Et puis, il y a ces disques qui ne sont pas de véritables nouvelles livraisons. Sans être d'énièmes compiles pour autant. Car prenons ce 20/20, qui regroupe essentiellement deux des années les plus fertiles du groupe ; l'on ne trouve ici que du matériel "abandonné" par la fratrie Wilson, Jardine, Johnston et Love, ou distillé sur différents singles du groupe, donc jamais édité sur album.
Lorsqu'on connaît la démentielle capacité des Beach Boys à composer et que lesdites chutes proviennent pour partie (voir les albums récents et à venir) du projet Smile, l'auditeur prend conscience qu'il va tutoyer les anges.
"Do It Again" ouvre l'album. C'est un single imparable, qui renvoie aux années surf, en leur adjoignant ce droning sound tourbillonnant d'orgue discret et aigrelet, qui fera florès sur les premiers Stereolab (entre autres). Mike Love est sans doute le méchant de la bande, celui qui a éjecté Brian, mais il chante de divine façon. Quant à Carl, dont les talents de compositeur ne cessent de s'affirmer, son timbre angélique se retrouve en lead sur le "I Can Hear Music" de Phil Spector, ainsi que sur nombre de gemmes de l'album ; lui qui peu à peu a pris le groupe sous son aile.
Pluralité, diversité sont les mottos des Beach Boys. A quoi reconnaît-on un super-groupe ? En ce qu'il regroupe un assemblage de super musiciens et/ou compositeurs, venus d'horizons divers. Ici, ceux-ci vont jusqu'à faire partie de la même mouture originelle, et comptent même parmi eux un batteur qui crée des tubes, des pistes enchanteresses.
En se risquant au jeu vain des comparaisons, l'on pourrait sans doute arguer que les BB possédaient deux précieux avantages sur les Beatles : ces derniers n'étaient composés "que" de 3 compositeurs d'exception. Quand les Beach Boys parviennent à faire avaler de redoutables âneries comme le hillbily "Cotton Fields" commandité par Al Jardine d'ordinaire au goût si sûr sans faire capoter l'affaire.
Pour enfoncer le clou, Dennis Wilson, contrairement à Ringo Starr, sait aussi chanter ET composer, infernal atout s'il en est. "Be With Me", le rageur "All I Want To Do" sont du batteur surfer, tout comme l'est le superbe "Never Learnt Not To Love", et dont l'insensée progression chromatique du refrain ("Come in now closer, come in...") est à couper le souffle.
Même le gentillet Bruce Johnston, qui a supplanté Brian en studio et sur les planches, depuis le retrait de celui-ci, généralement coupable de chansons à l'eau de rose très dispensables, se fend d'un instrumental aquatique, aérien, ("The Nearest Faraway Place") dont on pourra récolter les graines à l'envi dans l'oeuvre touffue des High Llamas, et jusque chez nos meilleurs compositeurs de musiques de films. Le groupe, dans son ensemble, est à son apogée de créativité ; "I Went To Sleep", magnifique, baigne dans cette atmosphère élégiaque post-hippie qui n'aurait pas déparé sur Friends (1968).
Et le leader fou dans tout ça, where is Brian ? Déjà absent sur la pochette, comme l'était Al Jardine sur celle de Summer Days (And Summer Nights !!) (1965), eh bien, ce dernier relève ironiquement les compteurs... des charts (!) dans la double photo intérieure du gatefold.
Présent dans l'ombre certes, mais toujours responsable d'un brelan de chansons uniques, sa marque de fabrique : "Time to Get Alone", magnifiquement interprétée en compagnie de Carl, et les deux tours de force, rescapées de Smile, la tuante "Our Prayer", exécutée a capella par le groupe, et ce qui reste l'une des 10 plus grandes merveilles Beachboysiennes, l'incontournable "Cabinessence", qui des arpèges de banjo introductifs, à la cathédrale sonore de son refrain étincelant, constitue toujours , et pour l'éternité, la matrice de la citadelle "Good Vibrations".
20/20, vingtième long format du groupe qui enregistre pourtant depuis à peine 8 ans (!) constituera leur testament chez Capitol. Cette oeuvre à laquelle on décernera volontiers la note de son titre représentera pour le néophyte la porte d'entrée idéale, l'introduction idoine à l'univers enchanteur du groupe. Mais davantage qu'une collection usuelle, ce vrai-faux album déploie tout le savoir-faire génial de nos plagistes légendaires.
Ici reçus une nouvelle fois 5 sur 5.
Lorsqu'on connaît la démentielle capacité des Beach Boys à composer et que lesdites chutes proviennent pour partie (voir les albums récents et à venir) du projet Smile, l'auditeur prend conscience qu'il va tutoyer les anges.
"Do It Again" ouvre l'album. C'est un single imparable, qui renvoie aux années surf, en leur adjoignant ce droning sound tourbillonnant d'orgue discret et aigrelet, qui fera florès sur les premiers Stereolab (entre autres). Mike Love est sans doute le méchant de la bande, celui qui a éjecté Brian, mais il chante de divine façon. Quant à Carl, dont les talents de compositeur ne cessent de s'affirmer, son timbre angélique se retrouve en lead sur le "I Can Hear Music" de Phil Spector, ainsi que sur nombre de gemmes de l'album ; lui qui peu à peu a pris le groupe sous son aile.
Pluralité, diversité sont les mottos des Beach Boys. A quoi reconnaît-on un super-groupe ? En ce qu'il regroupe un assemblage de super musiciens et/ou compositeurs, venus d'horizons divers. Ici, ceux-ci vont jusqu'à faire partie de la même mouture originelle, et comptent même parmi eux un batteur qui crée des tubes, des pistes enchanteresses.
En se risquant au jeu vain des comparaisons, l'on pourrait sans doute arguer que les BB possédaient deux précieux avantages sur les Beatles : ces derniers n'étaient composés "que" de 3 compositeurs d'exception. Quand les Beach Boys parviennent à faire avaler de redoutables âneries comme le hillbily "Cotton Fields" commandité par Al Jardine d'ordinaire au goût si sûr sans faire capoter l'affaire.
Pour enfoncer le clou, Dennis Wilson, contrairement à Ringo Starr, sait aussi chanter ET composer, infernal atout s'il en est. "Be With Me", le rageur "All I Want To Do" sont du batteur surfer, tout comme l'est le superbe "Never Learnt Not To Love", et dont l'insensée progression chromatique du refrain ("Come in now closer, come in...") est à couper le souffle.
Même le gentillet Bruce Johnston, qui a supplanté Brian en studio et sur les planches, depuis le retrait de celui-ci, généralement coupable de chansons à l'eau de rose très dispensables, se fend d'un instrumental aquatique, aérien, ("The Nearest Faraway Place") dont on pourra récolter les graines à l'envi dans l'oeuvre touffue des High Llamas, et jusque chez nos meilleurs compositeurs de musiques de films. Le groupe, dans son ensemble, est à son apogée de créativité ; "I Went To Sleep", magnifique, baigne dans cette atmosphère élégiaque post-hippie qui n'aurait pas déparé sur Friends (1968).
Et le leader fou dans tout ça, where is Brian ? Déjà absent sur la pochette, comme l'était Al Jardine sur celle de Summer Days (And Summer Nights !!) (1965), eh bien, ce dernier relève ironiquement les compteurs... des charts (!) dans la double photo intérieure du gatefold.
Présent dans l'ombre certes, mais toujours responsable d'un brelan de chansons uniques, sa marque de fabrique : "Time to Get Alone", magnifiquement interprétée en compagnie de Carl, et les deux tours de force, rescapées de Smile, la tuante "Our Prayer", exécutée a capella par le groupe, et ce qui reste l'une des 10 plus grandes merveilles Beachboysiennes, l'incontournable "Cabinessence", qui des arpèges de banjo introductifs, à la cathédrale sonore de son refrain étincelant, constitue toujours , et pour l'éternité, la matrice de la citadelle "Good Vibrations".
20/20, vingtième long format du groupe qui enregistre pourtant depuis à peine 8 ans (!) constituera leur testament chez Capitol. Cette oeuvre à laquelle on décernera volontiers la note de son titre représentera pour le néophyte la porte d'entrée idéale, l'introduction idoine à l'univers enchanteur du groupe. Mais davantage qu'une collection usuelle, ce vrai-faux album déploie tout le savoir-faire génial de nos plagistes légendaires.
Ici reçus une nouvelle fois 5 sur 5.
En bref : Tout est dans le titre en fait.
Le site Wilsonien , la critique énamourée de Surf's Up , BB, site de fan
"Never Learnt Not To Love" (single version) :
2 Comments:
à t'entendre parler on dirait que tu es sixième beach boys... je vais remuer terre et ciel pour écouter cet album
beach boys aussi géniaux mais moins inégaux que les Beatles ?
Ah, l'enthousiasme toujours contagieux de HIPHOP, ça manquait ! Sais-tu que tu m'as devancé concernant ta future chronique, et que nous sommes en tout point en phase sur celle-ci !
HIPHOP qui revient, notre amateur de folk suédois libidineux en embuscade, mais ma parole....c'est vraiment la rentrée, et le retour de DODB en force !!!
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