Je vous jure, je n’ai pas fait exprès d’enchaîner Mando Diao et Pacific!, soient deux formations suédoises aux contours similaires. Encore un duo, encore des Björn, mais une musique sensiblement différente, plus influencée par l’Intelligence Dance Music comme on dit. Car si l’ensemble reste aérien et résolument pop, certains titres rappellent à la piste de danse, version boule à facette et fin de soirée, davantage Sébastien Tellier que Benny Benassi. Mais résumer Pacific! à un simple sigle à trois lettres serait une hérésie. Daniel Högberg et Björn Synneby sont en effet de grands francophiles, ont confié la conception de leur pochette sixties à Stéphane Manel, la réalisation de leurs clips à Michel Gondry, et le titre de l’album Reveries, même privé de son circonflexe, est un clin d’œil direct à Debussy. Et même si un bel emballage ne suffit pas, je suis à moitié tombé dans ce piège nordique.
Mon Mp3 ne rangeant pas forcément les titres dans l’ordre, c’est par "Hold me" que je suis rentré dans ce disque. Et là quel choc, Supertramp refait de la musique! Un air de déjà-vu troublant, pas forcément de très bonne augure me direz-vous, et pourtant petit à petit un léger plaisir coupable qui s’installe. Après avoir remis de l’ordre dans tout ça, l’objet adopte une toute autre apparence, se donnant de fausses allures californiennes sur un "Sunset Blvd" de haute volée. Décomplexé, rétro et sexy, ce titre à l’insouciance hippie continue d’exercer sur moi cette étrange attirance honteuse. On se retrouve avec une pop radieuse et planante, fortement influencé 80’s, qui commence à ressembler à Air période Moon Safari. Ca va déjà mieux.
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Sur "Runaway to elsewhere", ce sont les synthés de Moroder qui s’invitent sur une instrumentation très vintage, avec claps à la Village People en sus. A présent les références semblent dures à porter, alors qu’étrangement ça continue de fonctionner. "Disappear" par exemple aligne nappes de synthés, arpèges cristallins, xylophone et voix à la Wayne Coyne. Cotonneux au possible, ce titre ne dénaturerait pas sur une BO de Sofia Coppola. Finalement raffiné et presque élégant, le duo de Göteborg n’hésite pas à faire appel à de nombreux instruments : sitar, glockenspiel, violons, trompette, Lapsteel et Moog sont les principaux acteurs de cette pop faite pour danser et rêver. Le discoïde "Hot lips" ne dira pas le contraire, coincé quelque part entre Calvin Harris, New Order et Phoenix.
En bref : un premier album d’électro pop synthétique, branché en mode mineur sur une nostalgie souvent kitsch, mais généralement imparable.
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Le Myspace
A lire aussi : Figurines - When the dear wore the blue (2007)
"Sunset Blvd" en live, et le clip de "Hot lips":
1 Comment:
Dans un genre similaire, et toujours en provenance de Göteborg, je conseille The Tough Alliance et surtout The Embassy.
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