Dur, dur, de donner suite à un premier album exceptionnel. Surtout dans le domaine de la techno, où les goûts du public peuvent radicalement changer d’une année sur l’autre. Le plantage de Gui Boratto, attendu au tournant après son Chromophobia, nous l’a encore confirmé très récemment. From Here We Go Sublime, premier long du Suédois Axel Willner, était lui aussi sorti en 2007, et avait lui aussi connu un succès critique et commercial, assez inespéré si l’on tient compte de son contenu plutôt rugueux. The Field avait alors posé les fondations d’une ambient-techno nouvelle génération, moins alanguie et plus intense, qui empruntait autant à Gas qu’au shoegazing, le tout sur un mode répétitif et monolithique qui donnait parfois l’impression d’écouter un disque rayé.
Yesterday And Today n’a pas la puissance et l’austérité éblouissantes de ce premier jet, mais ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. C’est un album plus réfléchi, construit, marqué par un souci de plaire et de se diversifier - ce qui ne sera certainement pas du goût des fans les plus hardcore. Pour ce faire, Willner, qui vit aujourd’hui à Berlin, est retourné en Suède pour s’entourer de quelques potes et installer un studio éphémère dans la maison de campagne de l’un d’eux. Enregistrées dans des conditions de semi-live, les six très longues plages (dix minutes de moyenne) présentent donc de nombreux éléments instrumentaux, au premier rang desquels la basse de Dan Enqvist et la batterie de John Stanier (Battles). Ce dernier, justement, ne laisse pas d’impressionner par la violence de ses coups de boutoirs, notamment sur le morceau-titre et son final complètement kraut.
Yesterday And Today n’a pas la puissance et l’austérité éblouissantes de ce premier jet, mais ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. C’est un album plus réfléchi, construit, marqué par un souci de plaire et de se diversifier - ce qui ne sera certainement pas du goût des fans les plus hardcore. Pour ce faire, Willner, qui vit aujourd’hui à Berlin, est retourné en Suède pour s’entourer de quelques potes et installer un studio éphémère dans la maison de campagne de l’un d’eux. Enregistrées dans des conditions de semi-live, les six très longues plages (dix minutes de moyenne) présentent donc de nombreux éléments instrumentaux, au premier rang desquels la basse de Dan Enqvist et la batterie de John Stanier (Battles). Ce dernier, justement, ne laisse pas d’impressionner par la violence de ses coups de boutoirs, notamment sur le morceau-titre et son final complètement kraut.
Avec cette nouvelle équipe, The Field ose ralentir le tempo et s’engouffrer dans de nouveaux espaces. Sur le gargantuesque “Sequenced”, qui clôt l’album, il tente une percée dans la cosmic disco, honorable sans toutefois égaler les maîtres scandinaves de la catégorie. Mais le track le plus surprenant reste ”Everybody’s Got To Learn Sometimes”, une cover des Korgis qui concrétise les désirs pop inavouables de son géniteur. From Here... contenait déjà, c’est vrai, son lot de samples FM incongrus, avec entre autres Lionel Richie, Fletwood Mac ou Kate Bush. A chaque fois, pourtant, il s’agissait d’extraits microscopiques qui nous cantonnaient à un : “J’ai déjà entendu ça quelque part”. Cette fois, le producteur met les pieds dans le plat en livrant une reprise en bonne et due forme, même s’il ne garde pas l’intégralité des parties vocales. Le thème est repris par d’énormes vagues de synthé, tandis qu’un glockenspiel sadique s’acharne à battre la mesure. C’est grandiloquent, facile, cheesy, tout ce qu’on veut... Mais ça marche !
Téméraire sans être stupide, Willner offre également trois pistes plus proches de ses prods précédentes. “The More That I Do”, avec son échantillon des Cocteau Twins et sa voix féminine bégayante, est la plus typiquement fieldienne du lot, comprenez : immersive et obsédante, soufflant le froid et le chaud sans jamais permettre à l’auditeur de reprendre ses esprits. Cette impression de traverser un tunnel interminable et étouffant transparaît aussi sur “Leave It”, pour une autre raison : c’est un track décent mais beaucoup, beaucoup trop long. Avec son titre magnifique, “I Have The Moon, You Have The Internet” est plus riche en détails et plus organique, tout en montée. Globalement, malgré de très bons moments, Yesterday And Today me donne surtout envie de me replonger dans son incroyable prédécesseur, ce dont je ne me prive pas au moment d’écrire ces lignes.
En bref : à défaut de rééditer le miracle de son premier opus, The Field lui donne un successeur plus qu’honorable, s’essayant même au krautrock et à la pop avec réussite. On ne peut pas pondre un chef-d’oeuvre à tous les coups !
Téméraire sans être stupide, Willner offre également trois pistes plus proches de ses prods précédentes. “The More That I Do”, avec son échantillon des Cocteau Twins et sa voix féminine bégayante, est la plus typiquement fieldienne du lot, comprenez : immersive et obsédante, soufflant le froid et le chaud sans jamais permettre à l’auditeur de reprendre ses esprits. Cette impression de traverser un tunnel interminable et étouffant transparaît aussi sur “Leave It”, pour une autre raison : c’est un track décent mais beaucoup, beaucoup trop long. Avec son titre magnifique, “I Have The Moon, You Have The Internet” est plus riche en détails et plus organique, tout en montée. Globalement, malgré de très bons moments, Yesterday And Today me donne surtout envie de me replonger dans son incroyable prédécesseur, ce dont je ne me prive pas au moment d’écrire ces lignes.
En bref : à défaut de rééditer le miracle de son premier opus, The Field lui donne un successeur plus qu’honorable, s’essayant même au krautrock et à la pop avec réussite. On ne peut pas pondre un chef-d’oeuvre à tous les coups !
The Field - Everybody’s Got To Learn Sometimes.mp3
Le site et le Myspace de The Field
Le site de Kompakt
2 Comments:
Même si le reste est réussi, c'est "The More That I Do" que j'écoute en boucle, comme si j'essayais de recomposer un deuxième From Here We Go To Sublime...
meilleurs album 2009 .
et pis c'est tout
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