Aucune des sorties récentes de Moodymann n'a été évoquée sur Dodb, simplement parce que le légendaire producteur se complaît ces derniers temps dans une paresse plus qu’agaçante, se contentant de décliner son style mille fois imité sur des maxis jamais complètement mauvais, mais souvent un peu bâclés. Des disques qui s’entendent plus qu’ils ne s’écoutent... Bien que ce travers soit encore présent ici ou là sur Anotha Black Sunday, ce nouvel EP marque un retour aux affaires sérieuses pour le résident de Detroit, qui fait tomber son suffixe pour l’occasion.
Comme l’indique le titre du disque, Kenny Dixon Jr n’a pas abandonné son cher militantisme post-Black Panther dont on ne sait pas bien où il mène, surtout à l’heure où Obama siège à la Maison Blanche. En même temps que ce topos récurrent, il aborde son autre thème de prédilection : le sexe. Côté instrumental, on est dans du Moodymann typique : cymbales caressées, contrebasse chuintante, Rhodes (!) et voix suaves qui tiennent plus des grandes heures de la Motown que des standards R&B ou house actuels (cf. les “I got the blues” meuglés sur “Mamma’s Hand”). Et toujours cette impression si caractéristique de distance, voire de retrait, comme si l’on écoutait un concert depuis l’extérieur de la salle.
La première moitié de l’EP comporte trois plages à l’ambiance très Cotton Club, au tempo plutôt lent, au long desquelles résonnent les échos d’une foule embrasée, ce qui rappelle plusieurs de ses anciens morceaux, comme “The Thief That Stole My Sad Days”. La seconde face est nettement plus house, sans pour autant être assez rentre-dedans pour contenter les clubbeurs (ou alors très, très tard le matin). Sur “Desire”, la voix incroyable de Jose James se pose sur un beat sans cesse changeant et quelques notes de piano à flanquer la chair de poule. “Rectify” (featuring Nikki-O) achève l’expérience dans un brouillard jazzy splendide qu’un pied techno vient épisodiquement percer. Bon, il est vrai que “Desire” comme “Rectify” ne sont que des “alternate versions” de morceaux déjà parus. Mais les voir réunis sur un même vinyle reste une bonne nouvelle, tout comme le retour en forme de cet artiste unique.
En bref : Moodymann daigne enfin sortir de sa torpeur et livrer un EP digne de son talent. Entre jazz brumeux et house, les cinq titres d’Anotha Black Sunday ont de quoi ravir les fidèles et peut-être même convertir quelques mécréants au culte du soul brotha de Detroit.
Comme l’indique le titre du disque, Kenny Dixon Jr n’a pas abandonné son cher militantisme post-Black Panther dont on ne sait pas bien où il mène, surtout à l’heure où Obama siège à la Maison Blanche. En même temps que ce topos récurrent, il aborde son autre thème de prédilection : le sexe. Côté instrumental, on est dans du Moodymann typique : cymbales caressées, contrebasse chuintante, Rhodes (!) et voix suaves qui tiennent plus des grandes heures de la Motown que des standards R&B ou house actuels (cf. les “I got the blues” meuglés sur “Mamma’s Hand”). Et toujours cette impression si caractéristique de distance, voire de retrait, comme si l’on écoutait un concert depuis l’extérieur de la salle.
La première moitié de l’EP comporte trois plages à l’ambiance très Cotton Club, au tempo plutôt lent, au long desquelles résonnent les échos d’une foule embrasée, ce qui rappelle plusieurs de ses anciens morceaux, comme “The Thief That Stole My Sad Days”. La seconde face est nettement plus house, sans pour autant être assez rentre-dedans pour contenter les clubbeurs (ou alors très, très tard le matin). Sur “Desire”, la voix incroyable de Jose James se pose sur un beat sans cesse changeant et quelques notes de piano à flanquer la chair de poule. “Rectify” (featuring Nikki-O) achève l’expérience dans un brouillard jazzy splendide qu’un pied techno vient épisodiquement percer. Bon, il est vrai que “Desire” comme “Rectify” ne sont que des “alternate versions” de morceaux déjà parus. Mais les voir réunis sur un même vinyle reste une bonne nouvelle, tout comme le retour en forme de cet artiste unique.
En bref : Moodymann daigne enfin sortir de sa torpeur et livrer un EP digne de son talent. Entre jazz brumeux et house, les cinq titres d’Anotha Black Sunday ont de quoi ravir les fidèles et peut-être même convertir quelques mécréants au culte du soul brotha de Detroit.
Moody - Desire.mp3
Son Myspace
Celui de son label, KDJ
A lire aussi : Compilation Prime Numbers (2008)
1 Comment:
Je découvre "Desire" avec cette article. Sous le charme. Mais un binôme avec José James pouvait-il donner autre chose ?
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