Scream With Me n’est pas un nouvel album de David Pajo, mais une sorte de parenthèse dans son très vaste catalogue. Enregistré en 2004 mais publié seulement aujourd’hui, l’EP pressé à 1000 exemplaires est un hommage à ses premières amours musicales, puisqu’il contient exclusivement des reprises acoustiques très lo-fi des Misfits, son groupe préféré lorsqu’il flirtait avec le punk dans les bars de Louisville, Kentucky. Ceux qui ne connaissent que ses remarquables productions sous les pseudos Papa M ou Aerial M seraient bien avisés de regarder un peu plus en arrière dans sa carrière, et notamment les disques réalisés avec Slint, pour mieux comprendre ce qui lie le songwriter au groupe horrifique du Dr. Glenn Danzig. Ou de jeter une oreille à ses travaux trash-métal récents au sein de Deadchild.
Oubliez donc la luxuriance et la complexité des arrangements de Whatever, Mortal (2001) et de ses relents dylaniens. D'un minimalisme total, Scream With Me a été enregistré avec trois bout de ficelles (ou plutôt six cordes) et un magnétophone, comme en témoigne la rudesse du son. Les chansons des Misfits se basent le plus souvent sur trois accords, et ne comptez pas sur Pajo pour en rajouter, même s’il lui arrive de souligner les harmonies avec des arpèges. Comme sur tous les disques de covers réussis - je pense par exemple au Covers Record de Cat Power, les originaux sont méconnaissables, à l’image de “Hybrid Moments” (ma chanson préférée des Misfits), que Papa M s’approprie au point de la faire ressembler à certaines de ses propres chansons (“Flashlight Tornado”, par exemple).
L’autre grand bonheur de cet EP réside dans le contraste entre la douceur de la guitare, associée à la voix angélique de Pajo, et les paroles complètement trash des Misfits. Avec son air de ne pas y toucher, il me fait bien marrer à fredonner “Bullet”, une sorte de délire graveleux sur l’assassinat de Kennedy, et notamment ces lignes d’une remarquable délicatesse, adressées à la veuve du président : “The dirts gonna be your dessert / My cum be your life source / And the only way to get it / Is to suck or fuck / Or be poor and devoid / And masturbate me, masturbate me / Then slurp it from your palm / Like a dry desert soaking up rain”. Difficile d’aller plus loin dans l’irrévérence !
En bref : David Pajo rend hommage au groupe préféré de son adolescence, les Misfits, avec cette série de covers acoustiques dépouillées, enregistrées à l’arrache. De quoi patienter jusqu’au nouvel album du prodige.
Pajo - Bullet.mp3
Pajo - Hybrid Moments.mp3
A lire aussi : Papa M - Whatever, Mortal (2001)
Le site, le blog et le Myspace de David Pajo
Le site du label Black Tent Press.
Oubliez donc la luxuriance et la complexité des arrangements de Whatever, Mortal (2001) et de ses relents dylaniens. D'un minimalisme total, Scream With Me a été enregistré avec trois bout de ficelles (ou plutôt six cordes) et un magnétophone, comme en témoigne la rudesse du son. Les chansons des Misfits se basent le plus souvent sur trois accords, et ne comptez pas sur Pajo pour en rajouter, même s’il lui arrive de souligner les harmonies avec des arpèges. Comme sur tous les disques de covers réussis - je pense par exemple au Covers Record de Cat Power, les originaux sont méconnaissables, à l’image de “Hybrid Moments” (ma chanson préférée des Misfits), que Papa M s’approprie au point de la faire ressembler à certaines de ses propres chansons (“Flashlight Tornado”, par exemple).
L’autre grand bonheur de cet EP réside dans le contraste entre la douceur de la guitare, associée à la voix angélique de Pajo, et les paroles complètement trash des Misfits. Avec son air de ne pas y toucher, il me fait bien marrer à fredonner “Bullet”, une sorte de délire graveleux sur l’assassinat de Kennedy, et notamment ces lignes d’une remarquable délicatesse, adressées à la veuve du président : “The dirts gonna be your dessert / My cum be your life source / And the only way to get it / Is to suck or fuck / Or be poor and devoid / And masturbate me, masturbate me / Then slurp it from your palm / Like a dry desert soaking up rain”. Difficile d’aller plus loin dans l’irrévérence !
En bref : David Pajo rend hommage au groupe préféré de son adolescence, les Misfits, avec cette série de covers acoustiques dépouillées, enregistrées à l’arrache. De quoi patienter jusqu’au nouvel album du prodige.
Pajo - Bullet.mp3
Pajo - Hybrid Moments.mp3
A lire aussi : Papa M - Whatever, Mortal (2001)
Le site, le blog et le Myspace de David Pajo
Le site du label Black Tent Press.
3 Comments:
Magnifique, j'adore ! ce dépouillement guitare/voix me fait penser au disque de Jay Bennett que j'ai chroniqué l'autre jour. Et en plus tu m'as donné envie de ré-écouter Slint.
Merci.
Ju
Et au passage je suis allé réécouter les Misfits, ça va ça balance sec :
L'album "American Pyscho" :
http://www.deezer.com/#music/album/119283
A+
Ju
c'est quand même assez rêche au niveau du son !
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