06 avril 2009

Secret Machines - Ten Silver Drops (2006)

Obscurs les Secret Machines ? Si c’est certainement le récent School Of Seven Bells qui a dévoilé au public le très bon Benjamin Curtis, il est utile de (re)découvrir son passif, au sein des machines secrètes de Brooklyn, encore une fois. Avec l’aide de son frère Brandon (le chanteur) et de Josh Garza, il sortait en 2004 un premier album un peu fourre-tout intitulé Now here is nowhere, et surtout ce qui nous intéresse ici, un deuxième album qui scelle définitivement la patte Secret Machines. Encore que récemment, avec le départ de Benjamin en 2007 remplacé par Phil Karmats, le son des new-yorkais vient encore de changer de registre dans un troisième album, self-titled, sorti en janvier dernier dans un relatif anonymat.
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Ce deuxième donc, déniché en compagnie de Fabien chez un petit disquaire hollandais lors d’une escapade remise en forme, est à présent produit par Brandon Mason et Alan Moulder (le frère de Fox ?), entre autres responsables des ébats un brin pompiers de Bowie, U2 ou Depeche Mode. Le résultat, difficilement définissable, est une sorte de rock (définitivement) disons néo-progressif. La rythmique est lourde, binaire et puissante. La guitare joue des coudes avec le clavier. Et la voix est calme, aérienne, remarquable même. Le groupe joue sans cesse en équilibre entre les Pink Floyd, Silver Apples, Led Zep ou, allez, les Flaming Lips. Un son brut et travaillé, habillé comme un pompier, mais qui ne sonne pas la sirène pour autant.

Ce lyrisme retenu, profitable à quiconque s’y intéresse, n’a pas été du goût de tout le monde et l’album s’est très peu vendu. Les frères Curtis se feront par la suite limoger par Warner, ce qui annonce déjà le split cordial du groupe. Il faut dire que les huit minutes de space opéra rock de "Daddy’s in the doldrums" ne passeront jamais en radio, c’est certain. Mais "Lighting blue eyes" et "Faded Lines" le pourraient elles, avec leurs belles (faciles ?) envolées rock. Niveau climax, "I hate pretending" vaut le détour grâce à son ambiance presque Scorpions, et sa batterie exemplaire. "All at once" est peut-être le morceau le moins humble, écrit comme une grande marche en avant à la Bono. Pourtant selon l’humeur, elle passe. Enfin, je ne peux terminer sans mentionner le premier titre du disque, qui m’a ouvert au groupe, et qui m’a suivi pendant quelques moments de jeunesse, j’ai nommé le morceau au titre explicite "Alone, jealous and stoned". Que celui qui ne s’est jamais retrouvé dans cet état me jette la première pierre.

En bref : huit titres seulement pour un objet musical non identifié, qui ne sera sûrement pas imité de sitôt, et qui se savoure comme un très bon disque de rock.
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Deux live très différents, le simple et efficace "Lighting blue eyes" paré pour MTV, et le moins édulcoré "Sad and lonely" extrait du premier album :

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