Attention gros coup de cœur. Et si je n’ai pas envie de me la jouer découvreur de talent ou annonciateur de hype, je n’ai aucun doute quant au succès qui attend ce duo Floridien encore absent de la sphère web musicale francophone. Découvert par hasard en échangeant quelques mails avec le label Kanine Records responsable entre autres de la réédition vinyle de Horn Of Plenty, premier Lp jusqu’ici rarissime de Grizzly Bear, les BMC’s comme on peut déjà les raccourcir ne sortent pas pour autant de nulle part. Déjà approuvés par Ed Droste et Kanye West (pour ses soirées chill), la paire formée par les jeunes (19 ans !) Kyle Wyss et Orhan Chettri, tout deux copains de fac, est ce qu’il m’a été donné d’entendre de plus original cette année, dans le genre Merriweather like, parce que c’est bien ce dont il est question tout au long de ce premier album d’une maturité déconcertante.
Originaires de St Petersburg, les deux étudiants aidés par Sheridan Willard (le troisième larron) se sont fait connaitre il y a peu en mettant à disposition avec l’accord des intéressés trois covers de Merriweather Post Pavilion. Déjà l’exercice de style bonjour. Comment reprendre des structures si fugaces, si fragiles, dont les limites semblent si vaporeuses, en y ajoutant sa sauce ? Le défi a pourtant été relevé, que dis-je, transcendé tant leurs reprises de "Taste", "In the flowers" et "Brother sport" étaient fantastiques. Le tout bien-sûr, réalisé à l’aide d’un 4 pistes standard customisé au Labtop. Pas de quoi faire siffler les oreilles de Dave Fridmann qui ne devrait pas tarder à jeter son dévolu sur le duo.
Alors certes, on sent des influences. A l’école, c’étaient les Pink Floyd qui tournaient en boucle sur le poste de la chambre universitaire. Maintenant, et comme c’est d’usage, c’est la constellation Animal Collective, Atlas Sound et Grizzly Bear qui doit occuper leurs étagères. Le même son poreux, fluide, effervescent, naïf, intemporel. Pas de mélodie, presque pas de structure, mais un empilage de sons déshumanisés et non identifiables, tous plus étranges les un que les autres, et pourtant si captivants, si hypnotiques. Loin d’être mou ou roboratif, Season Dreaming s’écoute comme un voyage rêveur forcément un peu subaquatique, en apesanteur, entre folk organique et ambiances électroniques. Pour faire court si vous avez aimé Merriweather Post Pavilion, vous adorerez Season Dreaming, à la seule différence près que là où Animal Collective sait maintenant trouver des pseudos gimmicks de mélodies, les BMC’s continuent de la jouer ambiant, sans but, flottant.
Encore que, les trois exceptionnels premiers titres sont là pour fixer le décor. Conçus sans trop de prise de tête non plus autour d’une expérience métaphysique, sous-marine pour "The warm current’s pull", aériene pour "Heavy cloud hustle" et enfin sur la terre ferme pour "The dinosaur ride", soit un enchaînement "fadé" sous forme d’aventure au sein de trois éléments naturels. A l’issu de ces trois titres, les BMC’s ont déjà largement rempli leur contrat. C’est sans compter sur le premier single, "Jimmy Dove" terriblement terrible, tous comme les deux morceaux qui le précèdent. Restent l’excellent "Ghosts" et sa montée de guitare sèche finale, et surtout le Last but not least "Shells", dixième et dernier morceau de dix minutes d’égarement. Impressionnant.
En bref : Je ne sais plus quoi dire tant les BMC’s m’ont convaincu. Sur un seul premier album inattendu ils se hissent sans mal au niveau d’ Animal Collective, à 19 ans seulement et sans aucune faute de goût. Du grand art dont vous auriez tort de vous priver.
Leur blog, leur Myspace et le site de Kanine Records
A lire aussi : Animal Collective - Merriweather Post Pavilion (2009)
En attendant le 18 août, leur premier Ep Rainbow Faces et leurs reprises de MPP sont en téléchargement libre
"Never hope for treasure" (avec un montage amateur génialissime sous LSD), "Jimmy Dove" sans clip et "Wine singer" (avec un magnifique montage de films en 8mm) :
Originaires de St Petersburg, les deux étudiants aidés par Sheridan Willard (le troisième larron) se sont fait connaitre il y a peu en mettant à disposition avec l’accord des intéressés trois covers de Merriweather Post Pavilion. Déjà l’exercice de style bonjour. Comment reprendre des structures si fugaces, si fragiles, dont les limites semblent si vaporeuses, en y ajoutant sa sauce ? Le défi a pourtant été relevé, que dis-je, transcendé tant leurs reprises de "Taste", "In the flowers" et "Brother sport" étaient fantastiques. Le tout bien-sûr, réalisé à l’aide d’un 4 pistes standard customisé au Labtop. Pas de quoi faire siffler les oreilles de Dave Fridmann qui ne devrait pas tarder à jeter son dévolu sur le duo.
Alors certes, on sent des influences. A l’école, c’étaient les Pink Floyd qui tournaient en boucle sur le poste de la chambre universitaire. Maintenant, et comme c’est d’usage, c’est la constellation Animal Collective, Atlas Sound et Grizzly Bear qui doit occuper leurs étagères. Le même son poreux, fluide, effervescent, naïf, intemporel. Pas de mélodie, presque pas de structure, mais un empilage de sons déshumanisés et non identifiables, tous plus étranges les un que les autres, et pourtant si captivants, si hypnotiques. Loin d’être mou ou roboratif, Season Dreaming s’écoute comme un voyage rêveur forcément un peu subaquatique, en apesanteur, entre folk organique et ambiances électroniques. Pour faire court si vous avez aimé Merriweather Post Pavilion, vous adorerez Season Dreaming, à la seule différence près que là où Animal Collective sait maintenant trouver des pseudos gimmicks de mélodies, les BMC’s continuent de la jouer ambiant, sans but, flottant.
Encore que, les trois exceptionnels premiers titres sont là pour fixer le décor. Conçus sans trop de prise de tête non plus autour d’une expérience métaphysique, sous-marine pour "The warm current’s pull", aériene pour "Heavy cloud hustle" et enfin sur la terre ferme pour "The dinosaur ride", soit un enchaînement "fadé" sous forme d’aventure au sein de trois éléments naturels. A l’issu de ces trois titres, les BMC’s ont déjà largement rempli leur contrat. C’est sans compter sur le premier single, "Jimmy Dove" terriblement terrible, tous comme les deux morceaux qui le précèdent. Restent l’excellent "Ghosts" et sa montée de guitare sèche finale, et surtout le Last but not least "Shells", dixième et dernier morceau de dix minutes d’égarement. Impressionnant.
En bref : Je ne sais plus quoi dire tant les BMC’s m’ont convaincu. Sur un seul premier album inattendu ils se hissent sans mal au niveau d’ Animal Collective, à 19 ans seulement et sans aucune faute de goût. Du grand art dont vous auriez tort de vous priver.
Leur blog, leur Myspace et le site de Kanine Records
A lire aussi : Animal Collective - Merriweather Post Pavilion (2009)
En attendant le 18 août, leur premier Ep Rainbow Faces et leurs reprises de MPP sont en téléchargement libre
"Never hope for treasure" (avec un montage amateur génialissime sous LSD), "Jimmy Dove" sans clip et "Wine singer" (avec un magnifique montage de films en 8mm) :
2 Comments:
J'ai un peu de mal avec la voix, mais c'est vrai que ça a l'air intéressant.
Je suis en train de télécharger les reprises de MPP. Assez curieux de voir ce que ça donne.
Bises
Je vois ce que tu veux dire avec la voix. A mieux écouter, elle me fait penser à MGMT. Mais ça ne m'avait pas sauté aux oreilles parce que l'album est quand même essentiellement instrumental, les voix n'étant le plus souvent utilisées que comme instruments, en harmonies, et donc non principales.
Tu me diras ce que tu penses des reprises de MPP. De mon côté j'ai plutôt bien aimé.
A+
Ju
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