Réunion de vieux briscards qui hésitèrent longtemps avant de se fixer sur ce patronyme spectral, The Phantom Band vient d’Ecosse (Glasgow) tout comme The Beta Band (auxquels on les a trop rapidement comparés) et quasi The Delgados, d’où s’est désigné comme une évidence Paul Savage (un rapport avec le titre de l’album ? et au passage un ami de Dave Fridmann) à la production de ce brûlot. Un travail d’ailleurs impeccable, réussissant l’exploit sur neuf titres (bon ok, tous près des sept minutes) de ne pas faire se ressembler deux morceaux. Alternant nuance et rentre-dedans, et apparemment sans drogues, le chanteur Rick Anthony et ses collègues brouillent toute piste existante, et nous emportent dans ce grand tour en manège, dans le manoir hanté des Highlands.
Surtout, ne pas se fier à l’apparente simplicité de "The howling", titre inaugural assez classique, encore que, et savourer patiemment le dubstep tribal de "Burial song", parce qu’après c’est parti, et ça ne s’arrête plus. "Folk song Oblivion", quel morceau ! Proto rock à la guitare folle, qui connait par cœur les élans de voix crépusculaire de Rick et de ses amis, et qui se termine comme on ne l’avait pas prévu. Comme dans le deuxième grand morceau de l’album, "Throwing bones", rempli de petits sons à la Beta Band cette fois, et vraiment magistral, dans sa façon à mi-parcours de tout exploser sur son passage avec cette séance d’harmonies vocales venue de l’au-delà. Ces deux morceaux méritent à eux-seuls l’achat du disque. Attendez la suite.
L’instrumental "Crocodile", aux sonorités post rock, invite clavier cornemuse à jouer avec les orgues. Inédit et délesté des chœurs virils entendus plus tôt. "Halfland", plus hirsute, s’appuie sur une rythmique délibérément blues, lorgnant vers le kraut. Pearl Jam jouant avec Neu ! en somme. On passe ici d’une atmosphère à l’autre avec une étonnante facilité, comme sur "Left hand wave" qui allie basse et synthés, encore une fois de façon très subtile. Impeccable jusqu’au bout du morceau, à chaque fois. Et pour couronner le tout, les six garçons savent aussi se calmer et entamer neuf minutes d’america au banjo et au clavier, beau à en chialer. Grandaddy n’aurait pas fait mieux. Et pour tout le reste, Field Music, Captain Beefheart ou Robert Wyatt approuvent. Coup d’essai, coup de maître !
En bref : six démiurges écossais vous apportent sur un plateau un premier album résolument rock, tout simplement génial et innovant, conjuguant kraut, prog et psyché. Un sacré coup de pied dans la fourmilière.
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A noter que le disque est encore disponible en vinyle (9£ !) dans sa première édition limitée à 500 exemplaires avec un 7’ en sus. Il ne le sera bientôt plus, et sera remplacé par un seul et même disque à la pochette bien moins intéressante qui plus est. Alors précipitez-vous, ça se passe là.
Le site officiel et le Myspace
A lire aussi : Black Mountain - In The Future (2008)
"Folk song Oblivion" et "Throwing bones" en clips officieux :
6 Comments:
excellente album et chronique !!!
J'adore cet album!!
Will, le chroniqueur auquel tu as écrit sur MSN....
Quelle joie n'ai-je pas eu en déambulant à la Fnac Bordeaux avec ce morceau qui me traversait les oreilles. Quelque chose de connu. "Folkg song Oblivion". Si la Fnac passe le Phantom Band en plein après-midi, tout n'est pas encore perdu.
Merci.
Bon Ju, je crois qu'on est d'accord. Ce putain d'album doit avoir sa place dans le classement de 2009 ;)
http://www.playlistsociety.fr/2009/05/phamtom-band-checkmate
-savage-8510.html
A+
Ben
Hello,
Je découvre ton blog, avec grand plaisir, je crois que de tous les blogs français tu es celui le plus en lien avec mes goûts. Découvert au Rough Trade à Londres, cet album est incroyable, et malgrès son très faible succès commercial et médiatique, il sera assurément dans mon top 2009.
Jette un oeil à mon blog :
http://hypies.blogspot.com
Convertie au Phantom Band par un Ecossais... mais ce pays là fourmille de groupes tout aussi méconnus qu'excitants...
Prochain album du PB dans le courant du mois.
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