Ce n'est pas parce qu'elles sont d'une beauté troublante que l'on s'est entiché des soeurs monozygotes Deheza. Ce n'est pas non plus parce qu'elles sont d'ores et déjà assurées de figurer parmi les révélations de cette année, en raison notamment (mais pas seulement) de toute cette hype qui tourne autour de la scène de Brooklyn, et dont HIPHOP nous a rappelé récemment qu'il était bon d'en trier le grain de l'ivraie, dans une chronique assez cruelle, mais hélas terriblement réaliste de l'album de Telepathe.
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Non, c'est avant tout le charme vaporeux distillé par ce drôle de groupe composé de Alejandra (la "leader", celle à la frange) et Claudia, drivées de main de maître par ce Benjamin Curtis, ci devant ex-membre des obscurs Secret Machines, qui mérite qu'on s'y attarde.
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Alors, plutôt que l'étiquette de shoegazer qui leur colle à la peau, et qui ne saute pas franchement aux yeux à l'écoute de leur album, en raison notamment de la part congrue réservée à la guitare, c'est plutôt une sorte de new wave disparue qu'évoque leur musique, et que l'on trouve du côté des défunts et géniaux Cocteau Twins.
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Avec cette même façon éthérée de jouer de la voix comme d'un instrument -mais dans un usage, on l'aura compris, assez éloigné de Patrick Sébastien-, les soeurs Deheza nous ensorcèlent, nous transportent dans un univers onirique, barbouillé d'effets, qui donne à leur pop bricolée et bariolée des effets psychés bienvenus.
Tous les titres ne sont sans doute pas au niveau de ce "Iamundernodisguise" (on te le fait pas dire !) d'ouverture, mais tous baignent dans les climats ouatés et oniriques décrits plus haut. On pense à ce délicat "Half Asleep", le nouveau single dont la video mettant en scène les deux soeurs dans un taxi siérait à merveille au final de Lost In Translation de Sofia Coppola, avec cette atmosphère désincarnée et rêveuse. Parfois le trio s'aventure vers des terres plus électriques, plus rythmées comme sur ce "Face To Face In High Places" ou sur "Sempiternal/Amaranth". D'autres titres, aux sonorités étranges ("For Kalaja Mari", "Connjur", "My Cabal") -un autre héritage des Cocteau Twins- convient à des ambiances douces et tribales à la fois.
Il est à noter que comme cela est parfois le cas, ce nouveau buzz venu d'Outre Atlantique a mis quelques temps à nous parvenir, puisque le disque, chroniqué un peu partout ces jours-ci, est sorti dans son pays d'origine lors de l'automne 2008. Les référendums de fin d'année sauront-ils faire outre de ce léger décalage ?
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En bref : un album qui côtoie des hauteurs enivrantes, celles du mariage des voix et des instruments mixés ensemble. Si tous les morceaux ne procurent pas le même sentiment d'évasion, on souhaite cependant au trio de durer au moins autant que ses illustres devanciers, les défunts Cocteau Twins.
le site officiel, le Myspace
"Face to Face in High Places" live
4 Comments:
je les ai vues en concert à Chicago ensemble sur scène avec M83 et c'était très chiant. J'attendais mieux du live et c'était statique avec des chansons peu originales. L'acoutistique, au demeurant, était pourrie mais quand même...
J'ai déjà écouté pas mal de fois ce disque, et même si j'ai toujours apprécié, je ne me sens pas encore transporté.
En tous cas je te prépare une chronique de ce pas sur les (pas si) obscurs Secret Machines.
Bises.
Ju
Je les connais juste pour leur featuring avec Prefuse 73. L'album est du même genre?
Super chronique pour un super album
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