissent poindre la fêlure ;  n'en déplaise à la morgue affichée de"All You Need Is Me". Plus grave, Morrissey n'en finit pas de faire confiance au groupe d'affreux bûcherons qui l'accompagne depuis plus d'une décennie. Ici, ça bastonne, ça fait vriller les guitares, le grand Steven n'a jamais aussi bien chanté, forçant même les aigus les plus outrés (le refrain de "Something Is Squeezing My Skull") , mais bien souvent, cela sonne vain, comme sur l'effroyable final de "Mama Lay Softly On The Riverbed".

 Alors, il y a des couplets qui font mouche, la délicate "I'm Throwing My Arms Around Paris", le final "Sorry Doesn't Help", "I'm Ok By Myself", mais dans l'ensemble tous ces enchaînements bourrins, ces arrangements rustres qui renverraient Your Arsenal (1992) dans les cordes de l'oeuvre ciselée, font bâiller. Un album long à voir le jour pour des problèmes contractuels, mais à l'inspiration hélas inversement proportionnelle à la durée d'exécution et d 'élaboration.

En bref : Morrissey délaisse à nouveau le nectar millésimé au profit du gros rouge qui tache. On est en droit d'apprécier cet enrobage, d'autant que le ramage du chanteur est intact. Tout comme on peut se montrer passablement déçu par la qualité des chansons de cette 9ème livraison. 




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The Detroit Experiment - Think Twice / Henrik Schwarz Remixes (2009)

“Think Twice” est le genre de morceau qui n’est plus à une vie près. Paru en 1974 sur l’album Stepping Into Tomorrow de Donald Byrd, l’original est une belle pièce de jazz-funk vocal, un rien désuète, bien représentative de la collaboration du trompettiste avec les frères Mizell, à l'époque où il tentait une fusion entre le hard-bop, le R&B et le disco. Quinze ans plus tard, le titre est samplé par tout ce que la scène hip-hop du moment compte de plus jazzy : Main Source, De La Soul, A Tribe Called Quest... En 1995, DJ Krush l’utilise sur “Big City Lover”, avant que J Dilla ne se propose de le lifter, avec son talent habituel.

C’est en 2002 qu’intervient Aaron Luis Levinson. Le producteur a lancé une série de disques visant à connecter anciennes et nouvelles scènes des capitales musicales américaines. Le premier volume, The Philadelphia Experiment, a été confié à King Britt. Pour Detroit, allez savoir pourquoi, c’est Carl Craig qui a été choisi. La fine fleur des jazzmen de la Motor City est donc conviée en studio pour enregistrer un mélange de reprises et de créations, sous la direction de Craig, qui s’enferme ensuite quatre mois durant pour traiter le son à sa manière. Le résultat est fantastique, et parmi les meilleurs tracks figure évidemment “Think Twice”, transformé en bombe house pour l’occasion. Très libre, l’adaptation propose d’autres lignes mélodiques, efface les voix et exploite la luxuriance des jeux croisés du trompettiste Marcus Belgrave et du saxophoniste Allan Barnes, membre historique du backing-band de Byrd pendant les seventies.

C’est ce classique, l’un des plus hauts faits d’armes de Carl Craig, que Juno Records a demandé à Henrik Schwarz de remixer, dans le cadre s’une série de maxis célébrant les 10 ans du label. Sur un beat tech-house, le Berlinois isole une boucle de piano et laisse planer le suspense assez longuement avant que la seule trompette ne place son solo, bientôt soutenue par des percus latines façon batucada, puis par des handclaps retentissants. A la fois rugueux et soulful, le morceau donne immédiatement envie de remuer son derrière sans pudeur aucune. Je continue à préférer la version de Craig, également présente sur la galette, mais celle-ci est très différente et tout autant indispensable. Le “Live Edit”, dépouillé et répétitif, vaut également le détour. Si vous avez un maxi house à acheter en ce début d’année, celui-ci est vivement recommandé.

A noter : Une version CD est également sortie avec d’autres remixes (moyens) par Confetti Bomb et Mark E. Et pour info, “Think Twice” a aussi été samplée ou reprise par Jazzy Jeff, Erykah Badu, Armand Van Helden, Lisa Lisa & Cult Jam, Encore, Lone Catalyst et Peanut Butter Wolf.

En bref : Quand l’un des meilleurs producteurs berlinois remixe une reprise de Donald Byrd par Carl Craig, on obtient forcément un sommet de techno jazzy. Déjà un sérieux prétendant au titre de track électronique de l’année.



La version de Carl Craig :
The Detroit Experiment - Think Twice.mp3

Le Myspace d’Henrik Schwarz
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Titus Andronicus - The Airing Of Grievances (2009)

"Don’t tread on me" peut-on apercevoir en fond sur la pochette de ce Airing of grievances. Et la célèbre maxime popularisée par Benjamin Franklin pour symboliser la résistance pacifique mais aussi la capacité à être fatal en cas d'attaque ne s’est jamais aussi bien accordée à un disque. Sorti l’année dernière aux USA mais de retour en force cette année en Europe sous l’aile XL Recordings, ce brûlot punk folk -si ça existe- fait du bien là où ça fait mal. Le jeune Patrick Stickles y emmène quatre camarades de jeu tout droit venus de Glen Rock, New Jersey, et dans une frénésie rock débraillée pousse un cri salutaire sur fond d’explosion électrique.

Violent, irrévérencieux, bruitiste, Titus Andronicus est un peu tout ça à la fois. Avec en toile de fond un univers empruntant tout autant à Shakespeare qu’à Seinfeild en passant par Camus, Patrick construit neuf branlées autobiographiques écrites à la fac et au lycée, et surtout, chante à tout moment comme un Conor Oberst énervé. C’est la ressemblance vocale la plus flagrante du disque, à part que lorsque Mr Bright Eyes se contente -et c’est déjà bien- de pousser la gueulante en apothéose de morceau, Patrick fracasse son micro dès la deuxième seconde, et à chaque fois. Un chant braillard et sauvage qui pue la rage pop et le rock de bar transcendé par les mélodies.

Et pourtant ces morceaux qui n’hésitent pas à démarrer oscillent bien souvent autour des cinq minutes. "Arms against astrophy" est en ce sens excellente, avec sa monté euphorisante à la Arcade Fire (sisi, les points communs sont nombreux malgré l’éloignement des genres) et ses soli de guitares saturées et énervées. "No future" quant à lui chasse en terres shoegaze, plus calme. C’est le seul break d’un disque qui emprunte autant aux Replacements qu’à Jay Retard, aux Pogues qu’à Galaxie 500. Pitchfork, en notant Airing of grievances 8,5 sur l’échelle de Richter a parlé de retour aux fondamentaux et ne s’est pas trompé tant que ça. Le live doit être dantesque.

En bref : Punk rock suant et paillard, moderne et ancien, fracassé et euphorisant. Une sacrée belle réussite.
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A noter : Titus Andronicus sera sur la scène de la Maroquinerie le 11 mars prochain

"Titus Andronicus" en live (bonne qualité sonore):



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22 février 2009

Génériq Festival - 12 au 22 février 2009

Je vous propose ici un coup d'oeil, forcément incomplet, sur le jeune festival Génériq, dont les tumultes ont agité le Grand Est ces dix derniers jours. Fruit de la collaboration entre la Vapeur de Dijon, le Cylindre de Besançon (Larnod), la Poudrière de Belfort, le Noumatrouff de Mulhouse et les Eurockéennes, Génériq est bien plus qu'une version hivernale (comme le propose la Route du Rock de Saint-Malo) du grand festival belfortain. Débarassé des impératifs de rentabilité (le festival offre pléthore de concerts gratuits ou peu onéreux) et d'entertainment estival de son cousin, le festival Génériq apparaît comme une expérience artistique pure et pointue, définie par une programmation absolument pertinente, motivée par la volonté de découverte et la recherche de l'inédit, de l'inouï, voire de l'incongru. Pendant dix jours donc, les artistes qui se partagent la vertigineuse affiche voyagent le long de l'axe Dijon-Mulhouse, et sont ainsi visibles par le plus grand nombre, dans des salles de concert, bars, bibliothèques, bureaux, théâtres, ou appartements.

Pour ma part, j'ai dû renoncer à me déplacer de ville en ville, comme je l'avais fait l'an passé. Pas grave, il y a tant de manières de vivre le festival ; chacune est appréciable. Retour en terre-mère belfortaine donc, plus fort que tout étant l'appel de The Walkmen, tête d'affiche étrangement ignorée du public, qui a la malchance de jouer, ce vendredi 13 février, entre des formations au son crade : Scott H.Biram, guitariste country-blues dont la voix sent la clope, le whisky, la poussière, et... l'import direct de South By Southwest, et The Bronx, groupe post-hardcore qui achève d'électriser le public de cette première soirée. The Walkmen ont certes à leur tête un chanteur fier et pédant, à la voix parfois un peu trop geignarde, mais ne crachons pas : le concert reste tout à fait bon, les titres choisis pour le set fonctionnent très bien (l'excellent "On The Water" en premier).

Les autres noms attendus confirment tout le bien que l'on pense d'eux. Samedi 14 février, l'électro - folk - hip-hop - lo-fi de Gablé amuse la galerie (enfin, la Poudrière de Belfort), et révèle le groupe idéal des temps de crise : cheap et absurde. Ensuite, Dan Boeckner (de Wolf Parade) et son épouse (au goût vestimentaire toujours aussi douteux) jouent les titres du nouvel album de Handsome Furs, qui s'annonce un peu plus intense que le bon mais anecdotique Plague Park. Elle est au machines, et il est à la guitare, et, en dehors de toute mode, ils dénotent une certaine attitude rock'n'roll, tendue et sexy. Yuksek, à qui 2009 appartient déjà, apporte une mauvaise nouvelle, cachée sous un live efficace et des lights shows de grands moyens : il ne sortira pas l'électro française de l'axe grand spectacle et basses compressées Daft Punk – Vitalic. Quant à Elysian Fields, le couple exerce toujours autant de magnétisme sensuel sur leur public.

Sinon, Génériq met un point d'honneur à jouer local. On aura vu le strasbourgeois Lauter interpréter seul son folk électrique et sinueux, sans aucun membre du collectif Herzfeld dont il fait partie (et qu'il n'oublie pas de mentionner). Ce changement de formation est à l'image de ses chansons passionnantes, aux contours changeants et imprévisibles. Peu après, The Feeling Of Love, de Metz, ont encore prouvé à quel point leur punk bruitiste, hypnotique, ténébreux et radical est impressionnant. L'héroïsme douteux et maladroit (inspiré par Arcade Fire probablement) des rémois de The Bewitched Hands On The Top Of Our Heads déroute au premier abord, mais ces chansons aux mélodies twee and love, clamées avec tant d'amour et de passion, comme l'aurait fait la troupe d'I'm From Barcelona, se révèlent tout à fait enthousiasmantes.

Dans la salle, on croise des spectateurs venus de tout le nord-est, et même d'Allemagne, et de Suisse. Il y a les programmateurs de l'Autre Canal de Nancy, ou de la Cartonnerie de Reims. Le festival invite au déplacement, au mouvement, à une pratique dynamique de la culture. Ne possédant pas le glamour que le nom d'une grande métropole ajoute sur une carte, le Grand Est souffre d'une mauvaise réputation injustifiée. En proposant une affiche aussi pointue qu'elle est éclatée, Génériq achève de prouver que le mouvement est une (plus) belle façon de vivre la culture, parce qu'il crée une dynamique, entre ces électrons libres détachés de tout épicentres de gravité urbains. Génériq est un des meilleurs exemples de ce que "l'événementiel" en France devrait toujours être : la mise en lumière, artistiquement exigeante, d'une pratique culturelle déjà réelle.

Le site du festival.

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20 février 2009

M. Ward - Hold Time (2009)

Toute nouvelle sortie de M. Ward est pour moi un évènement. Aussi, me suis-je retrouvé il y a quelques mois à chroniquer ici l'album Volume one de She and Him, duo entre le chanteur sus-mentionné et la jeune actrice à la gueule d'ange et à la voix cristalline Zooey Deschanel. Aujourd'hui, on retrouve Matthew mais cette fois-ci en solo, pour un nouveau projet attendu impatiemment depuis son précédent opus, Post-War, en 2006.


Autant le dire d'emblée, le défi à relever était de taille pour le natif de Portland. Après trois disques sublimes de folk songs racées - The transfiguration of Vincent tenant pour moi le haut du pavé - un nouveau chef-d'oeuvre était espéré. Manque de bol, Hold time ne répond pas à ces gourmandes attentes. S'il ne commet aucun crime de lèse-majesté et délivre quelques titres de blues-folk totalement envoûtants, il n'égale pas ses prédécesseurs et ne porte pas, pour moi, la marque d'un véritable et profond bel album.


Il est vrai, je ne suis pas un grand amateur des “featurings” et autres collaborations. Du reste, si elles demeurent ponctuelles peuvent-elles être appréciables. En trop grand nombre, j'aurai parfois tendance à croire qu'elles peuvent diluer un album, effacer légèrement la griffe et la présence d'un auteur, nuire à l'installation d'un climat, d'une ambiance. C'est mon avis concernant Hold time où, sous la houlette du producteur et multi-instrumentiste Mike Mogis (Saddle Creek), se succèdent au micro la chanteuse de folk-country Lucinda Williams, Tom Hagerman (DeVotchKa), Rachel Blumberg (The Decemberists), Jason Lytle (de feu Grandaddy) et Zooey Deschanel. Un bien beau casting qui, en dépit de sa qualité intrinsèque, dessert à mon goût largement le disque par son omniprésence.


L'inspiration blues des années 50-60 à la Roy Orbison, déclarée et défendue, est plutôt classieuse comme l'est par ailleurs la reprise de Buddy Holly “Rave on”, cinquième titre de l'album. Cependant, là aussi, cette référence trop franche à une noble tradition musicale américaine semble nous éloigner des disques chauds et intimes, éminemment personnels, composés par Ward dans le passé. L'écriture est là, la voix suave du chanteur communique toujours un plaisir inouï, mais la sauce ne prend pas réellement.


Ma sévérité n'a d'égal que l'étendue du talent de M. Ward. Si elle est vive, elle doit aussi être nuancée. En effet, Hold time n'est pas un mauvais album, loin de là, et certainement parviendra-t-il à populariser encore davantage son talentueux géniteur. Quelques titres sortent du lot et renouent avec les ballades vaporeuses et à fleur de peau de The transfiguration of Vincent (2003), Transistor radio (2005) ou Post-war (2006). La délicate “Stars of leo” avec son embardée progressive de guitare acoustique et de batterie en est un parfait exemple. Son enchaînement avec la christique “Fisher of men”, plus entraînante avec ses riffs de guitare électrique et sa ligne rythmique country, est tout simplement délicieux.


En dépit des quelques critiques (humbles et amicales) que l'on peut lui adresser, M. Ward réussit néanmoins un de ses paris avec ce disque. Produire une musique intemporelle et inclassable, littéralement suspendu dans le temps. “If only I could hold the time” sussurre-t-il de sa voix feutrée sur le titre éponyme de l'album. Oui, Matthew, tu peux, sois-en sûr...


En bref : M. Ward reste M. Ward. A savoir, un incontournable de la chanson américaine. Pour les novices, Hold time vous offrira une voie d'entrée capitonnée vers son oeuvre. Pour les familiers du personnage, en dépit d'un léger sentiment de déception, vous n'hésiterez certainement pas à écouter et réécouter ce disque. Simplement parce qu'il s'agit du nouvel M. Ward... une raison largement suffisante.






A noter : Comme nous l'avions déjà annoncé, M. Ward sera en concert le 26 février prochain au Café de la danse de Paris (Plus d'info).


Au passage, on peut signaler que le chanteur a récemment déclaré qu'un Volume two, fruit d'une nouvelle collaboration avec Zooey Deschanel, était en préparation pour 2009.


Le site web et le myspace de M. Ward


A lire aussi : She and him - Volume one (2008)


Starsofleo.mp3

Raveon.mp3 (Reprise de Buddy Holly)


Le clip de “Hold time” :




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19 février 2009

Patti Smith - Dream of Life (2007)

On la surnomme la « Marraine du punk ». Grande prêtresse beat associant sa poésie mystique à la rudesse des sonorités garage et l'incandescence d'un rock annonciateur du punk, Patti Smith a indéniablement marqué l'histoire de la musique contemporaine et fait le pont entre deux générations, celle issue des années 60 et du mouvement hippie, et celle, beaucoup plus désenchantée, du « no future » de la fin des années 70.


Personnalité multiple et complexe, chanteuse, poète, photographe, peintre, mère attentive ou militante politique acharnée, Patti Smith a cultivé tout au long de sa vie un sens aigü de la liberté et une envie irrépréssible de se faire passeuse de messages, shaman éclairant les consciences. Le très beau portrait documentaire de l'Américain Steven Sebring, à l'origine photographe de mode et de publicité, nous permet de redécouvrir cette femme unique dans un cadre inédit, intime et personnel. Pour ce faire, le réalisateur a suivi la chanteuse pendant 11 ans avant d'accoucher de ce film aux qualités esthétiques évidentes.


Dream of life est le titre du dernier album de Patti Smith composé par son mari Fred “Sonic” Smith, ex-guitariste du MC5, brutalement décédé en 1994. Le long-métrage s'ouvre sur des images de bonheur familial, un bonheur justement entaché de ce deuil, prémisse à un récit placé sous le signe de la mémoire et de la nostalgie. Steven Sebring plonge dans les souvenirs de la chanteuse qui, à cette occasion, se fait notre aimable guide dans ce voyage musical et poétique. La caméra du réalisateur est observatrice, délicate, impressionniste. Elle capte sans abîmer. Les recoins du salon de Patti, la rugosité du décor urbain de Detroit, le manche vernis d'une Gibson comme la vibration d'une pupille.


Au gré des archives et des lectures de textes, on prend un plaisir certain à retrouver les grands hérauts de la beat generation et leurs illustres inspirateurs. Allen Ginsberg, William Burroughs, Gregory Corso, Arthur Rimbaud, William Blake, Thomas Stearns Eliot ou encore Walt Whitman, tous magnifiés par le commentaire de Patti Smith et la mise en images de Steven Sebring. On renoue également avec certains hauts lieux de la vie musicale new-yorkaise comme le CBGB (Country, Bluegrass and Blues and other music for uplifting gormandizers), ouvert en 1973 par Hilly Kristal et devenu très vite la rampe de lancement du punk rock américain.


Dans une période plus récente, c'est l'activisme politique de Patti Smith qui est mis en valeur. Ainsi, la voit-on dresser un réquisitoire furieux contre George W. Bush et sa guerre scélérate en Irak, thème de sa chanson “Radio Baghdad” sortie en 2004. Tantôt révoltée, tantôt attentionnée, tantôt anar furibarde, tantôt mère de famille aimante, la chanteuse dévoile ses multiples facettes dans ce documentaire qui révèle toute l'essence d'une artiste. A savoir, un mélange de contradictions et de passions, terreau fertile de la création et d'un parcours tout simplement extraordinaire.


En bref : Un portrait documentaire éblouissant de la “Marraine du punk” Patti Smith, intime et enragé. Un véritable modèle du genre.




A noter : Patti Smith - Dream of life sera rediffusé sur Arte le 29 avril à 0h10 et 3h00, ainsi que le 7 mai à 3h00.


Le site web de Patti Smith


Lien torrent pour récupérer le documentaire


A lire aussi : rubrique DVD/Films


La bande-annonce du film :


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Concours - Stuck In The Sound


Ca ne vous a certainement pas échappé, les quatre rockeurs parisiens de Stuck In The Sound sont de retour cette année avec un nouvel album intitulé Shoegazing Kids produit pas Nick Sansano (Sonic Youth, Public Enemy, Noir Désir…), et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne sont pas là pour rigoler. A défaut de chronique (pour le moment), je peux vous dire que les premières écoutes m’ont parues bien plus pêchues et surtout bien plus ambitieuses que celles consacrées au premier album, constat qui semble se vérifier dans la presse spécialisée et chez nos confrères bloggeurs.

A cette occasion, Dodb souhaite vous faire gagner 5 exemplaires de l’album Shoegazing Kids. Pour cela il suffit de répondre à cette question : Comment s’appelait le premier album des Stuck In The Sound sorti en 2007 ? et d'envoyer vos réponses avec vos coordonnées complètes (adresse postale) à contact@desoreillesdansbabylone.com avec "Concours Stuck In The Sound" dans l'intitulé du message, et ce avant le 20 mars prochain.

Le site officiel et le Myspace des Stuck In The Sound

En attendant, le clip de "Ouais", premier single du disque :

STUCK IN THE SOUND – OUAIS (CLIP OFFICIEL)
par Discograph

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18 février 2009

Interview - Alexandre Delano de Kütu Folk Records


Le folk français n’a pas dit son dernier mot, bien au contraire. Si vous avez traîné vos guêtres ces dernières années du côté de Clermont Ferrand, et que vous vous êtes déjà arrêtés là-bas devant une bande de chevelus mélomanes, vous connaissez peut-être Kütu Folk. Association de loi 1901 créée en 2006 dont les objectifs sont la promotion des artistes folk clermontois, l’organisation de concerts originaux, la production phonographique et le développement d’une identité commune, Kütu a connu depuis une rapide expansion. En 2007 et 2008, The Delano Orchestra, Pastry Case et St Augustine sortent des disques remarqués, et participent ainsi au Printemps de Bourges, ou encore au festival Europavox. Aidée par la Coopérative de Mai, l’association devient aujourd’hui label indépendant et compte taper un grand coup en sortant quasi simultanément quatre albums d’artistes du collectif dans un packaging unique et reconnaissable. Dodb a voulu en savoir plus en partant à la rencontre d’ Alexandre Delano et en lui posant quelques questions.

Bonjour, comment fonctionne un label associatif ? Qu’est-ce qui le fait vivre ?

Avec beaucoup d’envie, de volonté et surtout avec l’aide et le soutien de personnes qui croient en nous…

Ca fait plaisir qu’en période de crise des structures indépendantes continuent d’éclore, quel est votre secret ?

L’inconscience. On dit qu’actuellement, on a plus de chance de gagner au loto que de monter un label pérenne.

Comment se fait-il qu’une telle scène folk ait émergée à Clermont ? La qualité de l’air ? Les verts pâturages ?

Cela vient de différents facteurs : des rencontres, des structures, des concerts pour nous réunir… Les paysages influencent, c’est certain, mais nous n’avons pas le monopole des montagnes et des grands espaces. Tout le monde est libre de voyager, découvrir… Leopold Skin a ainsi passé une année au Canada et il nous revient aujourd’hui avec plein de nouvelles chansons.


Vous parlez de concerts originaux. Qu’ont-ils de si particuliers ?

La volonté de faire plus qu’un concert. Parfois il y a une expo, parfois ce sont les décors de scène qui sont particuliers…

Quelles sont les valeurs (musicales mais pas seulement) que vous souhaitez défendre à travers ce label ?

La sincérité des chansons et des artistes. La totale liberté de ceux-ci dans leur création (artwork des pochettes et musique). Une volonté de rapprochement avec le public.

Il semblerait que la Coopérative de Mai vous a bien aidé. Quels conseils donneriez-vous aux autres structures du même type souhaitant aider leurs groupes locaux ?

Il est difficile de donner des conseils sur ce terrain là. Je pense qu’une salle de concert peut avoir une vocation plus large que celle de la pure programmation de concerts. Ce que la Coopérative de Mai et La Ville de Clermont-Ferrand ont très bien saisi.

L’objet disque semble encore avoir de l’importance pour vous. Comment comptez-vous jouer là-dessus ?

Nous voulons proposer des disques particuliers, des pochettes cartonnées cousues, dessinées par l’artiste. Les disques sont un des points de contact les plus importants entre un artiste et son public. Il est triste de voir à quel point l’industrie du disque a décidé du format que devait prendre cet objet. Nous essayons de redonner la main aux artistes.

Que pensez-vous de l’émergence des blogs dits musicaux ?

Tous les moyens de découvrir de nouveaux bons groupes me passionnent forcément. Il se trouve que les blogs musicaux deviennent de plus en plus d’incontournables dénicheurs de talents.

Quels autres labels (français ou étrangers) vous ont le plus inspirés ?

Le travail de Talitres, Constellation ou Anticon (la liste pourrait être bien plus longue…) est remarquable. Nous essayons de nous différencier tout en prenant exemple sur ces belles réussites.


Retrouver toute l’équipe de Kütu Folk sur leur Myspace

Téléchargement gratuit et légal (clic droit / enregistrer sous):

A noter : St Augustine, Leopold Skin, The Delano Orchestra et Pastry Case seront sur la scène du nouveau casino le 8 avril prochain.

Les albums de St Augustine et Leopold Skin sortiront le 30 mars prochain, ceux de The Delano Orchestra et Pastry Case le 6 avril prochain.

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17 février 2009

Pigeon Funk - The Largest Bird In The History Of The Planet... Ever ! (2008)

Avec une pochette aussi génialement comique, moche comme notre époque, et un titre parmi les plus absurdes que je connaisse, on se doute que ce disque n’a rien de mainstream. Et, de fait, c’est à un public averti que se destine The Largest Bird In The History Of The Planet... Ever! Plus précisément aux amateurs de sons concassés, de micro-house et de funk bleepée. Au fans de Mr Oizo, d’Aphex Twin ou d’Akufen, prêts à souffrir un peu pour jouir beaucoup. C’est justement sur le label du Québecquois Akufen, le bien nommé Musique Risquée, qu’est paru ce brûlot, fin 2008, dans une indifférence quasi-générale.

Vissez bien votre casquette, car ce périple sur le dos d’un bien étrange volatile n’est pas sans remous ni perturbations. “Mess Call” fait plus qu’annoncer la couleur, elle est comme un Cerbère gardant l’entrée de ce musée du bidouillage trippé. On pourrait dire qu’il s’agit d’un morceau de jazz-funk, mais où les sons parasites et autres modulations l’emportent sur la fluidité et le groove. Une fois passé le molosse, “The Blues Bus” confirme la tonalité jazz de l’album. Avec ses cuivres déchaînés, c’est l’une des plus belles tentatives de modernisation du son afro-space de Pharaoh Sanders et Sun Ra qu’il m’ait été donné d’entendre.

Les Pigeon Funk possèdent une science de la musique électro-acoustique qui leur permet de tout oser, mêlant accordéon et tuba à une wobble bass vrombissante ou incrustant des cris de pirates avinés et une guimbarde sur les guitares légères de “Blues For Raymond”. La profusion des instruments, des micro-samples et des effets, d’abord perturbante, devient le principal atout d’un disque qui traverse des genres aussi éloignés que l’électro-pop (“Not Gonna”), la booty music (“Tufa”), le tango (“Alma Hueco”, moins réussi), et même le folklore klezmer sur un “Pom Pom Yom Pom Pom” qui relève de la psychiatrie. Tout cela étant dominé par un funk lourd absolument cradingue et un penchant pour la digression et les fausses pistes (le simili-lounge du début de “The Blues Bus”).

Sutekh (Seth Horvitz) et Joshua Kit Clayton, qui ont laissé le troisième larron Safety Scissors à ses découpages, s’illustrent habituellement dans un registre minimal groovy plus conventionnel, mais ce projet parallèle commun permet de mesurer combien ces parrains de la scène techno de San Francisco sont de merveilleux faiseurs. Ce deuxième album présente une vision du funk électronique certes pas très accessible, mais drôle et foncièrement innovante.

En bref : Ce pigeon s'apparente à un ovni tant sa mixture d’électro, funk et musiques folkloriques s’avère unique et avant-gardiste.



Pigeon Funk - The Blues Bus.mp3
Pigeon Funk - Pom Pom Yom Pom Pom.mp3

Le Myspace de Pigeon Funk
Le site et le Myspace du label Musique Risquée
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Fredo Viola - The Turn (2009)

Voilà un buzz qui n’a pas volé son succès. A moins de vous être récemment fait enlevés par les Farcs, vous avez certainement du tomber sur le clip de "The sad song" au cours d’une ballade champêtre sur Youtube. C’est normal, et Fredo Viola, l’italo américain né à Londres en est l’auteur. Il y en aurait des histoires à raconter sur cet artiste complet pourtant à l’écart des circuits traditionnels. Ancien soprano, violoniste, pianiste, cinéaste, passionné de compositeurs classiques, encore plus s’ils sont russes et sombres, Fredo selon ses propres mots est plus un homme d’idées que de techniques. Enfin lorsqu’il monte son fameux clip Do it yourself, la technique du collage harmonique ne semble pas lui manquer pour autant. Chanson emblématique, qui a donné son nom à son premier Ep, "The sad song" est il est vrai imprégnée d’une dimension quasi religieuse, presque trop lourde pour un seul homme. Et quand quelques temps plus tard sort l’album complet, et que tous les titres sont du même acabit, on ne peut que s’incliner devant tant de grâce.

"The turn" qui donne son nom à l’album et qui ouvre le bal est déjà magistrale. Harmonies vocales insensées, fingerclap tout en douceur, machine qui s’emballe… si le reste du disque est au niveau ça va faire mal. Et c’est à peu près le cas parce que des idées Fredo en a véritablement à la pelle. Dès "Friendship is" le désormais new-yorkais nous démontre qu’il possède également des cordes d’électronica à son arc, et que ce n’est pas pour rien qu’il a été contacté par Massive Attack. Puis "Red states" vient témoigner sur l’art de l’arrangement du Monsieur. Comme Jim Noir, Fredo fait tout tout seul, et empile les couches comme d’autres joueraient au caps, avec une évidence et une virtuosité qui donnent le tournis. Simplement, Fredo n’est pas un songwritter au sens premier du terme. Des textes il n’en a pas vraiment, l’artiste préférant s’inventer un charabia incompréhensible comme REM le faisait à ses débuts. Qu’importe.

Riche en contrepoints harmoniques (Fredo est fan de Bach), l’album donne la plupart du temps des frissons dans le dos. Comme ce "Robinson Crusoe" à la luxuriante symphonie, monumentale et aérienne. Les Beach Boys à cinq n’auraient pas fait mieux dans le registre chorale de garçons. Et si Fredo avoue leur ressembler, tout comme à Sigur Ros par moment, c’est pourtant sans s’en être imprégné plus que ça, ayant privilégiée une éducation musicale plus classique. A noter que le Cd sortira accompagné d’un Dvd reprenant de nombreux clips réalisés par Fredo lui-même, dans un emballage du plus bel effet confectionné par l’artiste folk médiéval Richard Colman, proposant ainsi au moins deux pistes à la sauvegarde du format physique. Assurément l’une des grandes révélations de l’année.

En bref : Tout seul et presque à capella, un italo américano anglais fait mieux que Fleet Foxes dans le registre folk / pop / gospel en lui ajoutant une touche d’électronica, aménageant ainsi une cathédrale sonore vraiment impressionnante.
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Le site officiel et le Myspace

A lire aussi : Fleet Foxes - S/t (2008)

"The Turn" et "The sad song" en mode Do it yourself :



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16 février 2009

The Sw!ms - Ride Of The Blueberry Winter (2006)

Là encore allez savoir pourquoi j’ai ressorti ce disque du carton. Ni même comment il s’est retrouvé dedans. Pas une seule information en français sur ce groupe sur la toile, inconnu de Discogs, et généralement confondu avec The Swims, duo basse / batterie de Sacramento édité par Distille et par ailleurs assez bon. Pourtant, armé de patience et d’un bon gros Harrap’s, vous observerez que ce Ride Of The Blueberry Winter a été remarqué par quelques petits blogs américains, et même positionné dans certains classements 2006, forcément obscurs, mais bon. Comparé parfois même au Bee Thousand des Guided By Voices (n’abusons pas non plus), cet album est en tout cas exemplaire dans le genre Elephant 6, à savoir (et vous devez commencer à le savoir) la pop psychédélique d’inspiration sixties matinée de rock indé.

Originaires de Pennsylvanie (Scranton plus exactement), les Sw!ms sont Brian Langan, leader joufflu et bien barré, Claire Connelly, batteuse partie depuis et chanteuse sur "Yub : yub", Matt Walsh à la basse et Philip Rice au tout venant (comprendre n’importe quel instrument ou non qu’il a sous la main). Repérés par le label local Prison Jazz (dont on attend toujours des nouvelles), les Sw!ms donnent dans le fun sérieux, si vous voyez ce que je veux dire. Un peu comme les Apples In Stereo, tout semble coloré et catchy, mais rien n’est laissé au hasard, ou au facile. L’album comprend d’ailleurs seize titres et aucun interlude (chose rare), et chaque titre se différencie par une particularité (chose encore plus rare).
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D’humeur excessivement joyeuse, le disque peut compter sur de très nombreux moments remarquables. "Upstate milkmaid" par exemple, morceau aux distorsions plus rocks, avec solo de guitare Revolver style, placé en voiture balai sur le disque. A l’opposé et donc en ouverture, "C’M’ Off it", tout en Farsifa, voix de schtroumpf et beat saccadé, façon The Monkeys, groupe sixties mythique par ailleurs souvent invoqué dans cet album, et trop oublié par la jeune génération au profit des Beach Boys. Au milieu, "Sara jean" est géniale. Son orgue vous restera dans la tête pour la journée. Tout comme "We need… lava" et ses paroles étranges à souhait.

Je ne voudrais pas oublier non plus "Depth charge" et son plein de synthés, "Blood in the Lanaï" et son couplet Muppet’s Show ou encore "Clean Escape" et sa slide guitar. Au final on se retrouve avec une power pop assez naïve mais complètement débridée, d’inspiration psyché Nugget’s avec les mélodies vocales des Shins, le tout soutenu par un univers visuel coloré au possible. En somme un disque vraiment cool qui mérite d’être sorti du carton.
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En bref : Inconnus au bataillon, les Sw!ms jouent une power pop naïve et débridée et n’ont pas l’air de se soucier du reste du monde. Et moi j’aime bien ça.
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Le Myspace et une galerie de leur incroyable univers visuel

A lire aussi : Danielson - Ships (2006)

Le clip de "Pile of features" (pas dans l’album), du grand n’importe quoi, la musique commence à 1’20" et "Blood in the Lanaï" en playback apparemment :
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