Dreams, le premier album de The Whitest Boy Alive paru en 2006 n'était même pas sorti en France, faute de distributeur. Etonnant, puisqu'il s'agit du projet pop de Erlend Øye, moitié de Kings Of Convenience. Et dommage, car cet album est absolument excellent. Mais ça n'a bien sûr pas empêché le groupe de se faire une petite réputation ici. Comment ces basses rondes et ces guitares lumineuses auraient-elles pu s'arrêter aux postes frontières? Cet album brillait par la simplicité apparente de ses chansons et la réelle complexité de l'entrelacement de leurs mélodies, par la réduction des instruments et la multiplicité des idées.
Rules, le nouvel album, vient de sortir... en France aussi. Et visuellement, c'est déjà une bonne nouvelle : la pochette, un dessin noir et blanc à ligne épaisse, est très réussie. Puis on apprend que les musiciens ont enregistré leurs onze nouvelles chansons au Mexique : elles ne devraient pas manquer d'air, ni de lumière. Les toutes premières secondes de "Keep A Secret" montrent une ligne directrice similaire : le groupe va creuser le même sillon, et c'est exactement ce que l'on désirait pour ce nouvel album. La ligne de basse est toujours aussi efficace, la lead guitar toujours aussi inventive. Un claviériste a intégré le groupe depuis la tournée Dreams ; ses nappes de Crumar (un clavier italien) ajoutent une épaisseur bienvenue au son. Certes, le morceau n'est pas l'ouverture la plus passionnante qui soit, mais il marche quand même. Puis un tournant s'opère... et c'est bien malheureux. À 2'10, ce sont des notes de Rhodes qui remplace les notes de guitares. Et je dois avouer une certaine allergie pour ce clavier, tant il me rappelle de mauvais souvenirs de jazzy pop voire d'easy-listening... Et il va malheureusement pourrir une bonne partie de l'album, à commencer par le second titre, "Intentions," tout entier construit autour.
Rules, le nouvel album, vient de sortir... en France aussi. Et visuellement, c'est déjà une bonne nouvelle : la pochette, un dessin noir et blanc à ligne épaisse, est très réussie. Puis on apprend que les musiciens ont enregistré leurs onze nouvelles chansons au Mexique : elles ne devraient pas manquer d'air, ni de lumière. Les toutes premières secondes de "Keep A Secret" montrent une ligne directrice similaire : le groupe va creuser le même sillon, et c'est exactement ce que l'on désirait pour ce nouvel album. La ligne de basse est toujours aussi efficace, la lead guitar toujours aussi inventive. Un claviériste a intégré le groupe depuis la tournée Dreams ; ses nappes de Crumar (un clavier italien) ajoutent une épaisseur bienvenue au son. Certes, le morceau n'est pas l'ouverture la plus passionnante qui soit, mais il marche quand même. Puis un tournant s'opère... et c'est bien malheureux. À 2'10, ce sont des notes de Rhodes qui remplace les notes de guitares. Et je dois avouer une certaine allergie pour ce clavier, tant il me rappelle de mauvais souvenirs de jazzy pop voire d'easy-listening... Et il va malheureusement pourrir une bonne partie de l'album, à commencer par le second titre, "Intentions," tout entier construit autour.
Mais il n'est pas question que du clavier... "Courage," le troisième titre, dure 4'22. Et pourtant il finit par paraître interminable. Ce n'est cependant pas la faute du clavier, ici utilisé tout à fait intelligemment. N'allons pas non plus chercher le problème du côté de la rythmique. Marcin Oz, le bassiste et Sebastian Maschat, le batteur, sont indéniablement de grands bâtisseurs, et leur boulot est irréprochable. Ils sont si brillants que tout Dreams semblait avoir été construit autour de leur instrument. Ici encore, leur patte est indispensable. C'est en effet la basse, et sa manière de danser avec la batterie, qui pourrait sauver chacune des chansons de Rules. Mais c'est bien difficile. Alors quel est le problème? Il faut se rendre à l'évidence : c'est un simple défaut d'inspiration. Les chansons qui se succèdent sur Rules semblent bien plus longues que celles qui composaient Dreams, alors qu'elles ne le sont pas : on va pas le nier, on trouve le temps long. Alors oui, un certain sens du groove est toujours là, et les paroles d'Erlend Øye sont toujours aussi bien écrites. Il y "1517," et la miniature dance "High on the heels"... Mais pour le reste, le groupe a vraiment perdu sa malice et son sens de la vitesse. On s'ennuie.
En bref : Une rythmique solide, dansante et malicieuse ne cache pas un manque d'inspiration générale. On attendait mieux de cet excellent groupe.
Le site et le Myspace de The Whitest Boy Alive.
Le meilleur titre de Rules, en live... en vitrine :
19 Comments:
Le Rhodes, des mauvais souvenirs ? Pour moi c'est Marvin Gaye, "Riders on the storm" des Doors, la période électro-funky d'Herbie Hancock, la moitié de l'acid-jazz des 90's... Pas dégueulasse, comme mauvais souvenirs...
Rhodes rules!
A+
Héhé, c'est pourquoi je suis passé à la première personne dans cette phrase... Mais je sais que je ne suis pas le seul à être allergique au Rhodes, tout comme d'autres peuvent être allergiques au saxophone (instrument que j'aime, par ailleurs). En tout cas, TWBA ont pris un risque avec le Rhodes, et avec moi et d'autres certainement, ça passe difficilement.
Par contre le Crumar a un très très bon son, mais c'est un autre registre, beaucoup plus... plastique.
Ouais, je comprends ce genre d'allergie. Je dois avouer qu'un violon joué bien aigu m'est presque insupportable. Mais il y a toujours des exceptions (quand c'est Grappelli qui tient le violon, ça va...).
Sinon à propos de cet album : je le trouve pas si mal mais je suppose que Rules est davantage susceptible de plaire à un auditoire venu de l'électro, alors que Dreams s'adressait clairement aux fans de pop.
Tu l'as compris, pour moi, ce n'est pas le Rhodes qui pose problème sur l'album, mais, par moments, cette sorte de distance aristocratique d'Erlend Oye vis-à-vis de ses chansons, et le côté un peu trop net de la prod.
Dans le genre synth-pop, t'as écouté le prochain Junior Boys ? Pas sûr que tu apprécies, mais moi je ne peux plus m'en passer.
A+
Wow wow, je ne savais pas qu'ils sortaient un nouvel album!!! je vais me ruer dessus! Merci pour l'info! Ils utilisent justement le genre de synthés que j'aime.
Ca alors, un allergique au Rhodes !
Et le Wurlitzer, t'en penses quoi, Manu ?
Te rappelle pas trop Super Trempe ? (lol)
Au risque d'en choquer plus d'un, j'adore "Petit-déjeuner en Amérique" de Super Trempe !
ça suffit, arrêter de vous moquer! Vous croyez que c'est facile à vivre d'être allergique au Rhodes? Oui : j'aime les synthés putassiers, dois-je porter le pilori?
Après, tout dépend aussi de la manière dont le Rhodes, ou le Wurlitzer, sera utilisé. Vous l'aurez compris, de préférence : A PETITE DOSE.
@ Manu, je propose les synthés de "Jump" de Van Halen, celui du chorus de la Boum 2 (redoutable solo !) ou ceux de A-Ha.
@Dave : si tu amènes le débat sur nos goûts honteux à tous, perso y'a une chanson de Phil Collins (Phil Collins, les mecs !!!) que je trouve super bien (connais pas le titre !), et tiens, soit dit en passant, qui offre un son de synthé improbable, emmanuelesque presque...
J'en ai demandé la fin avec une faute de frappe certes, mais je vois que la raillerie continue! Je n'allais pas jusque là en parlant de putasserie (ce mot est décidément des plus élégants, je l'aime), je n'aurais d'ailleurs JAMAIS pensé à de telles horreurs. J'éxècre Van Halen et le reste. Je n'ai bien sûr AUCUN goût honteux ; ma seule honte, semble-t-il, est d'avoir des boutons lorsque j'entends un Rhodes. Freaky.
Bien à toi, mon cher Nico.
Pourtant, Manu, les "Premiers Symptomes" de Air, les B/O de films de boule millésimés, celle du SAS de Michel Magne - qui démarre par un synthé putassier, et finit avec un solo super bon et long de Rhodes......rhhhhhaaaahhhh !
Pour moi, cela ne fait aucun doute : tu as dû, à la manière d'un Alex devenu allergique à Beethoven dans Orange Mécanique, subir un choc traumatique d'écoute intensive de Rhodes !
Mais ça n'est pas grave, tu as tellement de bons côtés !
Au fait, ça fait plaisir de te relire à nouveau !
Moi jte comprends, le rhodes à outrance ca peut devenir horripilant.
Sinon c'est moi où le groove avant le chant fait beaucoup penser à harder better stronger des daft ?
Le Rhodes, c'est indispensable, c'est un monument, quoi !
D'ailleurs, ne dit-on pas "colosse de Rhodes" ?
Bon,je sors.........
Tout à fait d'accord avec les fans du Rhodes, le critiquer ce serait comme reprocher son grain à une Gibson ou sa clarté à une Strato. C'est comme si à Pâques, écœuré d'avoir trop mangé de chocolat, Emmanuel décrétait que cette merveilleuse fève est immonde... Ceci n'est pas très sérieux.
Quant à l'album RULES, je comprends qu'après l'attente légitime suscitée par le merveilleux DREAMS, on puisse éprouver la tristesse de l'amoureux déçu, à la recherche de la magie désormais mythique du premier baiser, du premier regard passionné. Gardons-nous de l'impossible, en amour comme en musique. RULES est très bien fait, et je dirais même qu'il montre le vrai visage du projet de notre binoclard préféré. Un groove racé, fin, toujours délicat ; une fraiche inventivité dans les structures rythmiques et mélodiques ; et puis, surtout, passez-le en soirée et vous verrez la joie des demoiselles. Or, qu'attendre de la dance-pop sinon qu'elle fasse plaisir aux filles !!!
Hervé
La joie des demoiselles, seul intérêt de la dance-pop !!? FAIRE PLAISIR AUX FILLES ??!? Quelle horreur.
Rappelle-moi, qui parlait de "sérieux" quelques lignes plus haut?
Aaaah mais bon sang mais c'est bien sûr! C'est donc ça : Le Rhodes, c'est pas assez PD pour moi.
Alors, Emmanuel, piqué au vif ?
C'est promis, la prochaine fois, on restera gentil : la dance, c'est pas fait pour danser ; les filles, on en a rien à péter et le rhodes, ça contrarie le "PD"(sic).
Fais pas comme Ratzinger, quelque soit ton partenaire, reste bien couvert.
Hervé
Je ne sais pas si la texture sonore du Rhodes a à voir avec le fait de l'apprécier en tant que homosexuel ou pas ; en tout cas, je trouve l'album de The Whitest Boy Alive excellent !
Un seul défaut : ça manque de Rhodes !
Comme quoi tous les goûts sont ds la nature ! Je trouve justement que le son du clavier Rhodes fait la différence et ajoute une touche "cool" à ce très bon album !
Souvenirs de concerts d'Hot Chip où Alexis Taylor déchire tout avec son clavier RHODES !!!
Xavier
Je partage totalement l'avis d'Hervé quant à Rules. Fan inconditionnel d'Oye, je n'ai en rien été déçu par ce nouvel album de WBA. Sorte de suite logique de Dreams, il s'agit de l'album que l'on (ou en tout cas que je) voulait(s) entendre. Par ailleurs dire que la faiblesse supposée de cet album soit due à un manque d'inspiration me parait absolument infondé. Les morceaux de Rules sont des petits bijoux que l'on découvre et redécouvre à chaque écoute. Laissez-vous prendre par Gravity, Rollercoaster Ride ou 1517, il y a tout ce que notre norvégien préféré sait faire de mieux là-dedans.
Antoine
Hi. I just did my first remix of this song. I really hope you like it!
http://soundcloud.com/mirrorneedsglasses/1517-mirrorneedsglasses-remix-the-whitest-boy-alive
http://myspace.com/mirrorneedsglasses
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