A la sortie de ce 5ème LP, The Young Gods, trio suisse, qui a connu son heure de gloire indé avec The Young Gods (1989) et L'Eau Rouge (1991) notamment, est un peu dans l'impasse. Comment renouveler son fonds de commerce, poursuivre dans d'autres voies, sans pour autant renier ce son bruitiste métalleux qui a participé à son succès ?
Réponse : en adoucissant le tempo, et en courant le risque après quelques déflagrations soniques de premier ordre, d'arrondir les angles en proposant sur quelques plages ambient finement troussées, quelques unes des plus belles mélodies de sa discographie.
La première face sera donc résolument martelée, délivrée à grands coups de percus entrechoquantes, de refrains hurlés, de stridences ultra-sonores (les aiguës infernales de "Speed Of Night"), tandis qu'un "Strangel" métallurgique se sera abattu avec fracas sur les oreilles de l'écouteur maso mais consentant. Notons au passage cette propension au mot-valise ainsi qu'à la métaphore délicate , après le "She Rains" extrait de leur T.V Sky (1992).
Trance technoïde donc sur ces titres, qui ne donnent ni plus ni moins que dans du Young Gods classique et néanmoins très réussi, qui sait durcir le son sur le très long et -forcément- trippant "Moon Revolutions", soit un déluge obsédant de 16 minutes de rythmiques abrasives. Bowie qui avait sérieusement flashé sur le trio saura d'ailleurs s'en souvenir sur son diptyque techno Outside / Earthling.
Le gros oeuvre, continue en face B, mais à l'exception du colossal "Kissing The Sun", devenu par la force de l'évidence un titre de bravoure live, -déjà cette déclaration d'intention, après le kiss the sky d'Hendrix - toute la musique va désormais lorgner du côté de l'ambient pop plus posé d'un Eno.
Preuve en sera donnée quelques mois plus tard avec un album de remixes, pertinemment intitulé Heaven Deconstruction. Et on ne saurait être plus clair sur le contenu incroyablement planant de cet avatar. Ainsi, "The Dreamhouse", qui est construit sur un tempo aquatique constitue-t-il l'idéal contrepoint à la furie de "Kissing The Sun" : vocaux d'abord murmurés, ambiance sourde qui grandit jusqu'à l'éruption finale. "Lointaine" et ses volutes ambient poursuit sur cette option rassérénée, avec toujours ces lyrics faits d'étrangeté, ("Lointaine/Où étions-nous ?/ Quand la vie se fit belle"). Le calme après la tempête. Le dernier titre est d'ailleurs remarquable en ce qu'il imprime cette accalmie bienfaitrice au disque et redéfinit avec bonheur une orientation acoustique qu'on ne connaissait guère chez les Young Gods : c'est la très belle ballade "Child In The Tree", que l'on peut jouer, guitare en main et sans artifice ; c'est assez rare pour être signalé, dans l'univers urbain et sombre du trio. Et au delà du timing sans faille destiné à clôturer l'album, c'est juste le paradis.
En bref : un disque de référence qui a influencé jusqu'à Bowie lui-même. Où de jeunes dieux pleins d'allant osent défier -et battre à plates coutures- Nine Inch Nails sur son terrain. De la poum-poum tchak aux mélodies non dénuées de classe. Un classique.
le site off, le Myspace
"Kissing The Sun":
"Lointaine":
Réponse : en adoucissant le tempo, et en courant le risque après quelques déflagrations soniques de premier ordre, d'arrondir les angles en proposant sur quelques plages ambient finement troussées, quelques unes des plus belles mélodies de sa discographie.
La première face sera donc résolument martelée, délivrée à grands coups de percus entrechoquantes, de refrains hurlés, de stridences ultra-sonores (les aiguës infernales de "Speed Of Night"), tandis qu'un "Strangel" métallurgique se sera abattu avec fracas sur les oreilles de l'écouteur maso mais consentant. Notons au passage cette propension au mot-valise ainsi qu'à la métaphore délicate , après le "She Rains" extrait de leur T.V Sky (1992).
Trance technoïde donc sur ces titres, qui ne donnent ni plus ni moins que dans du Young Gods classique et néanmoins très réussi, qui sait durcir le son sur le très long et -forcément- trippant "Moon Revolutions", soit un déluge obsédant de 16 minutes de rythmiques abrasives. Bowie qui avait sérieusement flashé sur le trio saura d'ailleurs s'en souvenir sur son diptyque techno Outside / Earthling.
Le gros oeuvre, continue en face B, mais à l'exception du colossal "Kissing The Sun", devenu par la force de l'évidence un titre de bravoure live, -déjà cette déclaration d'intention, après le kiss the sky d'Hendrix - toute la musique va désormais lorgner du côté de l'ambient pop plus posé d'un Eno.
Preuve en sera donnée quelques mois plus tard avec un album de remixes, pertinemment intitulé Heaven Deconstruction. Et on ne saurait être plus clair sur le contenu incroyablement planant de cet avatar. Ainsi, "The Dreamhouse", qui est construit sur un tempo aquatique constitue-t-il l'idéal contrepoint à la furie de "Kissing The Sun" : vocaux d'abord murmurés, ambiance sourde qui grandit jusqu'à l'éruption finale. "Lointaine" et ses volutes ambient poursuit sur cette option rassérénée, avec toujours ces lyrics faits d'étrangeté, ("Lointaine/Où étions-nous ?/ Quand la vie se fit belle"). Le calme après la tempête. Le dernier titre est d'ailleurs remarquable en ce qu'il imprime cette accalmie bienfaitrice au disque et redéfinit avec bonheur une orientation acoustique qu'on ne connaissait guère chez les Young Gods : c'est la très belle ballade "Child In The Tree", que l'on peut jouer, guitare en main et sans artifice ; c'est assez rare pour être signalé, dans l'univers urbain et sombre du trio. Et au delà du timing sans faille destiné à clôturer l'album, c'est juste le paradis.
En bref : un disque de référence qui a influencé jusqu'à Bowie lui-même. Où de jeunes dieux pleins d'allant osent défier -et battre à plates coutures- Nine Inch Nails sur son terrain. De la poum-poum tchak aux mélodies non dénuées de classe. Un classique.
le site off, le Myspace
"Kissing The Sun":
"Lointaine":
1 Comment:
Je redécouvre cette musique, une merveille!
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