Second album d'un groupe hébergé par un collectif palois garantissant déjà, à lui seul, une certaine qualité, The Locked Suitcase confirme tout le bien que l'on pouvait penser de Sibyl Vane après Paradoxes, sorti en 2005.
Mêlant une certaine sensibilité pop à des élans plus rageurs, le tout sous couvert d'une émotion non-feinte, Sibyl Vane propose en effet un panel riche et enrichi d'une part par l'apport d'instruments moins traditionellement rock, comme le saxo de "The Dress Code" ou un glockenspiel, délicat, sur "The Fox & The Lizard". En outre, la formation s'offre ici les services de deux intervenants plus que marquants : Mike Garson (David Bowie) au piano et Lydia Lunch au chant. Le premier orne "Myriad Bubbles" de ses petites touches avenantes, faisant de même sur "The Suitcase", aussi pur et finement construit que le précédent titre et exhalant un parfum jazzy assez enivrant. Quant à Lydia, elle renforce le côté sombre et inquiétant de "Whores!", qui monte doucement en puissance sous l'impulsion de la batterie et de son chant parfaitement secondé par celui de Bernard Cabarrou et Arnaud Millan.
Outre ces apparitions remarquées, c'est dans une forme de douceur perturbée que le groupe évolue, ce que démontre "Reflection" en ouverture. On est ici proche d' Arcade Fire, une certaine vulnérabilité magnifiée par la trame musicale offerte venant caractériser la plupart des morceaux. Et sur "Say the Word", c'est une batterie assénée qui amène ce côté tourmenté, presque douloureux, exprimé aussi par le chant de Bernard et "soulagé" par le violon expressif de Géraldine Devillières. L'enveloppe sonore est souvent étoffée et ne laisse jamais indifférent et alors qu'on s'attend à une certaine sérénité, le quatuor brode des climats prenants et agités aussi charmeurs que préoccupants. Le groupe tient également ses promesses sur les formats les plus longs, comme "The Dress Code" et son tempo vif sur fond de sonorités spatiales (les guitares) ou déchirées (le saxo), ou encore "Meeting The Wolfman", rock à souhait et porteur d'explosions sonores brutes et aériennes à la fois. Cette orientation plus ouvertement rock, on la retrouve sur "A Place To Stay", également cold par le biais d'un Rhodes aux nappes sombres, et sur un "As We Fall saccadé", orné entre autres d'un mellotron et doté de rythmes changeants au final fonceur. Les mélodies pures cohabitent avec des mélopées moins enjouées, et les climats "lumineux" succèdent le plus naturellement du monde aux atmosphères les plus perturbées. C'est l'atout du groupe et de ce disque d'une beauté peu commune, qui captive sur la durée et vient s'ajouter à la longue liste des réussites d'un collectif plus que jamais indispensable à tout amateur de rock non-conventionnel.
En bref: un opus de caractère, changeant dans ses attitudes et varié dans son contenu, en plus d'un superbe objet aux illustrations magnifiques.
Le Myspace de Sibyl Vane
Mêlant une certaine sensibilité pop à des élans plus rageurs, le tout sous couvert d'une émotion non-feinte, Sibyl Vane propose en effet un panel riche et enrichi d'une part par l'apport d'instruments moins traditionellement rock, comme le saxo de "The Dress Code" ou un glockenspiel, délicat, sur "The Fox & The Lizard". En outre, la formation s'offre ici les services de deux intervenants plus que marquants : Mike Garson (David Bowie) au piano et Lydia Lunch au chant. Le premier orne "Myriad Bubbles" de ses petites touches avenantes, faisant de même sur "The Suitcase", aussi pur et finement construit que le précédent titre et exhalant un parfum jazzy assez enivrant. Quant à Lydia, elle renforce le côté sombre et inquiétant de "Whores!", qui monte doucement en puissance sous l'impulsion de la batterie et de son chant parfaitement secondé par celui de Bernard Cabarrou et Arnaud Millan.
Outre ces apparitions remarquées, c'est dans une forme de douceur perturbée que le groupe évolue, ce que démontre "Reflection" en ouverture. On est ici proche d' Arcade Fire, une certaine vulnérabilité magnifiée par la trame musicale offerte venant caractériser la plupart des morceaux. Et sur "Say the Word", c'est une batterie assénée qui amène ce côté tourmenté, presque douloureux, exprimé aussi par le chant de Bernard et "soulagé" par le violon expressif de Géraldine Devillières. L'enveloppe sonore est souvent étoffée et ne laisse jamais indifférent et alors qu'on s'attend à une certaine sérénité, le quatuor brode des climats prenants et agités aussi charmeurs que préoccupants. Le groupe tient également ses promesses sur les formats les plus longs, comme "The Dress Code" et son tempo vif sur fond de sonorités spatiales (les guitares) ou déchirées (le saxo), ou encore "Meeting The Wolfman", rock à souhait et porteur d'explosions sonores brutes et aériennes à la fois. Cette orientation plus ouvertement rock, on la retrouve sur "A Place To Stay", également cold par le biais d'un Rhodes aux nappes sombres, et sur un "As We Fall saccadé", orné entre autres d'un mellotron et doté de rythmes changeants au final fonceur. Les mélodies pures cohabitent avec des mélopées moins enjouées, et les climats "lumineux" succèdent le plus naturellement du monde aux atmosphères les plus perturbées. C'est l'atout du groupe et de ce disque d'une beauté peu commune, qui captive sur la durée et vient s'ajouter à la longue liste des réussites d'un collectif plus que jamais indispensable à tout amateur de rock non-conventionnel.
En bref: un opus de caractère, changeant dans ses attitudes et varié dans son contenu, en plus d'un superbe objet aux illustrations magnifiques.
Le Myspace de Sibyl Vane
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