Nous sommes quasiment les derniers à vous livrer nos impressions sur cette septième édition du fameux festival parisien. Une première en ce qui me concerne, de même pour mon binôme Fabien me semble-t-il. C’est pourquoi je n’écrirai pas un roman mais simplement un modeste "nous étions là". Un peu aussi pour laisser sortir le coup de gueule Oasis, groupe fantasque des années 90, aujourd’hui soi-disant décédé, on ne s’en portera pas plus mal. L’histoire vous la connaissez, les deux frangins en viennent aux mains à quelques secondes de leur prestation sur la grande scène où les attendent des milliers de fans de tous horizons (beaucoup d’anglais venus spécialement) et de tous âges (gentils chérubins accompagnés de leurs parents). Un bien bel exemple pour la jeunesse donc, on ne peut plus rock’n’roll il est vrai, mais tout simplement gerbant et anti professionnel. Qu’ils aillent se faire voir, la musique n’a plus besoin d’eux.
Pour le reste, et pour rester terre-à-terre, le festival de la capitale fut assez exemplaire. Un fouillage poli, le droit d’introduire à manger, des points d’eau, suffisamment de coins de repli, des arbres… tout ça même si la sècheresse aoutienne et le nombre éléphantesque de festivaliers nous ont enveloppés de poussière pour l’éternité. Passons. Et la musique dans tout ça me direz-vous ? Pas mal. Rarement gigantesque mais pas mal. Ca commence pour ma part avec les affreux sur disque Yeah Yeah Yeahs !, un peu moins sur scène où je me suis laissé prendre à l’énergie. Par contre il y en a pour qui affreux sur disque rime avec affreux sur scène. Les Passion Pit ne remportent toujours pas mon suffrage, la faute à un son dégueulasse (où sont passés les synthés ?), une prestance scénique zéro, et une voix toujours aussi insupportable.
Heureusement les très classes papis de Madness sont contents d’être là, et ça se sent. Entre vieux classiques, reprises et formidables morceaux du nouvel album, les anglais dégagent une bonne humeur à toute épreuve, et sont loin d’être branques avec leurs instruments. Pas de hasard d’ailleurs qu’on leur ait demandé de jouer le bis, suite au tarissement de l’Oasis. Pour le reste du vendredi, Vampire Weekend a pris de l’ampleur et Bloc Party devient la tête d’affiche de la journée.
Le lendemain même combat, se frayer un chemin à contre courant de la transhumance festivalière hype, bien française et colorée (?!). Déguisements, pancartes Free Hugs, T-shirts effigiés, Ray Ban pour tout le monde, t’as le look coco ! Comme la veille on démarre en douceur avec la soul pop des suédois de The Asteroïds Galaxy Tour. Taillés pour la FM, je ne me fais pas de soucis pour eux. Par contre pour Ebony Bones il faudra repasser. Ca n’est pas parce que l’on s’habille en bonbon que l’on sait faire de la musique. Parmi ceux qui s’en sortent de nos jours en Angleterre, The Horrors confirment. Et ce avec la difficulté de jouer de jour, un comble pour cette musique crépusculaire évoquant de plus en plus Joy Division. Quelques morceaux rythmés remportent tout de même l’adhésion.
Autre groupe notable, The Offspring. C’est quand même marrant parce que tout le monde se fout d’eux, et pourtant tout le monde est là, danse et chante. Même pas très évolué ni diversifié, le répertoire des papis californiens est sans fond. Ils peuvent jouer pendant des heures des titres que tout le monde connait. Nostalgie ou plaisir coupable ? Qu’importe, eux au moins sont encore là et ne se tapent pas dessus.
Pour le reste Calvin Harris confirme son radical changement de trajectoire. Anciennement bidouilleur à domicile, il est aujourd’hui une bête de dance ! A ce rythme là il ne devrait pas tarder à passer sur NRJ remixé par Guetta. Dommage. Un détour par les agréables et plus calmes sœurs Deheza des School Of Seven Bells, qui n’ont pas vraiment leur place en festival, surtout programmées entre Calvin Harris et Birdy Nam Nam. Chiant dirons certains, atmosphérique diront d’autres. J’apprécie pour ma part davantage au fond du canapé. Quant aux quatre dj’s précités, leur show ne manque pas de rebondissant c’est certain, mais où est passé la modestie ? On se le demande encore.
Pour le dimanche je ne reprendrai que les échos d’amis. MGMT est toujours à la rue sur scène. Patrick Wolf continue de surprendre, les Eagles Of Death Metal font le travail et The Prodigy a la patate. C’est en tous cas une édition record pour le festival qui a accueilli près de 97.000 sur 3 jours, soient 21.000 de mieux que l’an passé. Bénéficiaires malgré l’annulation d’Oasis, des rumeurs courent sur un éventuel quatrième jour l’année prochaine. Et à moins que nous nous soyons battus dans les loges d’ici là, nous y serons.
Le site officiel
Photos par Rod Maurice, Le Hiboo ©
10 Comments:
Jolie affiche (j'entends par la meilleure que certaines années précédentes) d'un festival ou je ne vais plus depuis l'édition traumatisante de 2006 (heureusement qu'il y avait TV On The Radio). Outre tous les mécheux fluos fans de MGMT et autres qui en dissuaderaient plus d'un c'est quand même l'année ou le festival à porté le mieux le jeu de mot qui caractérise son nom avec le split d'Oasis, caricatural à souhait. Du rock en scène (uhuh).
Une édition décevante à mon goût... Pour parler de ce que j'ai vu et entendu - en l'occurrence les artistes de la journée du samedi - je ne pourrai être enthousiaste. Ebony Bones fut horrible, gueularde et sans âme. Calvin Harris est devenu pitoyable avec sa "dance de stade" vomitive. Les Birdy Nam Nam ont livré un prestation correcte mais sans plus. Restent, The Horrors, la bonne surprise pour moi, habités et charismatiques, et quelques lots de consolation commme The Offspring - fédérateurs -, The Asteroïds Galaxy Tour ou la nouvelle formation de Serge Teyssot-Gay, Zone Libre. En somme, plutôt maigre...
Pas tout à fait les derniers, moi aussi j'ai mis du temps à pondre un résumé de la Route du Rock et Rock en Seine ! On a vu la même chose : Ebony Bones déguisée par les magasins Imaginarium ( jeux d'éveil : cubes et doudous autour des bras et du cou), Birdy Nam Nam gueulards et surtout Amy McDonald et Keane : qu'est-ce qu'ils venaient faire là!
A +
Se mettre sur la gueule ET jouer... ça c'est rock'n'roll...
Oasis sera vite oublié et n'évoquera guère plus, dans quelques années, qu'une marque de boisson sucrée, ou à la rigueur, pour rester dans le registre musical, notre regretté Carlos.
Personne pour voir Bill Callahan??? Je n'y serais allé rien que pour lui.
Bin en fait moi aussi je l'aurais bien vu mais...
1. à mon avis ni l'heure ni la scène ni l'ambiance ne correspondaient à ce que j'attends d'un concert de Bill. J'attendrai de le voir avec un plus d'intimité.
2. c'était l'heure de la pause
A+
Ju
ha, c'est un des concert que j'ai le mieux aimé de la journée. Bon, c'est vrai que ni l'heure, ni l'ambiance ne correspondait vraiment avec le personnage, mais c'était ça ou les Vampire Weekend. J'ai rapidement fait mon choix. Il a quand même pu mener son concert à bien malgré l'inconvénient du concert festivalier en plein air. Ju a raison, je n'aurais pas craché sur plus d'intimité.
Antoine
Oasis a éclipsé trop de bons groupes qui se sont produits au festival cette année!
Heureusement que certains blogs et internautes rendent hommage aux Ebony Bones, Just Jack et autres Metric qui ont enflammé les différentes scènes et ont ravi ceux qui n'étaient pas venus spécialement pour eux :)
Le malheur des uns fait le succès des autres!
Pour l'an prochain, les programmateurs pourraient envisager un super casting : Oasis jammant avec Amy Winehouse ! Warf ! Warf !
Et le dimanche, vous avez oublié : Them Crooked Vultures, le supergroupe au son monstrueux de Davec Grohl, Josh Homme et John Paul Jones. Un concert démentiel, à l'image des frappes pachydermiques du frontman des Foo Fighters, et un groupe dont on espère un premier album très rapidement.
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