03 août 2009

Ochre - Like Dust of the Balance (2009)

En faisant mes traditionnelles recherches documentaires pour vous parler de ce nouvel album, je me suis rendu sur le site du label Benbecula, qui abrite Ochre (depuis 2006 et son splendide Lemodie) et nous a fait découvrir des artistes électronica, ambient ou folk comme Christ ou Birdengine. Et j’y ai appris une bien mauvaise nouvelle : la maison écossaise fermera définitivement ses portes en novembre prochain, 10 ans exactement après la parution de son premier CDR. Très certainement victime de sa discrétion et de son exigence, c’est tout simplement l’un des meilleurs labels du genre (et l’un des préférés du regretté John Peel) qui va disparaître. Ce qui fait de Like Dust of the Balance, paru le 20 juillet, une sorte de testament du son Benbecula.

On entre dans ce quatrième album de Chris Leary par une simili-séance d’accordage d’un orchestre symphonique, vite absorbée par de redoutables vrilles rythmiques qui rappellent d’emblée d’autres laborantins british tels que Squarepusher ou Boards of Canada. La présence quasi-permanente des instruments à cordes (de la harpe à la mandoline en passant par le violon) évoque un autre pôle d’influences : celui de la musique classique. Comment ne pas songer à Saint-Saens, Fauré ou Debussy à l’écoute du petit bijou impressionniste qu’est “Napolese” ? On est en tout cas bien loin de l’électronica au kilomètre que certains softwares permettent de réaliser en deux temps, trois mouvements. Pas moins de trois années ont d’ailleurs été nécessaires au pointilleux musicien de Newcastle pour finaliser ce disque en compagnie de Benet Walsh, multi-instrumentiste surdoué et collaborateur, entre autres, du duo Plaid sur certaines de ses meilleures prods.

Boîtes à rythmes torturées, nappes d’outre-tombe, murmures et chuchotements : toute la panoplie de l’électronica “à l’ancienne” est mise au service de compositions d’une délicate étrangeté, au potentiel cinématographique évident. Aucun titre ne se détache clairement du lot, même si les flûtes et les guitares hispanisantes de “Raido” retiennent l’attention dès la première écoute. En tout cas, Ochre nous livre un disque très personnel, intimiste et fragile, propice aux nuits d’insomnie, qui ne dépareillerait pas dans le catalogue de Warp.

En bref : si vous aimez Plaid et Boards Of Canada, il y a de grandes chances pour que l’électronica pointilleuse d’Ochre, avec ses rythmiques brisées et ses mélodies en suspension, ne vous laisse pas indifférent.



Ochre - Raido.mp3
Ochre - Circadies.mp3

L’album en écoute intégrale sur Last.fm

Le site d'Ochre
Le site de Benbecula Records

A lire aussi : Christ - Blue Shift Emissions (2007)

0 Comments: